Martin St-Louis perd patience: il n’accepte pas les questions sur Alexandre Texier

Martin St-Louis perd patience: il n’accepte pas les questions sur Alexandre Texier

Par David Garel le 2025-11-24

Encore une fois, Martin St-Louis a perdu patience avec les médias aujourd'hui.

Malgré son charisme naturel et son franc-parler, le coach se braque comme s'il avait la mentalité de "moi contre le monde entier".

Martin St‑Louis n’explique plus : il corrige. Et aujourd’hui, il a corrigé tout le monde.

Le coach du CH donne l’impression qu’il n’est pas là pour analyser, ni pour commenter une décision, mais pour rééduquer la salle de presse.

Tout a commencé dès que Richard Labbé a demandé quel rôle Saint‑Louis envisageait pour Alexandre Texier. Une question simple que tout entraîneur de la LNH répond sans crise d’urticaire. Martin, lui, a répondu :

« Je ne sais pas. Je ne sais pas encore. Je sais pas. Je ne sais pas encore comment il va jouer, avec qui il va jouer. Aucune idée. »

BANG. Premier avertissement : ne demandez pas à Martin de planifier quoi que ce soit devant une caméra. Parce qu’il ne le fera pas.

On tente alors de le relancer en demandant dans quel département le Canadien a besoin d’aide. Martin coupe court :

« Je ne sais pas si on a besoin d’aide dans les départements. C’est juste d’avoir de la constance dans tous les départements. Je ne sais pas… »

Deuxième baffe.

« Ça "veux-tu" dire qu’il va jouer ? Je ne sais pas. »

Troisième baffe.

Et puis la question fatale : la gestion du calendrier. Martin explose.

On lui demande ce que n’importe quel entraîneur explique en début de séquence : Comment comptes-tu gérer le temps de glace, les énergies, les matchs rapprochés ?

Martin l’a pris comme une attaque personnelle.

« Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Vous me posez des questions… mais des questions impossibles à répondre. Je veux juste gagner mercredi. Je suis en train d’aller dans l’avion, je veux aller manger et penser à demain. Demain. Et mercredi je vais penser à mercredi. »

Puis la phrase qui résume l’homme :

« Tout peut changer comme ça. Ça ne sert à rien de planifier à la lettre. »

Traduction : arrêtez de me demander de réfléchir à l’avance.

Il en rajoute encore :

« Est-ce qu’on va trop taxer les gars si on prend trop de pénalités ? Je ne sais pas. Est‑ce qu’il va y avoir des blessures ? Je ne sais pas. »

Il est littéralement en train de dire aux journalistes qu’ils posent des questions stupides.

Et il termine le monologue par :

« Je reste au jour le jour. Trois matchs cette semaine. Je me concentre sur l’Utah. Après, je passerai à autre chose. »

Martin St‑Louis déteste deux choses :

Qu’on lui demande de prévoir.

Qu’on lui demande de s’expliquer.

Et vient ensuite la partie Texier : Martin protège son nouveau joueur comme un coffre-fort.

Un journaliste demande : Est-ce que Texier va jouer rapidement ?

Martin répond :

« Je ne sais pas. »

« Qu'est-ce tu connais de lui? »

« Il vient de France. Merci. »

(La salle rit jaune.)

Et encore :

« Il a joué à Columbus. »

Et encore :

« Je ne connais pas la personne du tout. Quand vous me demandez ce que je pense : je ne sais pas encore. »

S’il y a un thème aujourd’hui… c’est « je ne sais pas ».

Mais attention : au-delà de l’impatience, il y avait un message. Un message envoyé aux médias et aux “experts” qui défoncent déjà Texier comme un joueur "soft" depuis 24 heures.

Martin dit :

« J’aime faire ma propre évaluation. Je n’appelle pas tout le monde pour demander : ‘Qu’est‑ce que tu penses de lui ?’ »

« Des fois, quelqu’un te dit quelque chose et ça te dirige dans une direction où je ne serais peut-être jamais allé. Je fais attention à ça. »

Ouch. il n’écoutera pas ceux qui traitent Texier de joueur peureux refusant d'aller dans les coins. 

Saint‑Louis protège Texier.

Il protège son esprit fragile.

Il protège un gars qui sort d’une descente difficile.

Texier, lui, a affirmé aux médias qu'il voulait saisir sa chance:

« Je veux juste être moi-même. Ne pas me prendre la tête. Jouer avec ce qu’on va me donner. »

« Je suis plus excité que jamais d’être ici. »

C’est tout ça Texier : un gars talentueux, mais fragile. Un gars qui a besoin d’être guidé, pas exposé.

Et c’est là que Martin St‑Louis est parfait pour lui.

Oui, Martin a ramassé les journalistes.

Oui, il a refusé de répondre.

Mais il a aussi fait ce qu’aucun autre coach ne fait à Montréal :

Il a protégé préventivement un joueur vulnérable.

Saint‑Louis n’a pas besoin de dire qu’il protège Texier.

Il le fait par instinct.

Parce qu’il reconnaît ce profil.

Parce qu’il voit ce que les critiques peuvent faire à un jeune émotif.

Parce qu’il a vécu la tornade médiatique montréalais.

Parce qu’il a vu Jonathan Drouin exploser sous la pression.

Parce qu’il sait que Texier joue sa carrière ici.

Et aujourd’hui, dans chaque Je ne sais pas, il disait :

« Laissez‑le respirer. Je vais m’en occuper. »

« Il a du talent, il faut qu’il s’intègre, qu’il comprenne notre style, des deux côtés de la patinoire. On ne sait pas encore où il jouera, ni quand, mais on va apprendre à le connaître. »

Texier, de son côté, a joué la carte de l’humilité. Il a avoué qu’il n’avait « pas vu grand-chose de la ville », qu’il connaissait « quelques gars », et que c’était « cool » de parler français dans le vestiaire. Il a dit qu’il ne voulait pas « se prendre la tête », qu’il voulait « jouer au hockey, avec ce qu’on lui donnerait ».

Texier va devoir se battre. Il va devoir prouver qu’il n’est pas qu’un ailier européen talentueux mais fragile. Il va devoir gagner sa place. Mais au moins, il sait qu’il n’aura pas à se battre contre son propre entraîneur.

Et ça, pour un joueur sensible, ça change tout.