Martin St-Louis, sans même le vouloir, a jeté Alex Burrows sous l'autobus en annonçant qu'il prendrait en main l'avantage numérique du Canadien de Montréal.
En faisant cette déclaration, il a, de manière indirecte, pointé du doigt Burrows comme étant le principal responsable des insuccès du jeu de puissance.
Mais cette saison, St-Louis ne pourra plus se cacher derrière les excuses. Pendant ce temps, Kent Hughes tente de maintenir un certain flou autour du départ de Burrows, prétendant que ce dernier a choisi de partir pour des raisons familiales.
Selon Hughes, Burrows vivait à une heure de Montréal, devait se coucher tard et se lever tôt, ce qui l’aurait épuisé au fil du temps.
Cependant, l’annonce des prolongations de contrat de Trevor Letowski et d’Éric Raymond, l’entraîneur des gardiens, raconte une tout autre histoire.
Au Québec, personne n’est dupe : tout le monde sait que Burrows a été congédié. Mais, pour sauver les apparences, on lui a offert un poste au sein de l’organisation, un geste de pure pitié.
La relation entre Martin St-Louis et Alex Burrows a été au cœur des discussions pendant une bonne partie de la saison, et les critiques autour de l’avantage numérique du CH ont atteint leur paroxysme durant le voyage des fêtes.
Le point de rupture a eu lieu lors du match du 31 décembre 2023 contre le Lightning de Tampa Bay. Durant cette rencontre, St-Louis a pris les commandes du jeu de puissance après un temps d’arrêt.
Les caméras ont capté une séquence révélant une tension palpable entre les deux hommes, où St-Louis roulait les yeux, visiblement exaspéré par Burrows.
@dum_players_pc_joueurs St-Louis un peu tanné de Burrows ? 🙄😑 #gohabsgo #canadiensmtl #habs ♬ son original - DUM
Depuis cet incident, l’avantage numérique du CH a connu une amélioration notable. Dès janvier, des changements tactiques importants ont été observés, notamment l’utilisation stratégique de Cole Caufield sur le côté gauche, offrant ainsi plus de diversité offensive.
Ces ajustements n’étaient pas le fruit du travail de Burrows. C’était la vision de St-Louis qui s’imposait.
Il est probable qu’une discussion franche ait eu lieu entre St-Louis et Burrows après cet échange tendu. Burrows, responsable de l’avantage numérique, a sûrement ressenti une humiliation face aux remises en question publiques de son supérieur.
Mais malgré cette éventuelle mise au point, les résultats étaient clairs : 11 buts en avantage numérique lors des 13 matchs qui ont suivi cette altercation.
Malgré tout, la relation ne pouvait plus être réparée. Martin St-Louis a fini par montrer la porte à Burrows, et personne ne pourra nous convaincre du contraire.
Même lorsque l’avantage numérique fonctionnait par moments, St-Louis se refusait à donner du crédit à son adjoint. Les occasions où il aurait pu exprimer de la reconnaissance se sont transformées en silences évocateurs.
À chaque conférence de presse, St-Louis esquivait le sujet de Burrows. Le message était limpide : Burrows n’avait plus sa place. La fin était inévitable. St-Louis, qui avait toujours été son protecteur, a fini par l’abandonner.
Kent Hughes peut bien tenter de maquiller le congédiement de Burrows sous couvert de "choix personnel", mais la vérité est que la pression et l’exigence des résultats ont eu raison de lui.
Le départ de Burrows, bien que travesti par les déclarations officielles, est une manœuvre pour redresser l’avantage numérique et offrir un nouveau souffle à l’équipe.
L'unité d'avantage numérique du Canadien de Montréal risque d'être méconnaissable en ce début de saison, et ce, pour plusieurs raisons.
L'une des plus marquantes est l'arrivée de Patrik Laine, un attaquant redoutable connu pour son tir foudroyant et son efficacité en supériorité numérique.
Mais l'implication directe et plus soutenue de Martin St-Louis sera également déterminante dans cette transformation.
Ce dernier a clairement indiqué qu'il supervisera personnellement l'attaque massive, un rôle qui lui confère davantage de responsabilités après le départ d'Alex Burrows.
Bien que Kent Hughes ait tenté de minimiser la sortie de Burrows en prétextant un départ volontaire pour des raisons familiales, les récents événements laissent entrevoir une tout autre réalité.
Le congédiement de Burrows semble lié à son incapacité à redresser l'avantage numérique, une unité en panne pendant une grande partie de la saison précédente.
L’embauche de Roger Grillo, un consultant expérimenté, vient épauler St-Louis dans cette refonte, offrant une oreille attentive et des conseils tactiques précieux.
Lors de sa prise de parole en marge du tournoi de golf annuel du club à Laval-sur-le-Lac, St-Louis a insisté sur l'importance de la progression individuelle et collective de ses jeunes joueurs.
«Quand tu diriges une jeune équipe, tu dois t’assurer qu’ils se développent», a-t-il déclaré.
Cette saison, il prévoit d'être encore plus exigeant, considérant que l'équipe franchit une nouvelle étape dans sa croissance.
«Les demandes d’un jeune de 15-16 ans ne sont pas les mêmes que celles d’un jeune de 6-7 ans. Là, nous en sommes à une autre étape de notre croissance et nous allons travailler.»
Le développement de jeunes joueurs comme Cole Caufield, Nick Suzuki, et Kirby Dach sera central dans cette nouvelle approche.
St-Louis a déjà montré sa volonté de diversifier les options en attaque massive, avec des ajustements tactiques comme l’utilisation de Caufield sur le côté gauche du parapluie ou derrière le filet pour générer des opportunités de marquer.
Ces changements ont porté leurs fruits en fin de saison dernière, avec une nette amélioration de l’efficacité en avantage numérique, et l'ajout de Laine promet d'apporter encore plus de punch à cette unité.
En revanche, St-Louis est conscient qu'il ne peut plus se permettre de se reposer sur des excuses, comme il l'a fait avec Burrows.
Si les résultats ne suivent pas, la pression sera immense. Geoff Molson lui-même, bien que confiant en l’avenir, a admis qu'il n'était pas prêt à promettre une participation aux séries éliminatoires cette année, ajoutant que la progression serait jugée en fin de saison.
L'immunité de St-Louis est bel et bien terminée. Il était temps.