Martin St-Louis semble être à bout de patience.
Depuis trop longtemps, l'entraîneur-chef du Canadien de Montréal se voit attribuer des étiquettes qui le réduisent à un simple « coach soft » ou même à un « animateur de pastorale » ou encore un « coach pee wee ».
Mais aujourd’hui, on sent que le vent tourne. St-Louis adopte un discours plus dur, et les excuses ne font plus partie de son répertoire.
Le temps des demi-mesures et des belles paroles est révolu, et la saison à venir sera décisive pour lui.
Dans la tourmente qui a marqué la dernière campagne du Canadien, Réjean Tremblay avait raison sur toute la ligne.
Le chroniqueur a vertement critiqué l'attitude des joueurs, qu'il a comparés à des « calinours » manquant cruellement de hargne et de cœur.
« L’attaque manque de punch sous pression », avait-t-il souligné, ne cherchant pas ailleurs la raison des multiples défaites par un but.
Pour Tremblay, ces défaillances sont symptomatiques d'une équipe qui n’avait pas encore adopté l’esprit de compétition nécessaire pour réussir dans la LNH.
Il a mis en lumière le manque d’intensité qui s’est vu tout au long de la saison.
Et Tremblay avait vu juste. La réalité est brutale : malgré l’absence de Kirby Dach, un joueur clé, et les circonstances défavorables, le Canadien n’a pas montré la combativité attendue.
Si Dach est bon, Tremblay rappelle qu'il n’est pas Sidney Crosby, et ses saisons à Chicago n’ont jamais été à la hauteur des attentes.
C’est donc sur le collectif que St-Louis doit se concentrer, un collectif qui a montré des lacunes de désir et de caractère.
La critique de Tremblay sur le discours de St-Louis frappait dans le mille :
« Les calinours ne font pas des guerriers vainqueurs. »
St-Louis, selon Tremblay, cherchait souvent à poétiser les défaites et à louanger des efforts insuffisants, alors que l'essence du hockey réside dans la victoire et le dégoût de la défaite.
Avec l’arrivée de Patrik Laine et le retour de Dach au sein du Canadien, St-Louis n’a plus d’excuses. La dynamique offensive change radicalement avec l’ajout de ce franc-tireur au gabarit imposant.
La pression est donc immense sur St-Louis, non seulement pour faire performer Laine, mais aussi pour transformer le Canadien en une équipe qui peut réellement rivaliser pour une place en séries éliminatoires.
La douce transition de St-Louis, de joueur légendaire à entraîneur, est désormais derrière lui. Le temps des cadeaux est révolu.
Les propos de Tremblay résonnent aujourd'hui encore plus fort :
« En octobre, on va enfin voir le vrai Martin St-Louis, le compétiteur féroce que j’ai connu. »
St-Louis n’a plus le luxe de jouer le rôle d’animateur de pastorale. Si le Canadien veut réussir, son entraîneur devra s'imposer avec une rigueur impitoyable. Et c'est déjè commencé.
Le coach du CH a avoué qu'il n'acceptera plus les demi-mesures.
L’heure n’est plus aux discours apaisants, mais aux actes, et seule la victoire pourra redonner à St-Louis le statut de gagnant qu'il avait sur la glace.
Tremblay l’a bien dit : « Les calinours ne gagnent pas des guerres. »
St-Louis l'a enfin compris.