Trois défaites consécutives et déjà, les critiques fusent. Dans une ville où l’impatience des partisans se mesure à chaque défaite, Martin St-Louis semble se retrouver dans une position délicate.
L’approche douce et bienveillante du coach, centrée sur le développement des jeunes talents, est certainement louable.
Cependant, à un certain point, l’équilibre entre le social-affectif et l’autorité commence à être remis en question.
On le sait, St-Louis mise sur un environnement de travail qui favorise la croissance de ses joueurs, particulièrement les plus jeunes.
Il veut leur offrir un cadre où ils peuvent s’épanouir sans craindre de brusques remontrances. Mais après six parties seulement et trois revers de suite, certains commencent à se demander s'il n'est pas temps pour lui d’adopter une posture plus ferme.
Le manque de sévérité pourrait-il ralentir l’éclosion de ce groupe encore fragile?
Pour comparer, regardons ce qui s'est passé récemment du côté des Bruins de Boston. Jim Montgomery, réputé pour être un coach respecté dans la LNH, n’a pas hésité à réprimander publiquement son capitaine, Brad Marchand, après un revirement coûteux.
Le geste de Marchand a mené à l’égalisation de l’Utah, et la défaite en prolongation a suivi.
Ce qui retient l’attention, ce n’est pas tant la défaite, mais la manière dont Montgomery a géré la situation : sans hésitation, il a mis Marchand face à ses responsabilités, montrant ainsi que personne, peu importe son statut, n'est à l'abri des critiques.
Voici la séquence en question :
En observant cela, on ne peut s’empêcher de se poser la question : que ferait St-Louis dans une situation similaire?
Son approche semble de plus en plus orientée vers le maintien de la bonne humeur dans le vestiaire, peut-être même au détriment de la responsabilité individuelle.
Et c’est là que les doutes commencent à s’installer. Les partisans s’interrogent : où est le coup de gueule nécessaire après une performance insatisfaisante?
Où est l’exigence que l’on doit attendre d’un coach à ce niveau?
Bien entendu, personne ne demande à St-Louis de reproduire une scène similaire à celle de Pierre Pagé avec Mats Sundin à l’époque des Nordiques, où un jeune Sundin avait été humilié publiquement.
Nous savons tous que cet épisode a précipité son départ de Québec. Toutefois, ce que l’on espère, c’est voir un St-Louis qui sait jongler entre son rôle de mentor et celui de leader capable de secouer ses troupes quand elles en ont besoin.
La comparaison avec l’enseignement est souvent faite dans ce genre de contexte.
Quand un professeur laisse trop de liberté à ses élèves, sans imposer de cadre clair, il risque de perdre le contrôle de sa classe.
Il en va de même pour un entraîneur dans la LNH. À trop vouloir être apprécié de ses joueurs, on finit par perdre l’autorité nécessaire pour les mener à la victoire.
Martin St-Louis est, sans contredit, un coach qui a la confiance de ses joueurs et de l’organisation.
Mais la LNH est un environnement où les résultats parlent plus que les intentions.
Si le Canadien continue sur cette lancée, St-Louis devra rapidement montrer qu’il sait aussi manier le bâton, et pas seulement la carotte.
Parce qu’à Montréal, le temps presse, et les partisans ne pardonnent pas l’inaction.
AMEN