Martin St-Louis a changé un ingrédient : le reste de la LNH se gratte la tête

Martin St-Louis a changé un ingrédient : le reste de la LNH se gratte la tête

Par André Soueidan le 2025-11-02

On n’a pas vu venir la recette. Et pourtant, elle était là, sous nos yeux, dans le garde-manger.

Il suffisait de l’utiliser au bon moment.

Depuis que Martin St-Louis a placé Ivan Demidov sur la première vague de l’avantage numérique, le Canadien a changé de visage.

La LNH n’a rien vu venir, mais elle commence à comprendre : quelque chose mijote à Montréal, et ça goûte le feu.

Tout a commencé discrètement autour du 16 octobre.

Depuis ce jour, le CH ne fait que grimper au classement de l’avantage numérique.

À l’heure où on se parle, les statistiques sont sans équivoque : sixième dans la LNH avec un taux d’efficacité de 28,6 %.

Ce n’est pas un hasard. Ce n’est pas un mirage. C’est le reflet d’un ajustement clair dans les priorités de l’équipe.

Ivan Demidov n’est plus un simple espoir russe excitant. Il est devenu un ingrédient clé. Et comme tout bon ingrédient, encore fallait-il savoir comment bien l’utiliser.

Martin St-Louis le confirme lui-même, sans détour :

« Il continue à stacker ses actions là. Il faut lui donner confiance, puis tout est mérité. Je sais que c’est ce qu’il est capable de. C’est un avantage numérique, puis à 5 contre 5 dans la zone offensive, mais il y a une grosse partie de la game qui n’est pas ça. Puis je pense qu’il est engagé là-dedans, puis il mérite les minutes qu’il a eues à soir. »

Le mot est lancé : « mérité ».

Et quand on regarde les chiffres, ça se confirme.

Hier soir, Demidov a joué plus de 16 minutes pour une deuxième fois cette saison.

Ce n’est pas un hasard. Quand les enjeux montent, on envoie le Russe sur la glace.

La beauté, c’est que Demidov ne marque pas des buts dans le vide. Il marque quand ça compte. Il a un flair pour les moments importants, pour le « clutch ».

Plusieurs de ses buts cette saison sont venus changer l’élan d’un match : égalisation tardive, avance reprise, momentum renversé.

Ce n’est pas juste du spectacle. C’est de l’impact. Et cet impact, il le laisse sentir sur la glace, mais aussi dans la structure même du Canadien.

Depuis le retrait de Patrik Laine, la hiérarchie est plus claire.

On a cessé de jouer aux chimistes fous qui essaient de séparer deux vagues équilibrées.

On a misé sur une unité dominante, point. Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Hudson… et Demidov.

Fini les compromis. Fini le partage des miettes. Zachary Bolduc a été écarté du premier plan, et tout s’est mis à rouler.

Le Canadien, qui était autrefois timide sur le tableau des puissances spéciales, s’impose maintenant comme un top 6 dans la LNH.

Et pendant ce temps, il n’a toujours pas perdu une seule fois en prolongation cette saison. C’est une autre arme dans leur arsenal.

Avantage numérique et prolongation : deux munitions fatales dans une ligue de parité.

Alors, qu’est-ce que ça dit sur Martin St-Louis?

Qu’il a peut-être tardé, mais qu’il a fini par cuisiner la bonne sauce. Ce n’est pas rien de faire grimper une équipe aussi jeune aussi haut dans les classements.

Premier au chapitre des victoires (9), deuxième pour les points accumulés (18), premier au pourcentage de victoire (.750).

Oui, les buts accordés sont encore trop élevés (17e avec 36), mais le différentiel est positif (+8), ce qui est plus qu’on pouvait espérer à ce stade de la saison.

L’an dernier, on n’avait pas encore vu le vrai visage de l’avantage numérique du Canadien.

Patrik Laine, arrivé en cours de saison autour de novembre-décembre, avait enchaîné les buts comme un métronome : bang bang.

Pendant quelques semaines, on s’est dit : « OK, c’est lui notre quarterback offensif, c’est lui notre solution. »

Mais dès qu’on grattait un peu, on voyait qu’il traînait la patte à 5 contre 5, qu’il peinait à suivre le rythme d’un jeune noyau en constante évolution.

Cette année, ses blessures ont repris le dessus. Il est sorti du portrait.

Et avec son retrait, ce sont les malaises qui se sont évaporés.

Plus besoin de jongler entre deux vagues. Plus besoin de créer un équilibre artificiel.

Martin St-Louis a tranché : on mise tout sur une première unité.

Ivan Demidov a enfin pu respirer, prendre toute la place.

Pas juste avec des « flashy plays », mais dans la constance, les responsabilités, les replis défensifs.

Même St-Louis l’a souligné : « Il est engagé dans les parties de la game qui ne sont pas juste offensives. »

Pour un joueur aussi jeune, c’est énorme. Et maintenant que la hiérarchie est claire, le Canadien joue enfin avec un avantage numérique qui a une vraie identité.

Une recette limpide. Et une sauce qui colle.

Et la Ligue nationale commence à le voir.

Elle commence à ajuster ses vidéos, ses stratégies, ses plans de match.

Martin St-Louis a changé un ingrédient dans sa recette. Et maintenant, c’est toute la LNH qui cherche à savoir comment l’arrêter.

Wow...