La revue de l’année 2024 de Stéphane Laporte, comme à son habitude, n’a épargné personne.
Avec son ton cinglant et son humour sans pitié, le chroniqueur de La Presse a tiré à boulets rouges sur plusieurs figures publiques, mais aucun n’a reçu autant de critiques que Martin St-Louis, entraîneur-chef des Canadiens de Montréal.
Entre blagues grinçantes et vérités déstabilisantes, Laporte a dressé un portrait peu flatteur du CH et de son leader, tout en écorchant d’autres personnalités québécoises au passage.
« Avancez en arrière ! C’est aussi le slogan de notre équipe de hockey, qui est convaincue que plus on finit derrière, plus on a des chances, un jour, d’être devant. »
Avec cette phrase, Laporte attaque directement la philosophie de Martin St-Louis et de la direction du Canadien.
Il pointe du doigt une équipe qui semble accepter la médiocrité comme une étape inévitable vers un succès futur hypothétique.
Une critique lourde de sens, qui illustre le mécontentement croissant d’une partie des partisans face aux performances inconstantes du CH sous la gouverne de St-Louis.
Laporte ne s’est pas arrêté là. Dans sa revue, il a associé la stagnation du CH à une incapacité de s’adapter au présent, préférant s’accrocher à des excuses ou des espoirs lointains.
Le chroniqueur a résumé l’année du Canadien comme une série d’échecs maquillés par des discours inspirants, mais vides de résultats concrets.
« Au Québec et au Canada, les exemples ne manquent pas, du retour du troisième lien aux achats sans TPS. Avancez en arrière, c’est aussi le slogan de notre équipe de hockey. »
Dans ce contexte, Laporte laisse entendre que la stratégie de reconstruction du CH n’est qu’un cache-misère pour justifier une direction qui peine à produire des résultats immédiats.
Alors que Valérie Plante et d’autres figures politiques ont été égratignées pour leur gestion, Laporte a réservé un traitement particulier à Martin St-Louis.
L’entraîneur est présenté comme l’incarnation d’une approche dépassée, incapable de répondre aux exigences du marché montréalais.
« Si ça pouvait être ainsi dans tous les domaines, au moins, ça n’irait pas mal pour rien. »
Ici, Laporte sous-entend que même les échecs du Canadien manquent de direction claire. À ses yeux, la stratégie actuelle n’est ni ambitieuse, ni structurée, mais plutôt un exercice d’attente interminable.
Laporte a également utilisé la notion d’avancer en arrière pour s’attaquer à l’approche philosophique de St-Louis. Ce dernier, qui insiste souvent sur le développement des jeunes joueurs, est présenté comme un entraîneur visionnaire sur le papier, mais inefficace sur le terrain.
Le parallèle avec d’autres figures politiques comme Valérie Plante, moquée pour son annonce prématurée de départ, accentue la critique.
Contrairement à St-Louis, Plante a décidé de quitter le navire, tandis que l’entraîneur persiste dans une direction que Laporte juge sans issue.
Laporte a également critiqué de manière indirecte les décisions de Jeff Gorton et Kent Hughes, les architectes de l’équipe.
En qualifiant l’approche du CH d’avancée en arrière, il vise aussi leur gestion, qui semble s’appuyer sur des choix risqués et parfois incompréhensibles.
Cette attaque s’inscrit dans une critique plus large, où Laporte mêle humour et réalisme pour brosser un portrait peu reluisant de l’année 2024.
Son parallèle avec des personnalités politiques et culturelles, de Valérie Plante à Donald Trump, amplifie la portée de ses propos et met en lumière l’insatisfaction générale face à des leaders perçus comme déconnectés de la réalité.
Les critiques de Laporte reflètent également l’impatience des partisans montréalais, qui attendent de voir des résultats concrets après plusieurs années de reconstruction.
Le CH, qui mise sur le développement à long terme, semble avoir perdu de vue l’urgence de performer dans une ville où la patience est rare et la critique omniprésente.
Martin St-Louis, bien qu’idéalisé comme joueur, peine à convaincre comme entraîneur. Pour Laporte, cette incapacité à répondre aux attentes fait de lui une cible facile, et ses échecs, bien qu’inévitables dans une phase de transition, deviennent des symboles de la stagnation du CH.
Les propos de Stéphane Laporte ne sont pas seulement une critique isolée, mais un écho aux frustrations croissantes des partisans et des observateurs.
En liant le CH à une notion d’avancée en arrière, Laporte met en lumière un problème systémique, où la vision à long terme de la direction semble déconnectée des réalités immédiates.
Pour Martin St-Louis, ces critiques sont un rappel brutal que son rôle dépasse le simple développement des jeunes joueurs.
Il doit aussi incarner une direction claire et répondre aux attentes d’un marché où le hockey est une religion.
Stéphane Laporte a peut-être utilisé l’humour pour adoucir ses propos, mais le message est clair : à Montréal, les excuses ne suffisent plus.
Les résultats, eux, parlent plus fort que toutes les belles paroles, et pour l’instant, ceux du CH laissent à désirer.
Jusqu'à la fin de semaine passée...
Car, alors que l’année 2024 touche à sa fin, Martin St-Louis a offert un dénouement inattendu aux critiques qui l’entouraient, notamment celles de Stéphane Laporte dans sa célèbre revue de l’année.
En récoltant deux victoires cruciales en Floride, une terre historiquement hostile pour le Canadien, l’entraîneur-chef a envoyé un message clair : le CH n’est pas prêt à abandonner la course aux séries.
Le contexte ne pouvait pas être plus tendu. Avant ce voyage en Floride, le Canadien était perçu comme une équipe stagnante, incapable de s’imposer face aux grandes formations de la ligue.
Stéphane Laporte avait résumé cette situation avec son ironie mordante, qualifiant la gestion du CH d’« avancée en arrière ».
Mais St-Louis, fidèle à sa résilience, a transformé ce voyage en une déclaration de guerre à ses détracteurs.
Vendredi soir, les Canadiens ont surpris les Panthers à Sunrise avec une performance structurée, suivie d’une victoire éclatante contre le Lightning à Tampa dimanche.
Ces deux victoires, face à des équipes bien ancrées dans la course aux séries, ont non seulement redonné espoir aux partisans, mais aussi réaffirmé la direction claire de St-Louis.
« Lors des deux dernières années, on aurait probablement trouvé une façon de perdre ces deux matchs », a admis Nick Suzuki, capitaine de l’équipe.
« Je trouve qu’on affiche plus de maturité, on garde ça simple, on profite de nos occasions. »
Ces victoires ne sont pas le fruit du hasard. Martin St-Louis a su rallier ses joueurs autour d’un plan de match efficace.
Chaque joueur a répondu présent, qu’il s’agisse de Christian Dvorak, qui a enfin brisé sa disette de buts, ou de Samuel Montembeault, impérial devant le filet.
« On savait que les deux matchs ici en Floride allaient être de bons tests pour nous », a déclaré Montembeault.
« Je voulais montrer que je suis capable de conserver une avance. Mes coéquipiers ont joué tellement bien en troisième, je voulais juste être là pour eux. »
Même Alexandre Carrier, nouvelle acquisition du Canadien, a rapidement embrassé l’attitude combative prônée par St-Louis :
« Des fois, lancer la rondelle sur la vitre pour qu’elle sorte du territoire, c’est pas super sexy. Mais ça fait le travail », a-t-il déclaré après la victoire contre Tampa.
Ce changement d’attitude témoigne de l’impact de St-Louis dans le vestiaire. L’entraîneur ne s’est pas contenté de répéter les mêmes erreurs ; il a misé sur une approche pragmatique, exigeant simplicité et discipline de ses joueurs.
Le résultat est sans appel : une équipe qui affiche désormais une maturité et une cohésion rarement vues ces dernières années.
La critique acerbe de Stéphane Laporte dans sa revue de l’année n’a pas échappé à St-Louis. Laporte avait ironisé sur la philosophie de gestion du CH, comparant leur approche à une "avancée en arrière".
Mais après ces deux victoires cruciales, St-Louis a subtilement répondu à ses détracteurs, préférant laisser ses résultats parler pour lui.
« On doit continuer à faire ce qu’on a fait ici. Ce sont deux victoires qui donnent de la confiance, et de l’énergie aussi », a déclaré Mike Matheson, défenseur pilier du CH.
En réalité, ce n’est pas seulement à Laporte que St-Louis a répondu, mais à tous ceux qui doutaient de son leadership.
Contrairement à Valérie Plante, qui, selon Laporte, « s’est écrasée » en annonçant son départ prématuré, St-Louis s’est relevé avec panache, prouvant qu’il pouvait motiver son équipe même dans les moments les plus difficiles.
Ces victoires en Floride marquent un tournant dans la saison du Canadien, mais elles mettent également en lumière le contraste frappant avec les performances des années précédentes.
Le Canadien avait rarement su performer sous pression, notamment pendant la période des Fêtes. Cette fois, l’équipe a démontré qu’elle pouvait non seulement rivaliser avec les meilleures, mais aussi s’imposer.
Cette capacité à finir le travail, à conserver une avance et à limiter les erreurs coûteuses témoigne d’un changement d’approche radical.
St-Louis a su insuffler une mentalité de gagnant à ses joueurs, une qualité qui faisait cruellement défaut au Canadien ces dernières saisons.
Ce succès n’est pas seulement une victoire sur la glace, mais aussi une victoire personnelle pour Martin St-Louis. Critiqué pour son manque d’expérience au début de son mandat, il a su évoluer et s’adapter à la pression unique du marché montréalais.
Contrairement à Valérie Plante, qui a choisi de jeter l’éponge face aux critiques, St-Louis a préféré redoubler d’efforts.
Ces victoires contre les Panthers et le Lightning sont la preuve que l’entraîneur est capable de relever les défis les plus ardus.
« Ça fait des années que les deux équipes en Floride sont très fortes. Alors de pouvoir venir ici et compétitionner avec elles, c’est positif », a affirmé Matheson.
Alors que le Canadien se dirige vers la fin de l’année avec un regain de confiance, la question des séries éliminatoires commence à se poser sérieusement.
Ces victoires en Floride ont relancé l’équipe dans la course, et si elle peut maintenir cette intensité, elle pourrait bien déjouer les attentes.
Cependant, St-Louis sait que rien n’est acquis. L’entraîneur devra continuer à tirer le meilleur de ses joueurs, tout en gérant les attentes élevées des partisans et des médias.
Mais Martin St-Louis a montré qu’il était prêt à se battre, et il a prouvé qu’il était capable de motiver son équipe à faire de même.
En répondant aux critiques par des victoires, Martin St-Louis a démontré qu’il avait les épaules pour diriger le Canadien dans des moments difficiles.
Ces deux matchs en Floride ne sont pas seulement des victoires sur la glace ; ce sont des victoires symboliques, des réponses éclatantes aux sceptiques qui doutaient de son leadership.
Alors que l’année 2024 s’achève, le Canadien de Montréal semble avoir retrouvé une identité, un esprit combatif qui rappelle les grandes équipes du passé.
Et Martin St-Louis, malgré les doutes et les critiques, est au cœur de cette renaissance.
Stéphane Laporte avait peut-être raison sur un point : avancer en arrière n’est pas toujours une mauvaise chose, tant que cela mène à des progrès durables.
Pour l’instant, Martin St-Louis avance, et il entraîne toute son équipe avec lui.
Sa réponse aux moqueries de Laporte est...sans appel...