Martin St-Louis a parié sa réputation: une revanche sans précédent

Martin St-Louis a parié sa réputation: une revanche sans précédent

Par David Garel le 2025-12-06

Dans un a,phithéâtre hostile où le Canadien aurait dû s’effondrer, où les Leafs attendaient à la porte, confiants de venger l’humiliation subie il y a deux semaines, Martin Saint-Louis a posé un geste qui restera dans les mémoires: un geste qui, pendant une fraction de seconde, a fait taire les experts, les partisans, les rageux en ligne, et même ceux qui passaient leur journée à rire d’Alexandre Texier : il l’a envoyé en fusillade pour un 2 match de suite.

Et ce qui devait être un moment de malaise s’est transformé en un des clous les plus retentissants dans le cercueil des critiques du coach : un but absolument insensé à une main, un chef-d’œuvre de mains, de sang-froid, une finition qui a réduit la foule du Scotiabank Arena au silence:

Ce soir-là, Martin Saint-Louis a rappelé à la Ligue nationale, et surtout à Montréal, qu’il n’entraîne pas pour faire plaisir à TVA Sports qui a enfoncé son système défensif man-to-man toute la semaine.

Il entraîne pour gagner, point final. Et au moment le plus critique, quand tout le monde s’attendait à voir Suzuki ou Demidov, il a choisi le joueur qui, selon certains "haters", n’aurait même pas dû être habillé : Alex Texier.

Le Canadien n’a pas seulement gagné la fusillade.

Il a gagné sur le plan défensif, ce qui rend la soirée encore plus délicieuse pour Saint-Louis.

Parce qu’au-delà du but victorieux de Texier, ce qui a vraiment frappé, c’est la manière dont Montréal a étouffé Toronto, limité Matthews, forcé Nylander à l’extérieur, transformé le centre de la patinoire en zone interdite.

Oui, le CH a plié, mais il n’a jamais cassé. Oui, Dobes a fait des arrêts cl, mais l’équipe devant lui a joué son match le plus discipliné depuis trois semaines.

Et le fameux système homme-à-homme a fonctionné à merveille.

Avant son but en fusillade, Texier a patiné comme un condamné, a gagné ses batailles le long des rampes, a coupé des lignes de passe que les Leafs transforment habituellement en buts, et il a joué comme un joueur qui comprenait exactement ce que son entraîneur attendait de lui.

C’était écrit : la journée où Montréal le crucifiait le matin serait la journée où il sauverait l’équipe le soir.

Mais ce match n’a pas seulement été un triomphe personnel pour Texier.

C’était un doigt d’honneur  de la part de Martin Saint-Louis envers tous ceux qui, depuis une semaine, se sont moqués de ses décisions, de son système, de ses choix de trios. 

Disons qu'il a répondu à Maxim Lapierre... derrière le banc...

Parce que quand l’entraîneur place Texier avec Demidov et Kapanen, tout le monde crie à la catastrophe.

Quand il habille Texier et renvoie Florian Xhekaj à Laval, c’est un scandale national.

Quand il lui donne 15 minutes, c’est de la provocation. (après avoir joué plus de 17 minutes contre les Jets, il a joué pratiquement 15 minutes ce soir).

Puis Texier marque le but le plus froid de la soirée, et tout le narratif s’effondre.

C’est là que les couilles en or entrent en jeu.

Saint-Louis n’a pas seulement pris une décision risquée. Il a pris la décision que personne n’aurait osé prendre.

Il a parié sa réputation. Et il a gagné.

On peut reprocher mille choses à Martin Saint-Louis, son entêtement, son man-to-man, sa gestion parfois rigide, ses réponses froides et méprisantes envers les journalistes, mais il faut lui reconnaître une qualité que très peu possèdent :

il ne coach pas pour plaire, il coach pour imposer sa vision.

Et ce soir, sa vision a gagné.

Ce soir, Texier a transformé une crise médiatique en moment de grâce.

Ce soir, Demidov et Kapanen ont confirmé qu’ils sont désormais un vrai duo, pas une expérience de laboratoire. (et même un trio avec Texier).

Ce soir, la structure défensive du Canadien a rappelé qu’elle peut, quand elle est appliquée avec discipline, rivaliser avec les grandes équipes.

Mais surtout…

Ce soir, Saint-Louis a montré qu’il voyait quelque chose que nous ne voyions pas encore.

Mais dans une ligue où trop d’entraîneurs préfèrent suivre la recette, Martin Saint-Louis, lui, a choisi d’écrire la sienne.

Et ce soir, il l’a écrite en lettres d’or... avec ses bijoux de famille...