Matthew Knies à Montréal : Un cauchemar contractuel pour Toronto

Matthew Knies à Montréal : Un cauchemar contractuel pour Toronto

Par André Soueidan le 2025-05-09

C'est le genre de dossier qui dérape en silence, puis explose d'un coup sec.

Celui que personne n'ose vraiment aborder à voix haute, mais qui circule dans tous les couloirs de la LNH.

Celui qui fait suer Brad Treliving, qui fait sourire Kent Hughes, et qui pourrait, très bientôt, créer un véritable désastre salarial à Toronto.

Matthew Knies vient de terminer une saison que peu d'experts avaient prévue. 

29 buts, 29 passes, 58 points en 78 matchs.

Un rendement constant, une présence physique remarquée, et surtout, un profil de joueur qui coche toutes les cases d'un power forward moderne : 6 pieds 3, 227 livres, de puissantes jambes, un cou large comme une enclume, et un sens du jeu qu'on ne voit pas souvent chez les attaquants de cette carrure.

Et à seulement 22 ans, Knies s'apprête à devenir agent libre avec restriction.

C'est là que tout peut basculer.

Parce que pendant que les Leafs jonglent avec les contrats de Mitch Marner et John Tavares, deux piliers qui vont aspirer à des prolongations coûteuses, Knies, lui, arrive à un moment charnière.

Son rendement exige un contrat digne d'un joueur top-6. Et les Leafs n'ont tout simplement pas les moyens de le payer sans se tirer dans le pied.

C'est là que Kent Hughes entre dans l'équation.

Parce que Matthew Knies n'est pas qu'un bon joueur. Il est exactement le type de profil que le CH cherche à insérer dans son top-6.

Un ailier massif, capable de tenir son bout physiquement, de jouer en fond de territoire, de marquer des buts en avantage numérique, de protéger la rondelle et de gagner ses batailles. Il est, en somme, ce que Juraj Slafkovsky commence à devenir.

Et imaginez la suite.

Une ligne avec Nick Suzuki, Cole Caufield et Slafkovsky, puis une deuxième unité composée d'un duo Matthew Knies et Ivan Demidov.

Deux trios avec du poids, du talent, du jeu physique et du caractère. Deux trios qui rendent le CH dangereux dans tous les contextes. Et surtout : une masse salariale encore gérable.

Matthew Knies a connu une meilleure saison que Slafkovsky, c'est un fait.

Et même s'il est un peu plus âgé que le Slovaque (repêché en 2021, 57e au total), son développement est fascinant. Il résiste au jeu robuste, il ne se retrouve jamais sur les fesses, il a un tir sec, une vision en progression, et surtout : une présence à 200 pieds.

Maxime Lapierre l'a dit clairement dans son balado : c'est le genre de joueur pour lequel tu n'as aucun problème à surpayer.

Parce que tu sais exactement ce qu'il t'amène.

Parce qu'il est fiable. Parce qu'il gagne en intensité en séries. Et surtout, parce que les Leafs ne pourront pas suivre si tu structures bien ton offre.

Et c'est là que vient le scénario cauchemardesque pour Toronto : une offre hostile bien calibrée.

Quatre ou cinq ans.

Un cap hit entre 7 et 8 millions.

Suffisamment élevé pour faire réfléchir, pas assez pour obtenir une compensation énorme en retour.

Suffisamment agressif pour que les Leafs soient forcés de sacrifier ailleurs pour le garder. Ou pire : qu'ils soient obligés de le laisser partir.

C'est une opportunité rare pour le CH.

Et dans une ligue où l'audace est souvent récompensée, ce serait un geste fort. Une déclaration. Un coup de poignard dans une organisation rivale qui n'a jamais cessé de détester Montréal.

Matthew Knies à Montréal, ce n'est pas juste un fantasme.

C'est une manœuvre stratégiquement brillante. Et pour Toronto, ce serait un cauchemar contractuel avec une caméra braquée en direct sur leur impuissance.

Et pendant que les partisans de Toronto s'accrochent à la mince illusion qu'ils pourront signer tout le monde, Kent Hughes, lui, est peut-être déjà en train d'écrire la prochaine humiliation de leur organisation.

À suivre...