Mauvaise nouvelle pour Nick Suzuki: TVA Sports nous brise le coeur

Mauvaise nouvelle pour Nick Suzuki: TVA Sports nous brise le coeur

Par Marc-André Dubois le 2025-03-20

Depuis plus de trois décennies, aucun joueur du Canadien de Montréal n’a mis la main sur le trophée Selke, remis annuellement au meilleur attaquant défensif de la LNH. 

Nick Suzuki est en train de changer cette dynamique, et selon plusieurs experts, il pourrait bien obtenir une nomination cette année. Mais en gagnera-t-il vraiment un jour ? C’est là où les choses se compliquent.

Dans une analyse approfondie, le journaliste de TVA Sports, Nicolas Cloutier, met en lumière les forces et les faiblesses de la candidature de Suzuki pour ce prestigieux honneur.

Et si l’on en croit son évaluation, il y a un élément qui freine considérablement les chances du capitaine du CH : son temps de jeu limité en infériorité numérique.

Personne ne remet en question l’impact de Suzuki sur le jeu du Canadien. Son leadership, sa production offensive et son jeu défensif lui permettent d’être considéré comme l’un des centres les plus complets de la LNH. 

Il joue près de 20 minutes par match, maintient une moyenne supérieure à un point par rencontre et affiche un différentiel de +11, une statistique d’autant plus impressionnante lorsque l’on considère que le CH, dans son ensemble, a une fiche de -16.

Comme l’explique Cloutier, ces chiffres sont impressionnants, mais ils ne suffisent pas. Le Selke ne se gagne pas uniquement sur la base de la production offensive et d’un différentiel avantageux. 

Les votes sont souvent influencés par l’impact d’un joueur sur le désavantage numérique et son efficacité dans les statistiques avancées.

Or, c’est ici que Suzuki est désavantagé. Contrairement à d’autres anciens récipiendaires comme Patrice Bergeron, Anze Kopitar ou Aleksander Barkov, Suzuki n’est pas le principal responsable du désavantage numérique à Montréal. 

Ce rôle appartient plutôt à Jake Evans, qui domine les minutes en infériorité numérique et est perçu comme le véritable leader défensif des attaquants du CH.

Selon Cloutier, le fait que Martin St-Louis n’ait pas utilisé Suzuki comme centre principal en désavantage numérique lui coûte cher dans la course au Selke.

L’entraîneur du CH a plutôt choisi de confier ce rôle à Jake Evans, ce qui a fait en sorte que Suzuki passe beaucoup moins de temps à se démarquer dans cette facette du jeu.

Les statistiques avancées confirment cette réalité. Depuis 2016, tous les gagnants du Selke ont terminé dans le top 15 de la LNH pour les passes bloquées en désavantage numérique.

 Suzuki, lui, n’est que 17e. Il bloque plus de tirs que plusieurs anciens gagnants du trophée, mais il est loin derrière dans d’autres catégories comme les rondelles récupérées et les harponnages défensifs.

Cloutier souligne qu’avec un temps de glace plus important à 4 contre 5, Suzuki aurait accumulé des statistiques défensives plus convaincantes et aurait ainsi renforcé sa candidature. 

Mais en étant déployé principalement à forces égales et en avantage numérique, il est perçu davantage comme un centre offensif que comme un véritable “shutdown forward”.

Si Suzuki n’a pas accès à ces situations de jeu cruciales, il sera très difficile pour lui de battre des joueurs qui ont une feuille de route plus complète sur 200 pieds, comme Anze Kopitar ou Aleksander Barkov.

Pendant ce temps, une autre étoile montante du Canadien fait face à un défi similaire dans la course au trophée Calder.

Lane Hutson, malgré une saison impressionnante, n’obtient pas la reconnaissance qu’il mérite de la part des preneurs aux livres de Las Vegas.

Les parieurs considèrent encore Macklin Celebrini comme le grand favori pour remporter le prix du meilleur joueur recrue.

Pourtant, Hutson réalise des prouesses dans un rôle qui est nettement plus exigeant pour une recrue. Il joue contre les meilleurs attaquants adverses, il est un quart-arrière en avantage numérique et il excelle malgré la pression constante d’un marché aussi intense que Montréal.

Être une recrue en tant que défenseur est bien plus difficile que d’être un attaquant comme Celebrini. C’est pourquoi plusieurs observateurs croient que Hutson mérite autant, sinon plus, d’être dans la conversation pour le trophée Calder.

Le simple fait que Suzuki soit mentionné pour le Selke est déjà une preuve de son évolution. Il est passé de “premier centre respectable” à “potentiel récipiendaire d’un trophée majeur de la LNH”, une distinction qui n’était même pas envisageable il y a deux ou trois ans.

Mais comme l’explique Cloutier, il lui manque encore un élément clé pour vraiment rivaliser avec les meilleurs. Tant qu’il ne sera pas utilisé sur la première vague du désavantage numérique, il ne pourra pas accumuler les statistiques avancées qui font pencher la balance dans la course au Selke.

En d’autres mots, si Martin St-Louis ne change pas son approche et continue de confier les responsabilités défensives à Jake Evans, Suzuki ne gagnera jamais ce trophée.

Au final, Suzuki, Hutson et même Martin St-Louis (Jack-Adams) sont tous dans des courses individuelles pour des trophées prestigieux.

Mais dans la réalité de la LNH, les trophées individuels n’ont que peu d’importance. Ce qui compte, c’est d’amener l’équipe en séries et de bâtir un club gagnant à long terme.

Et à ce chapitre, Suzuki et Hutson sont bien plus essentiels que n’importe quel trophée.