Méforme physique à Brossard: Zachary Bolduc « pompe l’huile »

Méforme physique à Brossard: Zachary Bolduc « pompe l’huile »

Par David Garel le 2025-11-12

Les caméras ne montrent pas toujours tout. Mais aujourd'hui, la lentille a été sans pitié.

Chez le Canadien de Montréal, Zachary Bolduc commence à inquiéter, non pas pour son talent, qu’on connaît, mais pour sa condition physique.

C’est un secret de polichinelle à Brossard : le jeune Québécois serait, selon plusieurs sources internes, l’attaquant le plus “out of shape” du groupe. Et ça, Martin St-Louis n’aime pas du tout.

Bolduc est un joueur qui veut bien faire, qui a du flair, un tir foudroyant et une vraie intelligence offensive. Mais tout cela ne sert à rien quand le corps ne suit pas.

Depuis quelques semaines, on le remarque de plus en plus : il est souvent à bout de souffle, même lors des séquences d’entraînement.

Dans les exercices d’intensité, les fameux “suicides”, ces allers-retours répétés sur la glace, Bolduc termine toujours dans les derniers. Et à chaque fois, le regard de St-Louis en dit long.

Même quand on s'amuse, on voit que Bolduc n'est pas en forme.

Quand les rouges affrontent les blancs à l’entraînement, il y a toujours un moment où la fatigue expose ceux qui ne sont pas prêts à soutenir un rythme NHL.

Comme le moment où Ivan Demidov fait gagner le Rouges en déjouant Jakub Dobes. Bolduc (blancs) saute partout d'excitation, mais quand vient le temps de faire ce fameux "suicide" en guise de punition pour la défaite, il est déjà à bout de souffle.

Comme s'il était complètement vidé. Comme s'il "pompait l'huile".

C’est devenu presque une image symbolique de la différence de préparation physique entre les deux jeunes talents. D’un côté, Demidov, qui semble toujours en mouvement, frais, explosif. De l’autre, Bolduc, qui donne tout, mais semble manquer d’oxygène dès la deuxième ou troisième répétition.

Et ça, pour un entraîneur comme Martin St-Louis, un ancien joueur obsédé par la rigueur physique et la préparation, c’est un irritant majeur.

Bolduc n’est pas paresseux, loin de là. Mais dans une équipe où la compétition est féroce, être moins en forme que les autres revient à creuser soi-même l’écart qui sépare le potentiel du résultat.

Selon les échos recueillis à Brossard, les entraîneurs ont remarqué depuis le camp d’entraînement que Bolduc affichait des signes de fatigue prématurée dans les simulations de match.

Ses temps de récupération sont longs, son rythme diminue rapidement dès qu’il enchaîne les séquences offensives, et il peine à soutenir la cadence quand le jeu s’intensifie.

Son cardio, tout simplement, n’est pas au niveau attendu.

Est-pour ça que St-Louis hésite à lui donner du temps de glace?

Dans une ligue où les équipes comptent sur la rapidité, la relance et la constance d’effort, c’est une lacune que St-Louis ne peut pas ignorer.

Martin St-Louis a toujours été clair : pour lui, il n’existe aucune excuse physique pour ne pas performer. C’est un ancien joueur de petit gabarit qui, malgré tout, a bâti sa carrière sur l’excellence athlétique. Il n’a jamais toléré la paresse.

Alors quand il voit Bolduc ralentir sur la glace car il peine à respirer, lever la tête vers le plafond pour chercher son souffle pendant que d’autres enchaînent sans broncher, il serre les dents.

Pour lui, ce genre de relâchement est inacceptable. Il ne veut pas d’un joueur qui se contente d’être talentueux : il veut un joueur capable de tenir un entraînement de 25 minutes à haute intensité, peu importe le contexte.

C’est pour cette raison, dit-on, que Bolduc reste dans la niche malgré son potentiel offensif. Il a beau marquer,  faire de bons jeux ou montrer des flashs prometteurs, tant qu’il ne prouvera pas qu’il peut maintenir ce niveau d’effort sans suffoquer, St-Louis ne lui fera pas pleinement confiance.

Hier soir encore, Bolduc a obtenu 14 minutes et 20 secondes de jeu. Son meilleur temps de glace depuis longtemps. On sent qu’il a des opportunités, mais qu’il finit souvent ses présences à court d’énergie. À plusieurs reprises, il a ralenti dans les replis, incapable de suivre la transition adverse.

St-Louis, en conférence de presse, n’a pas prononcé son nom, mais le message était clair :

 « Certains joueurs doivent mieux gérer leur énergie et comprendre ce que ça veut dire d’être constant. » Pour ceux qui suivent le club de près, c’était une allusion directe à Bolduc.

La scène de l’entraînement matinal résume tout. Les joueurs divisés en deux équipes, les rouges et les blancs, disputent une série d’exercices à haute intensité. À la fin, pour départager les groupes, Ivan Demidov s’élance seul sur Jakub Dobeš, feinte, et marque le but du KO.

Les coéquipiers sautent sur la glace pour le féliciter, le tapotent sur le casque.

Bolduc niaise avant de faire son aller-retour... et peine à respirer...

Ce n’est pas qu’une image. Il traduit la réalité actuelle du vestiaire : deux jeunes joueurs doués, mais dont les trajectoires s’éloignent.

Demidov monte en puissance, profite de chaque présence pour renforcer son statut de future vedette offensive.

Bolduc, lui, donne l’impression de reculer, coincé entre sa condition physique limitée et la patience de son entraîneur qui s’effondre.

Chez le Canadien, on veut voir Zachary Bolduc réussir. Le staff le répète : il a tout pour devenir un marqueur constant dans la LNH. Mais pour ça, il devra d’abord régler le problème qui fâche: sa forme physique.

Martin St-Louis veut des joueurs capables de “jouer vite”, pas seulement de penser vite. Or, jouer vite, c’est avant tout une question de souffle. Tant qu’il ne retrouvera pas ce souffle, Bolduc restera en arrière-plan.

Le message du coach est lsans pitié : le talent ne suffit pas. L’effort doit suivre. Et à Montréal, il n’y a plus de place pour ceux qui lèvent le pied avant la ligne bleue.