Message privé dégradant: le père de Juraj Slafkovsky pris la main dans le sac

Message privé dégradant: le père de Juraj Slafkovsky pris la main dans le sac

Par David Garel le 2025-06-07

C’est une sortie médiatique qui aurait dû inspirer l’empathie et rappeler à tous la pression immense qui repose sur les épaules d’un jeune homme de 21 ans. Mais voilà que le père de Juraj Slafkovsky, au lieu d’apaiser les tensions, vient de jeter de l’huile sur un feu déjà bien allumé dans l’entourage du Canadien de Montréal.

Avec ses déclarations tranchantes accordées à Anthony Martineau de TVA Sports, Juraj Slafkovsky père s’est imposé comme une nouvelle distraction, voire un réel problème, pour l’organisation du CH.

Et à la lumière de ses propos, certains commencent à se demander si l’équipe ne fait pas face à un scénario rappelant tristement celui d’Alex Galchenyuk, dont le père, très impliqué dans le développement de son fils, avait fini par devenir un boulet pour sa carrière.

Le père Slafkovsky n’est pas entraîneur, certes. Mais il est omniprésent, bruyant, et il est cinglant. À tel point qu’il a franchi une ligne rouge en ciblant clairement les partisans diu

« Je peux comprendre qu’on critique un joueur. C’est tout à fait normal. Mais je ne tolérerai pas la haine ni la stupidité de directeurs généraux de salon. »

Cette phrase aurait pu s’arrêter là. Mais non. Le père Slaf est allé plus loin. Il a attaqué ce qu’il appelle la « mentalité » montréalaise. Et dans cette rafale d’iinsultes, le coach du CH n’en sort pas indemne.

« Clairement, tous les pays et villes ont leurs troupeaux d’imbéciles! » a-t-il lancé, visiblement irrité par les critiques visant son fils.

« Des journalistes qui militent pour que les joueurs moisissent sur le banc à cause de deux mauvais matchs. »

Qui donc milite pour clouer Slafkovsky au banc ? La question se pose. Mais pour plusieurs, la cible est claire : Martin St-Louis lui-même.

Il faut ici se souvenir de l’animosité mal dissimulée qu’éprouve le père Slafkovsky pour la gestion de temps de jeu de son fils.

Dans les premières semaines de la saison de son année recrue, il s’était montré actif sur X likant des commentaires critiquant ouvertement le traitement réservé à Juraj. Des gestes subtils ? Peut-être. Mais répétitifs.

Mais il a franchi la ligne quand il s'en est pris directement à Martin St-Louis, comme s'il était son ennemi numéro un.

Dans l’univers des relations entre entraîneurs, joueurs et parents, certaines lignes ne devraient jamais être franchies. Mais dans le cas du père de Juraj Slafkovsky, il a transgressé toutes les lois possibles.

Car il a littéralement détruit l’approche de l’entraîneur-chef du Canadien dans des échanges privés, qu’on pourrait difficilement qualifier autrement que d’attaque frontale.

C’est en janvier 2023 que tout a éclaté. En communication directe sur Facebook avec une source bien informée qui nous avait partagé la capture d'écran de la conversation (voir à la fin de l'article), Juraj Slafkovsky Sr. ne s’est pas gêné pour accuser Martin St-Louis de « DÉTRUIRE » son fils.

Oui, le mot est écrit en lettres majuscules. C’est dire l’intensité de la colère d’un père qui ne voyait plus de logique dans l’utilisation du premier choix au total de 2022.

« J’ai eu une conversation en privée avec son père et il n’est vraiment pas un fan du système de jeu de Martin St-Louis et de la direction en ce qui concerne les efforts fournis pour le développement de son fils. Il trouve qu’il y a beaucoup trop d’improvisation et que les joueurs jouent comme des chèvres sans têtes. »

Et comme si ce jugement lapidaire ne suffisait pas, Slafkovsky Sr. a poursuivi avec des propos encore plus incendiaires, traduits de l’anglais par notre équipe :

« Mon point de vue… c’est difficile en ce moment, le problème se situe actuellement également ailleurs. Ils doivent lui donner environ 15 minutes sur la glace et en avantage numérique. Il manque un peu de confiance en lui, il a peur de prendre des risques, afin de ne rien gâcher et de ne pas dépasser les limites. »

À cette époque, la patience du père était à bout. Il voyait son fils relégué à un rôle marginal, incapable de s’exprimer pleinement sur la patinoire. Et il accusait directement le coaching staff de brimer son développement. L’une de ses phrases les plus dures :

« C’est tout, ce sont les faits. Quatre lignes et dix minutes sur la glace ne constituent pas un développement. La Ligue américaine de hockey (AHL) à Laval en ce moment et dans cette situation ne représente pas non plus un développement. »

Puis, dans une montée de ton brutale, il attaque non seulement la stratégie de l’équipe, mais aussi l’essence même du jeu proposé par le Canadien de Montréal :

« À quoi le Canadien joue ? Ce n’est pas du hockey. Ils courent derrière la rondelle comme des moutons, aucune combinaison, ils jouent tout de manière aléatoire. Je pense qu’il est grand temps de changer de stratégie. La décision doit être prise dès que possible. Je serais surpris si les Canadiens l’aient recruté pour foncer sur le gardien sur la quatrième ligne. »

Ce passage est crucial. Il démontre que Slafkovsky Sr. ne s’en prenait pas simplement aux résultats ou au temps de jeu. Il dénonçait la philosophie entière du jeu prôné par Martin St-Louis. Et c’est là où ça devient inacceptable : quand un père accuse publiquement, même en privé, l’entraîneur de son fils de saboter sa carrière, c’est toute l’organisation qui en ressent les ondes de choc.

Il faut rappeler que dans cette même période, Slafkovsky peinait à trouver son rythme. L’étiquette de premier choix au total pesait lourd. Et plutôt que d’apaiser les choses, son père a mis de l’huile sur le feu. S’en prendre à l’entraîneur, alors même que l’organisation tentait de protéger et encadrer son joueur, a été vu en interne comme un geste déstabilisant.

Ce n’était plus simplement l’affaire d’un père inquiet. C’était devenu un problème pour l’organisation.

Il est impossible d’ignorer que dès l'année recrue de son fils, cet homme affirmait que son fils était sacrifié sur la quatrième ligne comme un moins que rien, dans un système incohérent, dirigé par un entraîneur incapable d’organiser un jeu structuré.

Le plus ironique? Il dénone aujourd'hui les « directeurs généraux de salon », les « journalistes qui militent pour que les joueurs moisissent sur le banc », les « troupeaux d’imbéciles avec une bière à la main ».

Mais lui-même, dans ses propos envers Martin St-Louis, tenait des paroles incendiaires, au moins aussi toxiques que celles qu’il prétend combattre.

Ce paradoxe est devenu le nœud du problème.

D’un côté, un père qui dit ne pas être l’entraîneur de son fils :

Mais de l’autre, un père qui critique la stratégie de jeu, le temps de glace, le positionnement, la cohésion d’équipe, et même les combinaisons offensives du Canadien de Montréal. Il ne s’agit pas là d’un simple commentaire de salon. Il s’agit d’une opinion structurée, argumentée, et dirigée frontalement contre le coach.

Et Martin St-Louis? Selon nos informations, il est resté de glace. Il n’a pas répondu. Il n’a pas répliqué. Il a préféré – comme il le fait toujours, laisser les résultats et le temps parler. Ce silence, cette classe, ont peut-être évité une explosion médiatique.

Mais la cicatrice est encore visible. 

Pour Chantal Machabée, c’est un cauchemar en direct. Elle qui tente depuis son arrivée de moderniser les communications du Canadien, de rendre l’organisation plus humaine, plus transparente et moins rigide, se retrouve soudainement prise au piège entre un père trop bavard et un entraîneur fragilisé par les critiques internes.

Le dossier Slafkovsky père-fils, c’est exactement ce qu’elle redoute : une affaire familiale qui déborde dans les médias, qui alimente les réseaux sociaux et qui force l’organisation à jouer à la défensive.

Pour elle, chaque sortie incontrôlée de Juraj Sr. est un risque de relations publiques majeur, un mauvais remake du dossier Galchenyuk, et surtout, un tempête inutile pour sa propre tranquillité comme responsable des communications d’un marché aussi explosif que Montréal.

Et maintenant, voilà qu’il insulte carrément les journalistes et entraîneurs qui oseraient reléguer son fils au bas de la hiérarchie.

La situation évoque de manière troublante celle vécue avec le père d’Alex Galchenyuk. Ce dernier, lui aussi, regardait tous les matchs, s’impliquait dans les détails du jeu de son fils, donnait son avis, critiquait à voix haute… mais il s’était au moins abstenu d’attaquer publiquement l’entraîneur de l’équipe.

« Bien sûr, nous communiquons entre nous. Il a 21 ans! Ma femme et moi avons regardé tous les matchs qu’il a joués depuis qu’il a commencé à jouer dans la LNH. »

« Après chaque match, Juraj et moi échangeons quelques mots. Le lendemain, quand les émotions sont redescendues, nous regardons les choses de manière pragmatique. Il sait ce qui n’a pas marché. »

Ces propos, en soi, peuvent paraître bénins. Mais c’est l’accumulation qui inquiète : les publications en ligne, les "likes" déplacés, les insinuations dans les entrevues. Et surtout, ce ton paternaliste qui sous-entend que le père sait mieux que quiconque, y compris que Martin St-Louis, ce que Juraj doit faire sur la glace.

Et ce n’est pas tout. L’homme a poursuivi :

« Que ce soit à Montréal ou en Slovaquie, un grand nombre de personnes voudraient qu’il ait les chiffres de Crosby, MacKinnon ou McDavid simplement parce qu’il est un premier choix au total. »

« Les gens ne peuvent pas avoir les mêmes attentes envers lui qu’envers ces joueurs. C’est un fait et quiconque ne le comprend pas ne comprend pas le hockey. »

Mais si les attentes sont injustes, pourquoi attiser les flammes ? Pourquoi insulter ceux qui les formulent ? Pourquoi blâmer les journalistes qui rapportent ce que tous constatent : que Juraj Slafkovsky a encore des progrès à faire, que sa production demeure irrégulière, et qu’il a besoin de constance ?

Le problème ici, c’est que le père de Slaf refuse toute nuance. Il attaque à la fois les fans, les journalistes, les entraîneurs. Tout le monde est coupable… sauf son fils.

Et pourtant, Slafkovsky lui-même est plus lucide , lui qui est le premier à s'auto-critiquer.

C’est une réaction honnête. Digne. Mais ternie par les éclats de son père, qui multiplie les sorties dans les médias, les critiques sur X, les flèches contre ceux qui osent ne pas vénérer son fils comme un futur membre du Temple de la renommée.

Le Canadien de Montréal doit maintenant gérer ce nouveau facteur de distraction. Car dans une équipe jeune, en développement, chaque joueur a besoin d’espace pour grandir, pour apprendre, pour échouer parfois.

Juraj Slafkovsky n’est pas un cas perdu. Il a démontré de belles choses cette saison. Mais s’il veut progresser, il devra, tôt ou tard, poser des limites claires avec son père.

Car Martin St-Louis ne tolérera pas longtemps les critiques déguisées. Et si l’on se fie aux échos des vestiaires, certains vétérans commencent déjà à grincer des dents.

À Montréal, on connaît ce genre de feuilleton. On a vu les Galchenyuk. Chaque fois qu’un clan familial devient trop visible, trop bavard, trop malveillant, la suite est rarement heureuse.

Le Canadien aurait peut-être intérêt à inviter le père Slaf à prendre un peu de recul. Ou mieux encore : à se contenter d’être… un père.

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