Michael Misa transigé à Montréal: le cauchemar de Michael Hage

Michael Misa transigé à Montréal: le cauchemar de Michael Hage

Par Marc-André Dubois le 2025-06-19

Le Canadien de Montréal nage en pleine frénésie à l'approche du repêchage et de l'ouverture du marché des joueurs autonomes.

Chaque jour apporte son lot de rumeurs, mais une tendance se confirme : Kent Hughes veut frapper un grand coup. Et si le nom de Caleb Desnoyers a longtemps été au centre des discussions, voilà maintenant que celui de Michael Misa sème le trouble dans les hautes sphères du CH.

Simon Boisvert, alias le Snake, l'a dit sans retenue :

« Il sera le meilleur joueur des quatre. »

Pour lui, Michael Misa vaut le sacrifice ultime. Il échangerait Michael Hage, Logan Mailloux, le 16e choix et le 17e choix pour avancer dans le top 3 et repêcher le joyau de la OHL. Une déclaration fracassante, relayée par tout le monde sur les réseaux sociaux, qui déclenche une onde de choc chez les partisans.

Car Misa, c'est du talent pur. Le centre gaucher de 6 pieds 1 a marqué 62 buts, 134 points en 65 matchs. Des chiffres dignes de Connor Bedard. Une vision du jeu surnaturelle. Et une mécanique offensive déjà prête pour la LNH.

Son nom circule avec insistance du côté de Chicago et de San Jose, qui détiennent les choix 2 et 3. Mais pour que le CH s'avance, il faudrait un "package monumental". Et c'est là que le débat décolle sur la toile.

Michael Hage est considéré comme le futur deuxième centre du Tricolore. Son nom a même été lié aux Penguins de Pittsburgh, qui le voulaient dans une potentielle transaction pour Sidney Crosby.

Et voilà qu'on parlerait maintenant de s'en débarrasser pour monter et repêcher le prodige Misa. Inimaginable pour certains. Stratégique pour d'autres.

Pendant ce temps, Caleb Desnoyers continue de faire rêver Montréal. Le CH a multiplié les efforts pour se positionner sur lui.

Des discussions avec San Jose (2e choix au total), Chicago (3e choix au total), avec Utah (4e choix au total), avec Nashville (5e choix au total). Mais la réalité est crue : il faudrait sacrifier Cole Caufield pour avoir une vraie chance. Et cette idée, aussi théorique soit-elle, fait mal.

Le dilemme devient alors chaud bouillant. Garder Hage et espérer qu'il devienne un Patrice Bergeron moderne? Ou miser sur Misa, l'éclair, le génie, le feu spectaculaire? Le CH doit choisir entre le rêve et la prudence. Entre la tempête et la stabilité.

Et au milieu de tout ça, il y a Logan Mailloux. Victime collatérale de cette logique. On ne croit plus en lui. On le jette dans tous les montages, dans toutes les combinaisons.

Avec Desnoyers. Avec Misa. Crosby.

Mailloux, c'est devenu la monnaie d'échange automatique. Un signe qu'on l'a déjà rayé des plans à long terme.

La situation est encore plus émotionnelle quand on pense à Michael Hage. Ce jeune homme courageux, marqué par le drame familial qu'il a vécu avec la perte tragique de son père qui était le plus grand fan du CH, arrive à Montréal avec le coeur grand ouvert. Il veut bâtir, il veut s'ancrer. Et déjà, il voit son nom transformé en pièce à échanger.

Depuis que le nom du Libanais montréalais circule dans les rumeurs, la tension est évidente non seulement dans les coulisses du Centre Bell, mais aussi dans l’entourage même du jeune homme.

Des proches de Hage, avec qui nous avons pu échanger, affirment qu’il vit très mal le fait d’être traité comme une simple monnaie d’échange. Ce n’est pas un joueur comme les autres. C’est un jeune homme qui a enterré son père en pleine adolescence, qui a fait le choix de se consacrer entièrement au hockey pour honorer sa mémoire, et qui a vu son rêve se réaliser lorsqu’il a été repêché par l’équipe que son père adulait.

Et voilà qu’à peine un an plus tard, ce rêve menace de s’effondrer.

Mathias Brunet, dans La Presse, a lancé le nom de Hage comme hypothèse dans son dernier article afin d'aller chercher Misa… mais dans les bureaux de l’organisation, ce genre de rumeur laisse des traces.

Kent Hughes a un choix à faire. Soit il rassure son jeune prodige en affirmant publiquement qu’il est intouchable, soit il entretient le flou et alimente cette onde de choc qui fait trembler jusqu’aux fondations du plan de reconstruction.

Et qu’on ne vienne pas nous dire que ce ne sont “que des rumeurs”.

Ce sont des rumeurs qui brisent des carrières. Ce sont des rumeurs qui cassent des cœurs. Et dans le cas de Michael Hage, ce sont des rumeurs qui ravivent une douleur bien plus profonde que le hockey.

Ce qui rend la situation encore plus cruelle, c’est le silence radio de la direction du Canadien. Pendant que les rumeurs continuent de circuler et que le nom de Michael Hage est jeté en pâture dans des spéculations pratiquement insensées, personne chez le Tricolore ne prend la peine de calmer le jeu.

Pas une déclaration. Pas un mot de Kent Hughes pour affirmer que le jeune centre est intouchable. Résultat : un sentiment d’abandon s’installe.

Chez Hage, dans son entourage, et dans le cœur de milliers de partisans qui voient en lui le symbole d’un prodige qui est fait pour jouer à Montréal.  r

Hage n’a rien demandé de tout cela. Tout ce qu’il a fait, c’est livrer une saison exceptionnelle, prouver à tous qu’il est un centre de premier plan en devenir, et incarner l’espoir à l’état pur.

Et pour toute récompense, on le place sur le billot, comme s’il n’était qu’un jeton de poker dans une partie de cartes désespérée.

Mais Misa fait rêver. Et le rêve, à Montréal, est une denrée rare. On se l'arrache.

Dans un tel climat, aucune certitude ne tient. Tout peut changer d'ici le jour du repêchage. Le CH a deux choix de première ronde. Il a des espoirs convoitant. Il a Mailloux. Il a Hage. Il a le pouvoir de faire basculer ce draft.

Mais à quel prix?

Et surtout, pour quel joueur?

La réponse viendra sous les projecteurs. Et elle laissera des traces.