Revirement de situation pour à Montréal: Mike Matheson remet Kent Hughes à sa place

Revirement de situation pour à Montréal: Mike Matheson remet Kent Hughes à sa place

Par David Garel le 2025-10-15

Le dossier Mike Matheson prend un tournant inattendu.

Pendant des mois, la direction du Canadien de Montréal croyait détenir toutes les cartes. En coulisses, Kent Hughes se préparait à manœuvrer un dossier qu’il croyait simple : prolonger son défenseur québécois à rabais, pour une courte durée, en capitalisant sur son attachement à la ville, à l’organisation, à ce chandail qu’il chérit depuis toujours.

Mais voilà que les lignes bougent, et que Matheson impose une condition non négociable : il n’acceptera aucun contrat à court terme. Et la surprise est totale.

Pierre LeBrun a été le premier à lancer l’alerte dans le plus récent segment d’Insider Trading :

« C’est maintenant une priorité pour la direction du Canadien de prolonger Mike Matheson. Ils sont prêts à avoir cette conversation, mais lui ne veut pas signer un contrat à court terme. »

Une déclaration brève, mais lourde de conséquences. Car tout le modèle de gestion de Hughes repose sur la flexibilité salariale à court et moyen terme. Et ce que demande Matheson, c’est exactement l’inverse.

Le défenseur montréalais ne demande pas la lune en salaire. Contrairement aux craintes de certains, il ne vise pas un contrat à 8 ou 9 millions par saison. Ce qu’il exige, c’est du temps. Du respect. De la reconnaissance sous forme d’engagement.

Il veut un contrat de six ou sept ans, et il est prêt à accepter un salaire annuel réduit, à condition que la durée soit au rendez-vous. Dans son esprit, signer à 6 ou 6,25 millions par année est envisageable, mais seulement si l’engagement du club est clair.

Ce n’est pas un joueur en fin de course qui cherche une retraite dorée : c’est un vétéran en pleine maîtrise de ses moyens, qui joue le meilleur hockey de sa carrière et qui a encore beaucoup à offrir.

Et pour quiconque regarde les matchs du CH depuis le début de la saison, il n’y a aucun doute : Mike Matheson est le meilleur défenseur de l’équipe.

Un but, une passe, aucun temps sur l’avantage numérique, et pourtant, il domine à égalité numérique. Il affronte les meilleurs trios adverses, il stabilise chaque présence, il transporte la rondelle avec aisance, il dirige les relances, et surtout, il ne se plaint jamais du rôle secondaire qu’on lui impose dans l’optique de développer les jeunes.

À 31 ans (32 en février), il est devenu une sorte de colonne vertébrale silencieuse. Un pilier qu’on oublie trop souvent de remercier.

Et justement, c’est cette absence de reconnaissance contractuelle qui dérange. Oui, Matheson aime Montréal. Oui, il veut rester. Oui, sa conjointe et ses enfants sont enracinés ici. Oui, il est prêt à faire des sacrifices. Mais pas à n’importe quel prix. Et sûrement pas si l’objectif est de lui offrir un contrat de deux ou trois ans qui lui ferait perdre la seule arme dont il dispose encore : sa valeur de long terme.

La stratégie de Kent Hughes était pourtant claire. Il avait lui-même sondé le marché cet été. Anaheim et Seattle étaient les clubs qui avaient appelé pour sonder la disponibilité de Matheson dans un package visant à acquérir un centre top-6.

Mason McTavish, Jared McCann... des noms ont circulé, des propositions ont été étudiées, mais aucune n’a satisfait les exigences du CH.

Finalement, le téléphone a cessé de sonner, et la direction a réévalué sa position. En voyant que Matheson restait le défenseur le plus fiable du groupe, que son leadership dans le vestiaire était essentiel pour les jeunes comme Guhle, Hutson, Reinbacher et compagnie, on a décidé de le garder. Et là, on pensait avoir le gros bout du bâton.

Mais Mike Matheson, en quelques mots, a changé la dynamique :

« Si je reste, ce sera à long terme. »

Cette phrase résume l’essence du revirement. Hughes croyait pouvoir prolonger Matheson pour trois ou quatre ans, à 5,5 ou 5,75 M$. Peut-être même à 5,25 M$.

Or, Matheson n’est pas intéressé. Il sait qu’à 7 M$ par saison, il aurait plusieurs offres sur le marché autonome en 2026. Alors pourquoi gâcher sa valeur pour une entente à court terme?

Renaud Lavoie l’a bien résumé à TVA Sports :

« Cette saison, en argent réel, il touche 6,5 millions. Pourquoi accepterait-il moins dans la prochaine entente? »

Et c’est là que la direction se retrouve dans une impasse. Parce que du point de vue comptable, l’organisation est déjà coincée.

Noah Dobson a son contrat. Lane Hutson a le sien. Kaiden Guhle a le sien. David Reinbacher finira par arriver. Adam Engström est à la porte. Jayden Struble vient de signer pour deux ans et on réalise qu'il faudrait le garder comme assurance tellement Arber Xhekaj est mauvais.

Et même Owen Protz commence à cogner à la porte avec son style de jeu physique et discipliné dans le junior. Trop de défenseurs. Trop de profils à développer. Trop peu de place sur la masse salariale.

Et dans tout ça, il y a un nom qui flotte dans l’air : Arber Xhekaj. Parce que si Matheson signe pour 6 ou 7 saisons, il condamne Xhekaj. Le CH ne pourra pas tout garder.

Et à gauche, la hiérarchie serait figée : Hutson, Guhle, Matheson, Engström, Struble. Avec Protz en relève. Xhekaj, dans ce scénario, deviendrait le joueur sacrifié. (ça va se jouer entre lui et Struble).

La seule option pour éviter ça? C’est que Matheson accepte une entente plus courte. Mais il refuse. Et pour cause. Il a tout donné au club depuis son arrivée. Il est aimé du public. Il n’a jamais bronché malgré le peu de reconnaissance. Et surtout, il est irremplaçable pour l’instant.

Martin St-Louis l’a lui-même dit en conférence de presse :

« Depuis le début de l’année, Matheson est notre meilleur défenseur. »

Point. Fin de citation.

« Jaden Struble 1, Jordan Harris 0. Mais Mike Matheson? Il est à un autre niveau. »

Alors maintenant, tout le dilemme est là.

Prendre la chance de le garder à long terme malgré son âge?

Ou le laisser partir pour faire la place aux jeunes.

La réponse devient de plus en plus claire à chaque match. Matheson joue mieux que jamais. Il n’est pas sur le déclin. Il ne ralentit pas. Et surtout, il veut rester.

Si le CH veut éviter un autre dossier tendu, il devra s’asseoir rapidement avec le clan Matheson. Et cette fois, ce ne sera pas pour dicter les conditions. Ce sera pour les écouter.

Car le vent a tourné. Et Mike Matheson, désormais, tient les cartes. Pas Kent Hughes.