La nouvelle est tombée comme une tonne de briques sur la tête de plusieurs joueurs du Canadien de Montréal : Jakob Chychrun vient de signer une prolongation de contrat de 8 ans à 9 millions de dollars par saison avec les Capitals de Washington. Et ce n’est même pas le défenseur numéro un de son équipe.
Pour Lane Hutson et son agent, c’est Noël avant le temps. Pour Cole Caufield et Juraj Slafkovsky, c’est un cauchemar qui prend forme.
Parce que si Chychrun, qui ne figure pas parmi les meilleurs défenseurs de la LNH, vaut 72 millions sur 8 ans, alors Lane Hutson, l’un des meilleurs défenseurs recrues offensifs de la décennie, vaut facilement 88 à 96 millions. Minimum. (11 M$ à 12 M$ par année)
Le problème, c’est que cette explosion du marché vient fracasser la logique salariale établie au sein du Canadien.
Jusqu’ici, tout tournait autour du contrat de Nick Suzuki à 7,875 M$. Tous les autres s’alignaient derrière : Caufield à 7,85 M$, Slafkovsky à 7,6 M$. C’était un équilibre fragile, mais maîtrisé.
Mais là, avec Jakob Chychrun à 9 M$ par saison, comment Kent Hughes peut-il justifier de ne pas offrir au moins 11 M$ à Lane Hutson, qui a plus de flair offensif, un gabarit plus mobile et une influence déjà majeure dans l’avantage numérique?
Le simple fait de mentionner que Chychrun est le deuxième joueur le mieux payé à Washington derrière Ovechkin rend cette réalité encore plus brutale pour les partisans du CH : Lane Hutson est en train de faire exploser le plan salarial du club, sans avoir signé quoi que ce soit encore.
Dans cette tempête, Pat Brisson commence à porter une étiquette très lourde : celle de l’homme qui a coûté des millions à ses clients.
Cole Caufield aurait pu demander un contrat plus court. Il aurait pu attendre 2025, 2026 ou même 2027 pour maximiser sa valeur.
Il a plutôt écouté Brisson et accepté un contrat de 8 ans à 7,85 M$ en 2023. Résultat? Avec un plafond salarial qui grimpera à 113,5 M$ dès 2027-2028, Caufield sera payé pratiquement comme un joueur de soutien, alors qu’il est l’un des meilleurs francs-tireurs de la ligue.
Slafkovsky n’est pas mieux placé.. Lui aussi a écouté son entourage, pensant qu’il sécurisait sa carrière. Il a signé pour 8 ans à 7,6 M$.
Et maintenant, il regarde Chychrun, Hutson, bientôt Demidov, tous s’enligner pour des contrats à deux chiffres, pendant que lui demeure figé à vie à un salaire passé date.
Ils sont en furie.
Sean Coffey, l’agent de Lane Hutson, jubile dans l’ombre.
Pendant que Caufield et Slafkovsky rongent leur frein, il se frotte les mains dans les coulisses. Il le sait : la signature de Chychrun est une aubaine monumentale pour son client. Elle devient le plancher, pas le plafond.
Hutson est plus jeune, plus productif, plus spectaculaire. Il est en route vers une saison historique pour une recrue.
Il participe déjà à plus de 60 % des buts de son équipe lorsqu’il est sur la glace en avantage numérique. Et il pourrait devenir le premier défenseur de l’histoire du CH à obtenir plus de 60 points à sa première saison complète.
Le message est clair : s’il ne signe pas pour 11 millions, c’est une faveur au club.
Kent Hughes est maintenant dans une impasse. Il sait que Hutson a tout en main pour forcer un contrat record, mais il doit aussi gérer la colère grandissante de Caufield et Slafkovsky, qui pourraient se sentir trahis. Et on parle ici de deux éléments clés du noyau offensif.
Si Hutson devient le joueur le mieux payé de l’équipe à 11 M$, comment convaincre les autres de continuer à sourire en conférence de presse pendant que des dizaines de millions leur échappent année après année?
La fête a commencé.
Le champagne coule à flots.
Le plafond salarial explose.
Les nouveaux contrats affluent.
Mais Cole Caufield et Juraj Slafkovsky n’ont pas été invités.
Ils regardent la scène de loin, les bras croisés, la mâchoire serrée, pendant que Lane Hutson s’apprête à signer le contrat le plus lucratif de l’histoire du Canadien.
Et quelque part, dans un bureau climatisé, Pat Brisson regarde probablement les chiffres défiler et réalise qu’il a signé l’un des pires contrats à long terme de l’ère moderne pour un joueur étoile.
Quant à Lane Hutson? Il n’a rien demandé. Il joue son jeu. Il est humble. Il fait son travail.
Mais qu’on ne se trompe pas : le jour où il signera pour 11 ou 12 millions de dollars par saison, le vestiaire du Canadien ne sera plus jamais le même.
Et ceux qui ont manqué la fête…
…devront vivre avec ce regret toute leur carrière.