La pression qui entoure Martin St-Louis n’a jamais été aussi intense.
Entre les critiques incessantes des médias, les attentes des partisans et les résultats horribles sur la glace, l’entraîneur-chef du Canadien traverse une période difficile, autant sur le plan professionnel que personnel.
Mais derrière cette figure publique, il y a un père de famille, un mari, dont les choix et les échecs sont scrutés, analysés, et souvent attaqués.
Ses proches – sa femme et ses trois garçons – ne peuvent échapper aux regards des médias ni aux vagues de commentaires souvent acerbes, les touchant sans doute de plein fouet, même s'ils vivent aux États-Unis.
Lors d’une récente conférence de presse suivant la défaite contre les Devils du New Jersey, Martin St-Louis semblait avoir un genou à terre.
Visiblement affecté, sa détermination et sa résilience, autrefois inébranlables, se sont montrées fragiles. C’est à ce moment que Renaud Lavoie, journaliste de TVA Sports, est intervenu de manière inattendue.
Plutôt que d’enfoncer le clou, Lavoie a redirigé la conversation vers les décisions des arbitres, offrant une distraction bienvenue pour St-Louis, l’aidant ainsi à éviter un autre débat sur la performance de son équipe.
«En deuxième période, vous avez une poussée incroyable, vous êtes toujours dans leur zone, et là malheureusement David Savard se fait accrocher et bang!»
St-Louis, voyant la porte ouverte pour se sauver, a compris aussitôt la main que lui tendait Lavoie.
"Il ne nous ont pas aidés ce soir".
Voici l'extrait vidéo qui a frustré plusieurs fans du CH:
Les fans du Canadien de Montréal étaient furieux. À mesure que les défaites s’accumulent et que les promesses de reconstruction semblent s’éloigner, la patience des partisans a atteint un point de rupture.
Cette frustration n’est plus une simple déception, mais bien une colère énorme qui gronde à chaque défaite, à chaque conférence de presse de Martin St-Louis, et à chaque décision que les fans perçoivent comme déconnectée de la réalité.
Pour eux, voir Renaud Lavoie détourner la conversation vers l’arbitrage, comme un bouclier pour protéger St-Louis des critiques, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Les partisans, fatigués des excuses, veulent des réponses franches et des changements concrets. Les réseaux sociaux et les forums de discussion étaient en ébullition : pour eux, cette intervention de Lavoie n’était pas seulement un acte pour aider le coach, mais une trahison envers la transparence et l’honnêteté qu’ils attendent de leurs journalistes.
Ils s’indignent de voir un média censé analyser l’équipe de façon critique se transformer en une sorte de porte-parole officieux, détournant l’attention des vrais problèmes.
Cette colère prend racine dans un sentiment d’impuissance face à une équipe qui, malgré les discours, ne montre pas les progrès espérés.
Les fans voient une défensive perdue, un système de jeu qu’ils jugent défaillant, et des décisions de personnel qui leur semblent incompréhensibles.
Et pire encore, ils ont l’impression que Martin St-Louis refuse d’admettre ces problèmes, répétant sans cesse qu’il « n’est pas inquiet » alors que l’équipe continue de régresser.
Pour eux, la protection offerte par Lavoie ne fait qu’empirer les choses. Ce n’est plus seulement St-Louis et sa gestion de l’équipe qui sont en cause, mais un sentiment que toute l’organisation – médias inclus – tente de camoufler les difficultés au lieu de les affronter.
Cette alliance perçue entre TVA Sports et le Canadien devient une source de frustration intense, alimentant le sentiment que les voix critiques sont étouffées et que les partisans sont tenus dans l’ignorance.
Certains peuvent le critiquer pour cela, mais peut-on vraiment blâmer Lavoie d’avoir soutenu un homme en difficulté?
Lavoie a suscité beaucoup de critiques pour cette intervention. Son choix de dévier la discussion sur l’arbitrage a été perçu comme une manœuvre "soft", certains le qualifiant même d’« agent non officiel » du Canadien.
Depuis plusieurs années, le style de Lavoie a évolué : d’analyste incisif, il est devenu un journaliste plus mesuré et, aux yeux de certains, plus indulgent envers l’organisation du Canadien.
Mais cette évolution reflète peut-être une compréhension plus profonde des réalités humaines derrière le sport.
Travaillant pour TVA Sports, qui entretient des liens étroits avec le Canadien de Montréal, Lavoie jongle avec des pressions qui dépassent le simple cadre du journalisme.
Bien qu’il ait été critiqué pour avoir offert une « excuse facile » à St-Louis, il est clair que l’entraîneur avait besoin d’un soutien.
Et si Lavoie, qui côtoie quotidiennement les joueurs et le personnel de l’équipe, a vu cette détresse chez St-Louis, peut-être a-t-il agi avec humanité, voyant l’homme avant l’entraîneur en difficulté.
Le comportement de Renaud Lavoie soulève des questions légitimes sur sa relation avec l’organisation. Avec la fermeture potentielle de TVA Sports en 2026, certains imaginent déjà Lavoie se rapprocher davantage du Canadien de Montréal, peut-être même en intégrant l’équipe de communication dirigée par Chantal Machabée.
Cette perspective n’est pas farfelue, surtout quand on observe ses récentes prises de position de plus en plus alignées avec le discours officiel du club.
En conférence de presse, Lavoie reçoit souvent la première question, bénéficie d’un accès privilégié, et évite les critiques tranchantes – des avantages qui ne font que renforcer l’idée qu’il joue un rôle ambigu, entre journaliste et porte-parole non officiel.
Cependant, les critiques à l’encontre de Lavoie oubie un point crucial : au-delà de la distance journalistique, son intervention a démontré un soutien sincère envers un homme qui traverse une tempête personnelle.
Martin St-Louis a eu besoin d’aide, et Lavoie l’a littéralement sauvé. En dirigeant l’attention vers les décisions arbitrales, il a offert à St-Louis une échappatoire, une bouée de sauvetage pour échapper à des questions qui auraient pu aggraver un climat déjà tendu.
Mais ce soutien ne suffit pas à dissiper les tourments de Martin St-Louis. Depuis un incident tragique impliquant son fils Mason, l’entraîneur a développé une méfiance accrue envers les médias.
Cet événement a marqué un tournant dans sa relation avec la presse, ranimant des blessures du passé, où le joueur qu’il était se montrait souvent réfractaire aux médias.
Cet été, St-Louis a choisi de se retirer des projecteurs, privilégiant sa famille, se concentrant sur le rétablissement de Mason et la protection de sa vie privée.
Pour lui, les attaques médiatiques à l’endroit de son équipe sont une chose, mais lorsque sa famille se retrouve mêlée malgré elle à cette tempête, la douleur devient insupportable.
L’accident de Mason a secoué le Québec, rappelant à tous les risques associés à ce sport. Hospitalisé après une collision brutale, Mason a suscité une vague d’inquiétude à travers la province.
La famille St-Louis a vécu des moments de peur intense, craignant des complications graves, et, malgré leur désir de préserver leur intimité, les détails de l’accident se sont retrouvés exposés dans les médias.
La souffrance de Martin St-Louis en tant que père est apparente : voir les rumeurs et les spéculations autour de la santé de son fils amplifier la situation a ravivé sa méfiance envers la presse.
Pour St-Louis, cet été a été un temps de réflexion, de réévaluation de ses priorités et d’instauration de nouvelles limites.
Derrière ses excuses se cache un père protecteur, déterminé à préserver l’intimité et la sécurité de sa famille face aux intrusions médiatiques.
L’épisode entre Renaud Lavoie et Martin St-Louis, loin d’être une simple question de complaisance journalistique, montre la complexité des relations dans le monde du sport.
Parfois, le soutien d’un journaliste envers un entraîneur n’est pas de la non-objectivité, mais de l’humanité. Dans le cas de St-Louis, ce soutien a été un rappel que, derrière la performance et la stratégie, il y a des vies et des familles impactées par chaque mot, chaque critique.
En déviant l’attention vers les arbitres, Lavoie a permis à St-Louis de respirer, au moins pour un instant. Alors que l’entraîneur retournera sur le banc pour affronter de nouvelles batailles, il sait qu’il n’est pas seul, que des alliés veillent sur lui dans l’ombre.
Peut-être que cette alliance floue entre journalisme et empathie n’est pas idéale, mais dans des moments aussi éprouvants, elle devient essentielle pour la santé mentale de Martin St-Louis...et de sa famille...