Depuis le début de 2024, Michel Bergeron, surnommé « le Tigre », a été de plus en plus cinglant pour critiquer Martin St-Louis.
À de nombreuses reprises, il a ouvertement souhaité que Patrick Roy prenne la place de St-Louis derrière le banc du Canadien de Montréal, affirmant que Roy était l’homme qu’il fallait pour ramener le CH au sommet.
Mais voilà que la réalité de la saison 2024-2025 s’impose avec force : non seulement Martin St-Louis dépasse Patrick Roy au classement, mais il le fait avec l’une des équipes les plus jeunes et les plus prometteuses de la LNH, tandis que Roy peine avec une formation vieillissante censée être bâtie pour gagner maintenant.
Michel Bergeron n’a jamais caché son admiration pour Patrick Roy, allant jusqu’à déclarer à plusieurs reprises que Roy était le choix logique pour remplacer Martin St-Louis.
Sur les ondes de TVA Sports, il avait lancé des critiques sans pitié :
« St-Louis, c’est un gars de développement, pas un gagnant. Quand le CH sera prêt à gagner, il faudra quelqu’un comme Patrick pour prendre les rênes. »
Michel Bergeron n’a jamais hésité à exprimer ses doutes quant aux compétences de Martin St-Louis. Lors de ses chroniques, il a multiplié les déclarations pour dénigrer le travail de l’entraîneur du Canadien.
« Martin St-Louis, c’est un bon gars, mais un bon gars ne gagne pas des Coupes Stanley. Il faut plus que des beaux discours pour faire avancer une équipe. »
Bergeron ne s’est pas arrêté aux critiques sur la personnalité de St-Louis. Il s’est également attaqué à son style de coaching, qu’il a souvent qualifié de trop passif ou naïf.
« Il n’y a pas de place pour les calinours dans la LNH. St-Louis doit arrêter de jouer à l’animateur de pastorale et commencer à diriger comme un vrai gagnant. »
« St-Louis est trop gentil avec ses jeunes. Si tu veux gagner dans cette ligue, tu dois être dur. Les joueurs doivent savoir que s’ils ne performent pas, ils n’auront pas de passe gratuite. »
Ces propos, souvent cinglants, montre l’attachement de Bergeron à une vision du hockey plus rigide et exigeante, mais ils semblent aujourd’hui déconnectés de la réalité.
Bergeron ne s’est pas arrêté là. Il a souvent souligné ce qu’il percevait comme des lacunes dans la gestion de St-Louis :
Bergeron qualifiait la gestion de banc de Martin St-Louis de « désastre annoncée ». Le Tigre affirmait que St-Louis n'était pas capable de s'ajuster en cours de match et changer ses trios comme Michel Therrien le faisait.
Bergeron a affirmé à plusieurs reprises que le Canadien manquait d’identité sous St-Louis, insistant sur le fait que seul un leader comme Patrick Roy pouvait insuffler une mentalité de gagnant.
Mais alors que la saison avance, les résultats donnent tort à Michel Bergeron. En décembre, le Canadien affiche une fiche impressionnante de huit victoires et cinq défaites, terminant le mois au-dessus de la barre des ,500 pour la première fois cette saison.
L’équipe montre des signes clairs de progression, à la fois dans son jeu collectif et dans le développement de ses jeunes talents.
Martin St-Louis, calme comme à son habitude, ne s’emballe pas, mais souligne les efforts constants de ses joueurs :
« Il y a des choses que tu ne peux pas contrôler, mais je trouve qu’on se donne de bonnes chances de gagner. Ce mois-ci, on s’est donné une bonne chance d’avoir du succès à chaque match. »
Sous sa direction, le Canadien démontre une gestion intelligente de la rondelle, une meilleure communication sur la glace et une implication collective où tous les joueurs contribuent.
Même lors des rares débâcles, comme la défaite de 9-2 contre Pittsburgh, St-Louis a su ramener son équipe sur les rails rapidement, enchaînant plusieurs victoires importantes, notamment contre des équipes en position de séries comme le Lightning et les Panthers.
Pendant ce temps, Patrick Roy, que Bergeron considérait comme le sauveur potentiel du CH, connaît des moments bien plus difficiles avec les Islanders.
Dirigeant l’une des équipes les plus âgées de la ligue, Roy doit composer avec un effectif en fin de cycle, où les vétérans comme Anders Lee, Kyle Palmieri et Brock Nelson peinent à suivre le rythme imposé par les équipes plus jeunes et dynamiques.
Avec une fiche de 14-16-7, les Islanders ont autant de points que Canadien, avec un match de joué de plus, malgré un noyau de joueurs supposément expérimentés.
Contrairement à St-Louis, qui bénéficie d’une équipe pleine d’avenir, Roy est pris au piège d’une organisation qui manque cruellement de relève après des années de choix de repêchage sacrifiés par Lou Lamoriello.
Les tensions entre Roy et Lamoriello, bien documentées, ne font qu’aggraver la situation.
Au vu de la situation actuelle, il devient évident que Michel Bergeron doit des excuses à Martin St-Louis. Toutes les fois où il a jeté St-Louis sous l’autobus pour encenser Patrick Roy prennent aujourd’hui une allure d’exagération et de mauvaise foi.
St-Louis prouve qu’il est bien plus qu’un entraîneur de développement.
Contrairement aux affirmations de Bergeron, St-Louis montre qu’il peut non seulement développer des jeunes joueurs, mais aussi bâtir une équipe compétitive.
Sa gestion de Kirby Dach est le parfait exemple. Tout le Québec voulait que St-Louis l'envoie dans les gradins. Mais le coach a continué de lui faire confiance. Et Dach sort enfin de sa coquille.
Même chose avec Alex Newhook qui joue de plus en plus du bon hockey. St-Louis a refusé de l'envoyer dans les gradins et cela a permis à Newhook de ne pas s'effondrer.
St-Louis pense comme un joueur. Parfois, ça énerve. Mais parfois, ça fait en sorte qu'un joueur ne s'écroule pas pour de bon.
Alors que Roy devait théoriquement bénéficier d’un effectif prêt à gagner, son équipe s’enlise dans une médiocrité inquiétante.
Ses frustrations sur le banc, captées par les caméras, trahissent un entraîneur dépassé par les attentes et limité par le contexte difficile des Islanders.
Avec l’une des équipes les plus jeunes de la ligue, St-Louis parvient à surpasser des formations supposément mieux outillées.
Sa capacité à tirer le meilleur de ses joueurs, même dans les moments difficiles, contraste avec les performances des Islanders de Roy.
Michel Bergeron, toujours prêt à critiquer, a l’occasion de reconnaître publiquement les mérites de Martin St-Louis.
Bien qu’il soit peu probable qu’il le fasse de manière aussi intense que ses critiques passées, un tel geste de sa part renforcerait sa crédibilité en tant qu’analyste.
Il est temps pour le Tigre d’admettre qu’il a peut-être sous-estimé St-Louis. Car aujourd’hui, ce dernier démontre qu’il est non seulement capable de développer une jeune équipe, mais aussi de lui donner une chance légitime de se battre pour une place en séries.
La saison 2024-2025 est loin d’être terminée, mais une chose est claire comme de l'eau de roche : Martin St-Louis a su faire taire ses détracteurs, et Michel Bergeron en tête.
Alors que Patrick Roy lutte pour maintenir à flot une équipe vieillissante et sans avenir, St-Louis, avec ses jeunes joueurs, construit un projet qui inspire confiance et enthousiasme.
Il est temps pour Bergeron de reconnaître ses torts et de saluer le travail accompli par St-Louis. Et qui sait ? Peut-être que dans quelques années, lorsque le Canadien sera prêt à gagner une Coupe Stanley, Patrick Roy sera effectivement appelé à jouer un rôle.
Mais pour l’instant, Martin St-Louis mérite pleinement sa place derrière le banc du Tricolore. Il faut l'avouer.