Négociations Montréal-San Jose: alerte centre gauche chez le CH

Négociations Montréal-San Jose: alerte centre gauche chez le CH

Par David Garel le 2025-10-12

Le Canadien de Montréal a beau présenter une fiche honorable de 2 victoires et 1 défaite depuis le début de la saison, un trou béant menace déjà l’équilibre de sa structure : les mises au jeu du côté gauche.

Martin St-Louis le sait, Kent Hughes le sait, et même les partisans le voient à l’œil nu. Chaque soir, Montréal perd des batailles cruciales dans le cercle, surtout quand la rondelle est déposée à gauche. Et dans une ligue où la possession de la rondelle vaut de l’or, c’est un problème qui finit toujours par exploser.

Le CH n’a qu’un seul vrai centre gaucher capable de survivre dans ce rôle : Jake Evans. On ne compte pas Alex Newhook qui n'est pas un centre et qui ne le sera jamais selon nous.

Evans est courageux, responsable défensivement, mais limité. Derrière lui, le vide. Et devant lui, un Kirby Dach qui ne convainc personne au centre... à droite...

Dany Dubé l’avait déjà résumé sans détour :

« Kirby Dach est mou. »

Trop souvent, il se fait arracher la rondelle, perd ses duels physiques, et peine à imposer le tempo d’un vrai centre de deuxième trio. Sa relance est lente, son instinct défensif fragile, et son jeu sans la rondelle pose problème.

Pour un club qui rêve de stabilité derrière Nick Suzuki, la solution ne viendra pas de l’interne. Elle doit venir de l’extérieur. Et c’est ici qu’un nom commence à circuler avec insistance : Alex Wennberg.

Le vétéran suédois, aujourd’hui âgé de 31 ans, dispute la dernière année d’un contrat de 5 millions de dollars avec les Sharks de San Jose.

C’est un centre gaucher pur, intelligent, efficace dans les deux sens de la patinoire. Un joueur two-way comme Kent Hughes les aime : fiable en zone défensive, capable de tenir tête aux meilleurs trios adverses, et surtout redoutable dans le cercle des mises au jeu.

Depuis le début de la saison, Wennberg affiche déjà un but et une passe en deux matchs, malgré un différentiel de moins-trois.

Le contexte l’explique : il évolue derrière Celebrini et Misa, deux jeunes prodiges en apprentissage, dans une équipe vouée à la reconstruction.

À San Jose, les défaites s’accumulent, les perspectives sont claires : Mike Grier a déjà les yeux rivés sur le repêchage 2026 et sur la course au phénomène Gavin McKenna, le joyau du Yukon.

Et c’est précisément dans ce décor que Kent Hughes pourrait frapper.

Les liens entre Montréal et San Jose ne datent pas d’hier. Les deux directeurs généraux ont déjà collaboré sur la transaction du contrat de Carey Price, preuve d’une confiance mutuelle rare dans la LNH.

Si Hughes cherche une transaction « fonctionnelle » pour corriger un angle mort à court terme, Wennberg devient la cible logique.

Ce n’est pas un coup d’éclat à la Crosby, mais une opération chirurgicale, un geste peu risqué et intelligent pour colmater une brèche qui coûte déjà des matchs.

Wenberg, c’est le genre de joueur qui ne fait pas rêver, mais qui fait gagner. Il ne marquera pas 30 buts, mais il remportera les mises au jeu à 47,5 %. il tuera les pénalités, il protégera les jeunes comme Demidov et Bolduc si St-Louis se décide enfin à réunir les deux prodiges, et il donnera enfin à St-Louis une marge de manœuvre pour équilibrer ses trios.

Surtout, il permettrait de remettre Kirby Dach à l’aile, là où il est le plus dangereux.

Et c’est exactement là que ça fait mal: le Canadien a une surabondance d’ailiers, mais aucun vrai troisième centre pouvant dépanner sur le 2e trio qui est gaucher et solide. Si Suzuki se blesse, c’est la panique. Si Evans s’épuise, c’est l’effondrement.

Kent Hughes a exploré plusieurs pistes : Pavel Zacha à Boston, Ryan McLeod à Buffalo, et même quelques rumeurs folles autour de Sidney Crosby. Mais dans le court terme, la logique économique et sportive pointe vers San Jose.

Wennberg, c’est une solution de transition, mais une transition essentielle. Un contrat qui s’éteint à la fin de la saison, un joueur sans risque, un profil que l’on peut acquérir sans sacrifier le futur. C’est exactement le type de mouvement que les équipes intelligentes font avant qu’il ne soit trop tard.

Parce que le problème est urgent.

Montréal est 27e de la ligue en pourcentage de mises au jeu, et perd 68 % de ses faceoffs à gauche. C’est colossal. St-Louis a tenté de jongler avec Evans, Kapanen et Dach, mais la répartition des responsabilités tourne en rond.

Aucun ne donne le contrôle du jeu dans les moments clés. Et surtout, personne n'est gaucher à part Evans. (encore une fois, on ne compte pas Newhook tellement il esrt mauvais)

Dans une division Atlantique où les confrontations contre la Floride, Toronto et Tampa se gagnent dans les détails, cette lacune pourrait anéantir un excellent départ de saison.

Et derrière cette réflexion, une vérité s’impose : Kent Hughes n’a plus le luxe d’attendre. Il sait que les adversaires mettront à nu cette carence à mesure que la saison va avancer.

Les recruteurs adverses le savent, les directeurs généraux le savent. Si Montréal ne bouge pas, le problème deviendra une plaie ouverte.

Le marché des centres gauchers est mince. Elias Lindholm est intouchable. Zacha, trop cher. McLeod, hors de portée. Crosby, fantasme. Wennberg, lui, est réaliste.

Et ce réalisme-là, dans une LNH de plus en plus polarisée entre clubs en reconstruction et prétendants, vaut de l’or.

Le Canadien n’a pas besoin d’un sauveur. Il a besoin d’un joueur qui corrige le déséquilibre le plus flagrant de son effectif. Et Wennberg pourrait être ce pansement efficace, ce joueur sous-estimé qui stabilise tout un groupe.

Kent Hughes et Mike Grier se sont déjà parlé, selon plusieurs sources autour de la ligue. Rien d’imminent, mais les discussions existent. Et à Montréal, l’obsession d’un centre gaucher devient chaque jour un peu plus pressante.

Alors que les Sharks plongent vers le fond du classement et que le « derby McKenna » s’intensifie, le timing est parfait pour un échange gagnant-gagnant : un vétéran utile contre un choix de deuxième ou troisième ronde.

Une transaction qui ne fera pas les manchettes à New York ou à Toronto, mais qui pourrait transformer silencieusement la dynamique du Canadien dès novembre.

Si Hughes veut éviter que sa belle fiche de 2-1 ne s’effondre sous le poids des faceoffs perdus, il doit agir maintenant. Alex Wennberg n’est peut-être pas le centre dont on rêve, mais il est peut-être celui dont Montréal a désespérément besoin.