Crise olympique: le rêve est terminé pour Nick Suzuki et Cole Caufield

Crise olympique: le rêve est terminé pour Nick Suzuki et Cole Caufield

Par David Garel le 2025-11-26

Le rêve est en train de s'éteindre.

La catastrophe olympique frappe à la porte du vestiaire. Pendant que Macklin Celebrini et Connor Bedard jouent comme s’ils avaient un billet prioritaire pour Milan, que Robert Thomas semble avantagé malgré une saison horrible parce que le DG du Canada est le DG des Blues, Nick Suzuki patine dans la mélasse depuis trois semaines.

Et quand le capitaine heurte un mur, c’est toute l’ossature offensive du CH qui tremble... Cole Caufield y compris.

Le film, on le connaît: 4 novembre, tir bloqué face aux Flyers. Depuis, Suzuki n’est « plus le même ». Les chiffres l’exposent cruellement: 19 points en 13 matchs avant Philadelphie, puis 4 petits points après.

Pas de panique? Oui, justement. À ce niveau, la ligne est si mince entre « intouchable » et « bulle olympique » que l’on ne parle plus d’une simple mauvaise passe: on parle d’un rêve qui s’effondre en direct.

Et le timing est assassin. Pierre LeBrun l’a expliqué: Hockey Canada a compressé sa liste à 35-40 noms après une réunion-marathon.

On ne scrute plus « la LNH en général », on évalue au microscope chaque duel pour les derniers sièges. Vous voulez des noms qui mettent le feu sous la chaise du capitaine? Celebrini, Bedard, et un Thomas qui coche le « joueur two-way de 200 pieds » sans perdre son tranchant.

Quand la vitre se referme à ce rythme-là, l’argument du leadership ne suffit plus: il faut des buts, de l’impact, des matchs qui « changent de couleur » parce que le 14 est sur la glace.

« Est-ce qu’il est blessé? » La question flotte et c’est peut-être le plus inquiétant: si Suzuki joue diminué, il s’expose doublement aux critiques ici, et à un comité olympique qui n’a aucun état d’âme.

LeBrun a d’ailleurs brossé la logique de Doug Armstrong: on garde l’esprit ouvert, mais on priorise ceux qui partent en canon et qui tiennent le rythme jusqu’au 31 décembre.

Autrement dit: on n’attendra pas que la version d’octobre de Suzuki revienne en janvier. La sélection se gagne maintenant.

Conséquence directe à Montréal: Caufield paie la facture. Daniel Dubé l’a souligné: pas un seul but en avantage numérique de tout le mois de novembre.

Et ce n’est pas un détail, c’est un fiasco total. Le jeu de puissance vit et meurt au tempo de Suzuki. Quand le 14 n’impose plus les angles de passe, le 22 devient prévisible, même s’il continue de noircir la feuille à 5-contre-5.

Même s'il devient invisible sur l'avantage numérique, il devient tout simplement inutile. Ouch. Le dossier olympique de Caufield et Suzuki se complique des deux côtés de la frontière.

Car pendant que le Canada se referme, Bill Guerin durcit le ton. Sa ligne, rapportée noir sur blanc: 

« Si tu ne frappes pas, les Jeux olympiques, ce n’est probablement pas le tournoi pour toi. » Le message? Ce ne sont pas seulement les points qui comptent, mais le rôle et les six postes du top-6 américain sont “pris” pour l’instant.

Si l’équipe USA sortait aujourd’hui, Caufield n’y serait pas, non pas par manque de talent, mais parce que Guerin ne voit pas où le loger quand le match devient un bras de fer.

Ajoutez au dossier l’obsession des dirigeants américains pour la Confrontation des 4 Nations (hockey lourd, checking constant, robustesse, guerres de tranchées contre le Canada): l’espace pour un finisseur de petite taille se rétrécit tant que la colonne « physique/fermeture » n’est pas cochée.

Surtout s'il ne marque plus de buts.

Alors oui: on est très près d’un scénario où le duo Suzuki-Caufield serait écarté des JO 2026. Et, à Montréal, c’est un tremblement émotionnel.

Parce qu’au-delà du marketing et des drapeaux, il y a la réalité sportive: Caufield a 13 buts et 22 points en 21 matchs, un début de saison qui, isolément, soutient une candidature olympique.

Mais l’algorithme Guérin ne se nourrit pas de compilations; il se nourrit de contextes. Il voit une USA-Canada à haute friction, des minutes « sales » en fin de match, et il aligne des profils « papier sablé ».

Tant et aussi longtemps que le power play du CH n’exhibe pas Caufield comme sniper attitré, tant que Suzuki n’impose pas à nouveau le tempo, rien ne bouge dans sa tête.

C’est là que la catastrophe devient évidente. Le Canadien a bâti sa relance offensive autour d’un duo: Suzuki accélère, oriente, fix-and-dish; Caufield termine, punche, assassine.

Si l’un boite, l’autre perd de la portée. Sur la glace nord-américaine, ça coûte des buts faciles; dans les bureaux olympiques, ça coûte une chaise.

Faut-il pour autant baisser les bras? Non. Mais il faut se réveiller:

Et si Suzuki est blessé, qu'on l'envoie dans les gradins.

Au chapitre politique, le message est tout aussi simple. Côté canadien, Armstrong n’a pas besoin qu’on lui récite le CV de Suzuki; il a besoin de preuves fraîches que le 14 fait gagner des matchs quand la marge est d’un but.

Le faire joueur blessé... c'est l'enfoncer encore plus... et son co-dépendant Caufield aussi...