Nick Suzuki ne cache plus son ambition : il veut devenir directeur général après sa carrière de joueur.
Ce désir de se retrouver un jour dans les coulisses de la gestion se fait déjà sentir, et son implication dans la reconstruction des Canadiens est évidente.
On sent bien que Suzuki est tanné de perdre. Il n’est pas seulement le capitaine sur la glace, mais semble également vouloir participer aux décisions qui construisent l’avenir de l’équipe.
Cette pression qu’il met sur Kent Hughes et Martin St-Louis montre qu’il a pris à cœur non seulement son rôle de meneur, mais aussi celui d’un futur gestionnaire.
D’ailleurs, Suzuki ne perd jamais de vue l’aspect stratégique du jeu. La plupart des gens seraient rentrés d’un mariage en Italie le cœur léger, profitant de l’euphorie et de la détente après un tel événement.
Pas Suzuki. Dès qu’il a embarqué dans l’avion après les noces de son coéquipier Josh Anderson en juin, il a immédiatement enclenché le mode affaires.
Le repêchage de la LNH se tenait à ce moment-là, et Montréal disposait de deux choix au premier tour. En tant que capitaine, Suzuki s’est senti obligé de suivre de près les événements.
Il a regardé le repêchage depuis l’avion et, une fois arrivé à la maison, a continué à observer les sélections. Cette intensité qui frise l'obsession montre un degré d’implication rarement vu chez les capitaines de la LNH.
« Je pense que j'ai déjà une mentalité de pré-gestion », a-t-il confié à un groupe restreint de journalistes lors du NHL Player Media Tour à Las Vegas.
« J’adore cet aspect dans la ligue. Et je sens que, en tant que capitaine, je dois savoir ce qui se passe dans l’organisation, quels gars arrivent. »
Suzuki a même pris le temps d’appeler les deux premiers choix des Canadiens, Ivan Demidov et Michael Hage, pour les féliciter et suivre de près leur développement.
Cela montre à quel point il prend son rôle à cœur, et ce, non seulement pour ses futurs coéquipiers, mais également pour ceux qui jouent à ses côtés actuellement.
Nick Suzuki, du haut de ses 25 ans, évalue ses coéquipiers avec une précision surprenante pour un joueur encore jeune.
Il n’hésite pas à analyser en détail la progression de Juraj Slafkovsky, avec qui il a formé une ligne. Il espère que le jeune attaquant pourra poursuivre sur sa lancée. «
"Il jouait vraiment bien dans la deuxième moitié de la saison avec moi et Cole (Caufield). Son attitude est parfaite pour Montréal. Il aime s’amuser, mais il prend son travail très au sérieux. »
Sous ses airs calmes et parfois ennuyeux, Suzuki cache une réflexion stratégique impressionnante. Qu’il s’agisse d’aborder l’impact de Martin St-Louis en tant qu’entraîneur ou de parler des mouvements de Kent Hughes, il a toujours une réponse réfléchie.
C’est ainsi que Suzuki a développé ce qu’il appelle son côté « pré-gestion ». Il a une vue d’ensemble de l’organisation et de la ligue, et sait précisément où se situe son équipe dans le processus de reconstruction.
Pour Suzuki, il est évident que cette reconstruction ne peut pas durer éternellement.
« On ne peut pas juste continuer à accumuler des espoirs. Tous ne deviendront pas des joueurs de la LNH. Ceux qui y parviennent, c’est notre responsabilité de les aider à s’améliorer. Je veux participer aux séries. »
Ces paroles traduisent la frustration du jeune capitaine face à la lenteur des progrès de l’équipe. Il est évident qu’il aspire à des résultats concrets, et rapidement.
« Les deux dernières années, on nous a permis d’expérimenter différentes choses, et les erreurs n’étaient pas catastrophiques. Mais j’ai hâte de revenir à une mentalité axée sur la victoire. "
Son message envers Kent Hughes est direct et sans pitié.
Si la pression de Suzuki se fait déjà sentir sur le plan hockey, on peut se demander si après sa carrière, ce même Nick Suzuki ne se retrouvera pas derrière le bureau de Kent Hughes.
Le DG du CH pourrait bien devoir composer avec un capitaine dont les ambitions dépassent le cadre de la glace.
Une chose est sûre, Suzuki ne se contente pas d’être un simple joueur, il pense déjà à l’après-carrière, et il n’hésite pas à le faire savoir.
Kent Hughes est averti.