Noah Dobson à Montréal: le cauchemar de Cole Caufield

Noah Dobson à Montréal: le cauchemar de Cole Caufield

Par David Garel le 2025-04-19

Il n’y a plus aucun doute. La porte est grande ouverte pour une transaction entre les Canadiens de Montréal et les Islanders de New York autour de Noah Dobson.

Et au rythme où les tensions montent à Long Island, l’offre de Kent Hughes devra frapper fort. Très fort. Car cette fois, le message est clair : pour mettre la main sur Dobson, il faudra donner un marqueur. Un vrai. Un Cole Caufield.

C’est la réalité crue et brutale du marché actuel : les Islanders veulent des buts. Et ils les veulent maintenant. Dobson, 25 ans, est encore sous contrat, mais les négociations s’annoncent chaotiques avec Lou Lamoriello. Le défenseur a changé d’agent en pleine saison, ce qui dans le langage codé de la LNH signifie : « Je veux partir ».

Dobson veut un gros contrat. Lamoriello refuse. Dobson n’a pas aimé entendre son nom dans les rumeurs. Et surtout, Dobson n’apprécie pas la méthode Patrick Roy.

Le style direct, l’approche militaire, l’absence de dialogue. Dobson veut un entraîneur proche de ses joueurs, comme Martin St-Louis. Et la suite logique de tout ça, c’est Montréal.

Mais il y a un hic : le prix.

Logan Mailloux? Non. Le 16e choix au total? Encore moins. Slafkovsky? Peut-être, surtout s'il augmente sa valeur sur le marché des transactions pendant les séries. Mais l’objectif des Islanders, c’est un buteur établi. Et c’est Cole Caufield qui coche toutes les cases.

Patrick Roy l’a toujours admiré. Son tir, sa fougue, sa mentalité de séries. Il sait ce qu’il pourrait faire avec un marqueur pur comme lui.

Et les Islanders, à quatre points des séries, veulent secouer l’arbre. Le noyau est vieux, l’avenir est flou. Ils ont besoin d’un coup de circuit.

Du côté de Caufield, la saison n’est pas de tout repos. Son début d’année a été correct sans être flamboyant, ses statistiques sont bonnes, mais pas élite. Et surtout, son message envers les partisans qui ont hué l’hymne américain a créé un malaise profond.

« Honnêtement, ça me dérange. Je respecte nos partisans, mais ce genre de chose, je trouve que c’est un manque de respect », avait-il déclaré.

Dans une ville comme Montréal, cette phrase a frappé fort. Elle a divisé. Et elle a isolé Caufield d’une partie du public.

Parallèlement, Ivan Demidov est arrivé. Le véritable prodige russe a débarqué dans l’alignement du Canadien comme une bombe.

Assez pour se départir de Caufield?

Est-ce que Caufield devient redondant? C’est une question légitime.

Et surtout, c’est l’occasion idéale pour régler le véritable problème du CH : sa ligne bleue.

Dobson est un quart-arrière moderne. Il peut jouer 25 minutes, il a une vision du jeu exceptionnelle, un bon coup de patin, un tir de la pointe dangereux, et il est droitier. Une denrée rare. C’est exactement le profil que Kent Hughes n’a jamais pu obtenir depuis son arrivée.

David Savard prend sa retraite. Logan Mailloux n’est pas prêt et sera échangé.. Kaiden Guhle est à gauche. Et David Reinbacher est encore un mystère. Dobson, lui, est une valeur sûre.

Et il veut venir à Montréal.

Son nouvel agent, Olivier Fortier, est un Québécois bien connecté. Il représente déjà plusieurs joueurs liés au CH. Il connaît le marché. Il sait que Dobson serait une star à Montréal. Et à 25 ans, il pourrait être le pilier de la défensive pour une décennie.

Le prix est élevé. Mais la récompense l’est encore plus.

Si Hughes veut faire passer son équipe à l’étape suivante, il doit bâtir par l’arrière. Caufield est spectaculaire, mais il est remplaçable. Dobson, lui, ne l’est pas. Pas à Montréal. Pas avec les besoins criants du club.

Ce serait une transaction choc. Une bombe. Un véritable tremblement de terre dans la LNH. Mais ce serait aussi une déclaration.

Une déclaration que le Canadien n’est plus en reconstruction.

Une déclaration que Kent Hughes veut gagner.

Et une déclaration que le futur de la défensive passe par Noah Dobson.

La balle est dans le camp du CH. Et il n’y a plus de temps à perdre.

Mais attention, Cole Caufield n’est peut-être pas le seul nom qui circule dans les conversations internes chez les Islanders.

À Long Island, le nom de Juraj Slafkovsky commence aussi à revenir sur certaines lèvres. Patrick Roy n’a jamais caché qu’il aimait les gros bonshommes capables de frapper, capables de changer le momentum d’un match, capables d’être détestés par l’adversaire.

Slafkovsky, dans ses bons soirs, peut ressembler à ce type de joueur. Et Roy, avec son style direct et son envie de façonner des guerriers, pourrait croire qu’il est capable de transformer le jeune Slovaque en bête de séries.

Et puis, à Montréal, on le sait : Slafkovsky est en pleine zone d’évaluation. Son contrat à 7,6 millions par année commence dès l’an prochain.

Les séries éliminatoires, où il devra prouver qu’il mérite de rester sur un premier trio, seront décisives pour Kent Hughes. Si Slaf s’écrase dans cette série contre Washington, si Demidov le remplace sur l’avantage numérique … alors, tout est possible. Même un transaction à Long Island.

De son côté, Noah Dobson regarde tout ça, en silence. Mais selon plusieurs sources, sa situation contractuelle est loin d’être réglée.

Le défenseur québécois viserait un contrat de 10 millions $ par année sur huit ans, un pacte à la Charlie McAvoy, à la Miro Heiskanen.

Lou Lamoriello, fidèle à lui-même, refuse de donner ce type d’argent à un défenseur qu’il estime trop inconstant. Il préfère un pont de deux ou trois ans, à un montant bien plus raisonnable. Et ça, Dobson ne le digère pas.

Les discussions seraient au point mort. Les rumeurs d’une séparation à l’amiable prennent de l’ampleur. Dobson aurait confié à des proches qu’il se sent sous-estimé.

Et qu’il est prêt à passer à autre chose. Il n’a pas changé d’agent pour le plaisir. Il veut un nouveau départ. Il veut une nouvelle organisation. Il veut une ville où il sera traité comme un pilier, pas comme une énigme.

Et c’est là qu’entre en scène Kent Hughes.

La série Canadiens–Capitals pourrait bien être la dernière audition de Cole Caufield… et de Juraj Slafkovsky. Tout dépend de ce qu’ils livreront sur la glace.

Le CH est à la croisée des chemins : il a besoin d’un général à la ligne bleue. Il a un surplus d’attaquants. Il a des jeunes qui poussent. Et il a un adversaire, les Islanders, qui ont faim, qui sont pressés, qui ont besoin de buts maintenant.

La table est mise.

Si Dobson continue de refuser le pont offert par Lamoriello… si Caufield s’éteint dans cette série… si Slafkovsky montre encore ses limites face à l’élite… alors Kent Hughes n’aura plus le choix.

Le vrai prix à payer pour Dobson, ce n'est pas Mailloux.

C’est un Caufield. Ou un Slafkovsky.

Et à ce prix-là, la transaction pourrait bien se faire...surtout si le CH choke en séries...