Nos pensées accompagnent David Reinbacher et sa famille

Nos pensées accompagnent David Reinbacher et sa famille

Par David Garel le 2025-04-16

Nos pensées accompagnent David Reinbacher et sa famille.

Le retour d’un espoir hanté par les silences du CH et les ombres du repêchage...devra affrontrer la tempête...

Ce soir, pendant que le Rocket de Laval pourrait sécuriser la première place dans la Ligue américaine avec une victoire contre Belleville, tous les regards — ou du moins, tous les cœurs attentifs — seront braqués sur un seul joueur : David Reinbacher.

Après des semaines de silence, d’absences inexpliquées et d’inquiétudes grandissantes, le jeune défenseur autrichien est enfin de retour. Sur la glace, oui. Mais dans quel état? Et surtout, avec combien de poids sur les épaules?

Parce qu’il faut bien le dire : ce retour n’a rien d’anodin. Il n’est pas simplement un ajustement tactique en vue des séries.

Il est le point culminant d’une saga éprouvante, pleine de contradictions, de mensonges à peine voilés, et de pressions gigantesques qu’aucun jeune de 20 ans ne devrait porter seul.

Et ce soir, nos pensées l’accompagnent. Elles l’accompagnent sincèrement. Parce que ce qu’il traverse depuis un an, aucun espoir ne devrait le vivre ainsi.

Un genou, des silences, et une inquiétude nationale.

Tout a commencé par un coup de tonnerre dès le camp d’entraînement du Canadien, en septembre dernier. Après avoir été repêché au cinquième rang en juin 2023, Reinbacher semblait promis à une saison de transition à Laval.

Mais il n’aura même pas le temps de s’installer : une blessure au genou dans un match contre les Maple Leafs de Toronto vient tout faire dérailler.

Une opération s’en suit. Le CH annonce un retour prévu en 5 à 6 mois, mais le flou s’installe rapidement. On parle de “protocole”, de “mesures préventives”, de “charge à gérer”.

Mais jamais on ne donne de détails. Les jours passent. Puis les semaines. Puis les mois. Et rien. Reinbacher reste dans l’ombre.

Puis vient le retour au jeu, tant attendu, au mois de février. Une reprise timide, six matchs au compteur… puis plus rien. Aucune blessure annoncée. Aucun choc visible. Et pourtant, il disparaît.

Et le CH recommence à mentir. Ou du moins, à ne pas dire la vérité. Pascal Vincent parle de gestion. Kent Hughes parle de prudence.

Mais les journalistes voient bien ce qui se trame : Reinbacher ne joue plus, ne patine plus, ne voyage même plus avec l’équipe.

Et tout le Québec se demande : que se passe-t-il vraiment avec son genou?

Le retour de Reinbacher ne se fait pas dans le vide. Il se fait sous une double pression monumentale.

D’un côté, il y a Matvei Michkov, le talent russe boudé par le CH au repêchage. Pendant que Reinbacher se soigne dans l’ombre, Michkov, lui, s’illustre soir après soir dans la LNH.

Depuis le congédiement de John Tortorella, il va beaucoup mieux et sa saison recrue est tout de même incroyable: 60 points en 79 matchs, 24 buts, et un style de jeu électrisant. 

À Philadelphie, il est devenu un phénomène. À Montréal, il est devenu un cauchemar pour la direction du Canadien.

De l’autre côté, il y a Ryan Leonard. Le joueur que Kent Hughes voulait vraisemblablement repêcher. Un attaquant fougueux, comparé à Brady Tkachuk, qui vient tout juste de signer son contrat d’entrée avec les Capitals de Washington. Il est prêt. Il est affamé. Et il incarne tout ce que Kent Hughes voulait chez un attaquant.

Pendant que Michkov brille et que Leonard progresse à vitesse grand V, Reinbacher, lui, est traité comme un vétéran en fin de carrière. On le ménage. On le protège. On l’efface.

Et pourtant, c’est lui qu’on a choisi.

C’est lui sur qui le trio Hughes-Gorton-Bobrov a misé. Un trio qui, aujourd’hui, se retrouve à défendre une décision de plus en plus perçue comme l’une des pires de l’histoire récente du CH.

Une pression inhumaine pour un jeune qui n’a jamais rien demandé.

Non. Reinbacher n’a rien demandé de tout ça. Il n’a pas demandé à être repêché devant Michkov. Il n’a pas demandé à être comparé à Leonard.

Il n’a pas demandé à porter le fardeau d’une organisation en reconstruction, dans un marché où chaque match est une scène, chaque erreur est une condamnation.

Et pourtant, c’est lui qu’on observe à la loupe. C’est lui qu’on juge, même quand il ne joue pas. Même quand il est blessé. Même quand son avenir semble suspendu à l’intégrité d’un genou qui, selon certains, n’aurait jamais dû être sollicité aussi vite.

Et ce soir, il revient. Dans l’anonymat relatif d’un match de la LAH. Mais avec tout le poids du monde sur ses épaules.

Il est temps que le Canadien cesse de minimiser ce que vit David Reinbacher. Il est temps qu’on arrête de camoufler la vérité derrière des phrases toutes faites.

Le public québécois n’est pas stupide. Il voit bien que ce retour au jeu est un moment critique dans la carrière du jeune homme.

Et il est surtout temps de rappeler que derrière les choix de repêchage, derrière les statistiques, derrière les erreurs de gestion… il y a un humain.

David Reinbacher. 20 ans. Genou opéré. Pression énorme.

Et ce soir, nos pensées l’accompagnent. Lui, sa famille, son avenir, et ce genou devenu symbole d’un malaise bien plus grand au sein du CH.

On espère qu’il tiendra.

Parce que sinon, c’est bien plus que son rêve qui s’effondrera.

C’est toute une organisation qui devra enfin rendre des comptes.