Justin Barron ne devait certainement pas s'attendre à ce que la signature de son contrat devienne un élément déclencheur d'un scénario de fou dans la LNH.
En acceptant un contrat de deux ans à 1,1 million de dollars par année avec les Canadiens de Montréal, Barron pensait simplement sécuriser sa place et sa carrière, même s'il savait qu'il venait de signer à rabais.
Malheureusement, ce contrat modeste a sans le savoir servi de référence pour les Oilers d'Edmonton lorsqu'ils ont évalué Philip Broberg, un jeune défenseur suédois encore en quête de son plein potentiel et qui a déçu depuis qu'il a été sélectionné 8e au total en 2019.
Les Oilers, en se basant sur le comparable de Barron, ont offert à Broberg un contrat similaire de 1,1 million de dollars par saison.
Mais ce dernier, insatisfait de cette proposition, a continué de manifester son mécontentement, ayant même émis une demande de transaction en cours de saison.
C'est alors que les Blues de St-Louis sont entrés en scène avec une offre hostile renversante : deux ans pour 4,58 millions de dollars, soit une augmentation stupéfiante de 400 % par rapport à l'offre initiale des Oilers.
Imaginez le sentiment de Barron en apprenant cette nouvelle. Bien qu'il ait nettement mieux performé que Broberg en termes de statistiques, avec 12 buts et 18 passes pour un total de 30 points en 94 matchs, contre seulement 2 buts et 11 passes en 81 matchs pour Broberg, c'est ce dernier qui a décroché le jackpot.
Une telle différence entre leurs contrats, surtout en tenant compte de leurs contributions respectives sur la glace, doit certainement faire bouillir Barron de frustration.
Elliotte Friedman a rapporté cette situation inédite, mentionnant que les agents et les joueurs ont été ravis de voir une telle offre se concrétiser.
Pour Broberg, c'était une victoire inattendue, un "coup de pouce" financier au-delà de toute attente. Pour Barron, cependant, cette situation est probablement un coup dur.
Voir un joueur avec des statistiques inférieures recevoir une offre quatre fois plus élevée que la sienne, tout en ayant été indirectement responsable de cette surenchère, doit être difficile à digérer.
Le DG des Blues, Doug Armstrong, le directeur général des Blues, a même plaisanté en disant qu'il cherchait un type similaire d'offre hostile pour son prochain contrat. C'est ce qui s'appelle rajouter de l'huile sur le feu.
Pendant ce temps, Barron, qui a signé un contrat qu'il croyait juste et équitable, se retrouve à constater l'injustice apparente de la réalité des négociations salariales dans la LNH.
Une chose est certaine, cette histoire ne manquera pas de faire parler d'elle longtemps dans les cercles du hockey, avec Barron au centre de ce récit improbable et amer.
Logan Mailloux doit certainement ressentir un pincement au cœur en observant la situation actuelle.
Pendant que Justin Barron profite d'une position confortable sportivement, lui qui doit passer par le ballottage s'il est rétrogradé, le défenseur est presque assuré de ne pas être envoyé à Laval.
Même si les performances de Mailloux sont nettement meilleures et que même David Reinbacher pourrait menacer sa position, Barron sait qu'il est protégé.
Sous-payé financièrement...bien au chaud sportivement...
Kent Hughes et Jeff Gorton ont une stratégie claire : si le Canadien ne parvient pas à échanger Barron dans une transaction avantageuse, Barron commencera le camp d'entraînement à Montréal.
Toutefois, si Mailloux prouve au camp qu'il est indéniablement supérieur, Barron pourrait bien se retrouver sur le marché avant le début de la saison régulière.
Une autre option serait de laisser Mailloux à Laval, permettant à Barron d'augmenter sa valeur marchande, ou au contraire, de voir cette valeur diminuer au point où une rétrogradation deviendrait inévitable, avec le risque de le perdre pour rien.
Pour l'instant, Barron peut respirer, protégé par sa situation contractuelle. Mais cette protection est fragile et dépend des performances des autres espoirs durant le camp d'entraînement, ainsi que des opportunités d'échange que Hughes et Gorton pourraient exploiter.
Si Hughes et Martin St-Louis restent fidèles à sa promesse de baser ses décisions sur le mérite, les résultats du camp d'entraînement détermineront qui restera dans l'équipe.
Malheureusement pour Mailloux, Barron possède une immunité évidente grâce à sa situation contractuelle.
La saison 2023-2024 de Barron a été une véritable montagne russe : rétrogradations, rappels, moments de joie et de déception.
Malgré tout, sa place dans l'équipe à la fin du camp d'entraînement a été une réussite en soi, prouvant que Hughes et probablement Martin St-Louis voient en lui un défenseur offensif avec du potentiel, même si certains le trouvent parfois trop fragile défensivement.
Avec un temps de glace moyen de 18:38, classé quatrième parmi les défenseurs, en 48 matchs joués, Barron a amassé 13 points, dont sept buts, prouvant qu'il peut avoir un impact.
Mais attention. Ses erreurs défensives continuent d'alimenter les critiques, tout comme Mailloux pourrait en être victime dans le futur, surtout en raison de son passé controversé.
La réalité est que l'un des deux devra probablement partir, et il est fort possible que ce soit Barron. Pourtant, Hughes pourrait choisir de laisser Mailloux se développer encore un peu à Laval, en attendant de trouver une opportunité d'échange favorable pour Barron.
Quoi qu'il en soit, Mailloux ne pourra pas rester indéfiniment dans la AHL. Avec la montée en puissance de Reinbacher et de Mailloux, les Canadiens devront éventuellement trancher etéchanger Barron.
C'est son destin. En attendant, il mérite une carte à Noël de la part de Broberg. Sans le savoir, Barron "le sous-payé" a fait de Broberg...un défenseur surpayé...
Destin tordu...