Panique sur la glace : le poignet d’Eklund ouvert comme une plaie de guerre

Panique sur la glace : le poignet d’Eklund ouvert comme une plaie de guerre

Par André Soueidan le 2025-05-03

Le genre de scène qu’on ne souhaite même pas à son pire ennemi. Le genre de silence qui paralyse un vestiaire en dix secondes.

William Eklund s’est effondré au banc, le regard figé, tenant son poignet comme si sa carrière venait de lui glisser entre les doigts.

Une bataille pour une rondelle anodine, un contact avec le patin de Filip Hronek, un mouvement trop rapide, trop bas, trop tranchant — et le cauchemar a commencé.

Le sang. La panique. Les soigneurs suédois ont bondi comme des gardiens de vie, comprimant le poignet du jeune prodige de San Jose avant même que la caméra ne comprenne ce qui venait de se passer.

Le match s’est arrêté de respirer pendant un instant.

Eklund, 22 ans, venait tout juste de compléter la meilleure saison de sa jeune carrière avec 58 points en 77 matchs, devenant l’un des seuls rayons de lumière d’une franchise qui sombre depuis trop longtemps dans l’ombre de la LNH.

Et voilà que tout ça a failli s’arrêter en quelques secondes absurdes sur une glace de Brno, en Tchéquie, lors d’un simple match préparatoire.

Il devait porter la Suède sur ses épaules lors du Championnat du monde qui commence dans quelques jours.

Il devait être l’étincelle, le moteur offensif, le symbole du renouveau.

Et au lieu de ça, c’est une photo sur Instagram, un bras bandé, un sourire nerveux, et une légende qui dit tout mais ne rassure personne : « Tout est beau, merci pour le soutien. »

Todd Diamond, son agent, s’est empressé de rassurer tout le monde. Pas de nerfs, pas de tendons. Un miracle. Un coup de chance. Un avertissement brutal.

Mais un Mondial? Il faut oublier ça.

Parce qu’il faut plus qu’un bandage pour regagner la confiance d’un poignet lacéré.

Et dans le vestiaire suédois, c’est toute une stratégie offensive qui vient de s’écrouler.

Ce n’est pas juste un joueur qui se retire du tournoi. C’est une équipe qui perd sa boussole.

@br_openice

William Eklund appeared to be cut on the arm by a skate while playing at the IIHF World Championships. Hope he’s okay 🙏 (h/t X/delamedela)

♬ original sound - BR_OpenIce

Parce qu’il y a des blessures qu’on ne soigne pas à l’hôpital.

Il y a des blessures qui coupent plus profond que la chair.

Celles qui arrachent une saison.

Celles qui détruisent un momentum.

Celles qui frappent quand tout allait enfin bien.

William Eklund venait de faire taire les critiques. Il venait d’imposer son nom, doucement, sans crier, comme un joueur qui comprend enfin la marche à suivre.

Et il aura suffi d’un patin mal placé, d’un geste trop rapide, d’une glace étrangère et d’un match inutile pour tout remettre en question.

Le Mondial se jouera sans lui.

Mais c’est toute la Suède qui perd son souffle.

Et c’est toute la LNH qui réalise — encore une fois — à quel point la ligne entre l’élan et l’effondrement est mince.

Et tranchante.