L’heure est grave chez Cogeco.
L’effondrement que tout le monde redoutait est en train de se produire, et cette fois, il n’est plus possible de cacher la vérité sous le tapis.
Le 98,5 FM, longtemps présenté comme le roi de la radio parlée québécoise, est en chute libre. Les sondages Numeris attendus à la mi-juin sont redoutés comme jamais. En coulisses, c’est la panique. Et les tensions internes atteignent un point de rupture historique.
Depuis la retraite de Paul Arcand, rien ne va plus. Celui qui faisait office de pilier, de phare et de garantie de succès a quitté le navire au sommet de sa gloire.
Son départ a laissé un vide que Patrick Lagacé n’a jamais réussi à combler. Pire encore, la station semble se démanteler sous le poids de ses propres contradictions.
Les cotes d’écoute sont catastrophiques. L’émission de Philippe Cantin, programmée au retour à la maison, est un désastre.
Il faut appeler les choses par leur nom. Philippe Cantin, malgré son passé respectable à La Presse, n’a jamais eu le charisme radiophonique nécessaire pour tenir une émission de fin de journée.
Le verdict du public est sans appel : il est fade, monotone, sans mordant. Même ses propres collaborateurs le trouvent endormant. Une source interne nous confie que l’ambiance en studio est glaciale et que plusieurs collaborateurs évitent même d’interagir longuement avec lui hors d’ondes.
Cantin, c’est le choix du copinage. Le fruit du « country club » médiatique formé par Patrick Lagacé, Éric Trottier, et une poignée d’anciens de La Presse qui ont transformé le 98,5 FM en terrain de jeu personnel.
Le « Country Club » des médias québécois, tel qu’il sévit aujourd’hui au 98,5 FM et dans l’écosystème médiatique de Cogeco, trouve sa source directe dans l’influence d’Éric Trottier, ancien vice-président et éditeur adjoint de La Presse.
C’est lui qui a personnellement recruté Patrick Lagacé à La Presse, l’érigeant ensuite en figure centrale d’une garde rapprochée. Une fois solidement installé, Lagacé a exporté cette dynamique au 98,5 FM, reproduisant les mêmes mécanismes : Philippe Cantin, Marie-Ève Tremblay (alors sa conjointe, maintenant son ex), Jessica Leblanc (sa nouvelle blonde), tous ont graduellement pris racine dans l’environnement radiophonique de Cogeco, non pas par concours de talents objectifs, mais par réseau d’influence personnel.
Et qui est le directeur de l'information chez Cogeco? Éric Trottier. Ce fonctionnement en vase clos — où l’on recrute « des amis de ses amis », où l’on crée des postes pour ses proches, où la loyauté personnelle prime sur la diversité d’opinions — a étouffé toute remise en question, nourri la colère du public, et mené à une série de crises internes majeures.
Résultat : ce système incestueux, construit sur les fondations posées par Éric Trottier et amplifié par Lagacé, est aujourd’hui en train de s’effondrer sous le poids de ses contradictions.
Rappelons que c’est Lagacé lui-même qui a recommandé Cantin pour le poste. Aujourd’hui, Lagacé parle dans son dos comme jamais.
Selon des sources internes, Lagacé blâme désormais Cantin pour la débâcle du retour, allant jusqu’à affirmer hors micro que « les gens sont moins nombreux le matin car ils changent de poste lors du retour au travail. »
Selon Lagacé, qui devrait faire attention à qui il parle (car certains le trahissent), les gens changent de poste à cause de Cantin et lorsque ces gens reviennent dans leur auto le matin, ils ne sont plus au 98,5 FM, d'où la chute des cote d'écoute pour l'émission matinale.
Ce n’est plus une station de radio. C’est un champ de ruines. Et les fissures sont partout.
Commençons par les départs brutaux. MC Gilles, collaborateur depuis 19 ans, viré sans ménagement. Son crime? Ne pas être aimé par Lagacé.
Ensuite, Pierre-Yves McSween, le vulgarisateur financier le plus apprécié du Québec, remercié sans tambour ni trompette après avoir exprimé le désir de coanimer. Philippe Cantin, encore lui, ne supportait pas qu’un simple « chroniqueur » puisse être co-animateur avec lui et surtout, payé davantage que lui.
Et que dire de Jeremy Filosa, suspendu pour avoir douté de que l'homme avait marché sur la lune? Une opinion personnelle, certes marginale, mais qui ne justifiait en aucun cas une suspension aussi longue.
Le traitement de Philippe Cantin envers Jeremy Filosa a profondément choqué, non seulement à l’interne du 98,5 FM, mais aussi auprès du public fidèle de l’émission.
Plusieurs employés de la station n’ont toujours pas digéré la manière condescendante, froide et stratégiquement calculée dont Cantin s’est débarrassé d’un collègue aussi respecté que Filosa.
On parle ici d’un journaliste présent depuis près de deux décennies à la station, reconnu pour son travail rigoureux, son ton passionné, et surtout, pour avoir donné une voix aux amateurs de soccer au Québec bien avant que ce sport ne devienne à la mode.
Selon plusieurs sources, Philippe Cantin n’a jamais caché son inconfort vis-à-vis Jeremy Filosa, qu’il jugeait « trop émotif », « trop radio parlée » et « pas assez formaté ».
Quand Filosa a émis un doute — certes marginal — sur les missions lunaires, cela a offert à Cantin le prétexte rêvé pour le marginaliser, et le pousser vers la sortie. Non pas par souci de rigueur scientifique, mais par opportunisme éditorial et contrôle personnel.
Pendant ce temps, Luc Ferrandez imite des personnes handicapées en ondes sans être inquiété. Deux poids, deux mesures.
Ferrandez, d’ailleurs, est au cœur d’un nouveau scandale. En pleine discussion sur une jeune femme atteinte du syndrome de Prader-Willi, il a évoqué la possibilité d’élargir l’aide médicale à mourir aux personnes lourdement handicapées.
Un propos qualifié d’« incitation à la déshumanisation » par dix associations de défense des personnes handicapées. Une claque monumentale pour une station financée en partie par l’argent public et qui prétend incarner les valeurs d’inclusion et de respect.
Et malgré tout, Ferrandez est toujours en ondes. Tout comme Nathalie Normandeau, son acolyte, qui n’a rien fait pour tempérer les propos de son partenaire.
Ce duo controversé est aujourd’hui plus impopulaire que jamais. Leurs excuses en ondes? Un mélange de déni, de justification et de faux mea culpa. Assez pour indigner encore davantage les organismes et les auditeurs.
Ajoutons à ce cocktail explosif la récente démission de Yanick Bouchard, après avoir envoyé un message ignoble à la ministre Caroline Proulx, en deuil de sa mère.
Là encore, Patrick Lagacé a tenté de sauver la face, pleurant le départ d’un « collègue » qu’il avait lui-même choisi.
Devant ce cauchemar, Cogeco tente désespérément de reprendre le contrôle. Maxime Truman, bien connecté dans le milieu, a obtenu en primeur la grille estivale de la station.
Et la programmation trahit la panique : on ressort Denis Lévesque du placard pour animer le midi. Un retour de dernière minute pour tenter de sauver le Titanic qui est en train de couler.
Cantin passe au matin pour les vacances, espérant prouver que ses mauvaises performances ne sont qu’un accident de parcours. Bon courage.
La vérité, c’est que la zizanie est partout. Les tensions internes sont à leur paroxysme. Même Julie-Christine Gagnon, directrice des programmes, peine à garder le cap.
Les résultats désastreux s’accumulent. Et pendant ce temps, ICI Première grimpe. Patrick Masbourian est à un cheveu de dépasser Lagacé. Et si la tendance se maintient, le 98,5 FM perdra officiellement sa couronne de station la plus écoutée à Montréal en 2025-2026.
Tout ça, c’est le résultat d’un système fermé. Un système où l’on engage ses amis, ses anciens collègues, ses ex, ses nouvelles flammes.
Jessica Leblanc, ancienne recherchiste devenue chroniqueuse parce qu’elle partage la vie amoureuse de Lagacé. Marie-Ève Tremblay, ex-conjointe de Lagacé, propulsée à l’antenne de 10 h à midi. Ce n’est pas une station. C’est un théâtre de favoritisme.
Et maintenant? La station attend le prochain sondage comme on attend un verdict. Avec peur. Car cette fois, la chute pourrait être irréversible. Cogeco sent le sol trembler sous ses pieds. Et il n’y a plus de Paul Arcand pour tenir les murs.
Tout indique que nous assistons à la fin d’un empire. Un effondrement en direct. Et le plus troublant dans tout ça, c’est qu’au lieu d’assainir les rangs, de faire place à la diversité d’opinions, à la compétence et au renouvellement, le 98,5 FM s’accroche à son country club. À ses vieux réflexes. À son petit cercle de privilégiés.
Mais les auditeurs, eux, ont compris. Et ils tournent le cadran ailleurs. Vers Radio-Canada. Vers Spotify. Vers YouTube. Vers tout ce qui n’est pas teinté de copinage, d’hypocrisie, de scandales ou de double standard.
L’effondrement est en cours. Et cette fois, plus personne ne peut le nier.