Patrick Roy, seul dans l’arène. Pas littéralement, bien sûr, mais l’image colle parfaitement à ce moment tragiquement ironique de vendredi dernier.
Il prend le micro, il parle avec le cœur, il remercie les partisans, et ceux-ci, même en petit nombre, lui répondent avec chaleur et passion.
Pendant ce temps, sur la glace, les joueurs de Roy patinent mollement, l’air complètement désintéressés. Une scène qui en dit long : un entraîneur qui s’accroche désespérément à ce qu’il peut, pendant que ses joueurs semblent déjà avoir tourné la page sur cette saison.
Il faut le voir pour le croire. Roy, debout devant une poignée de partisans qui ont eu le courage de venir assister à cet entraînement, livre un discours empreint d’émotion. “Merci d’être là. Merci de nous supporter. On sait qu’on n’est pas à la hauteur, mais on va continuer à travailler dur.”
Un message honnête, même si on sent qu’il se bat contre la résignation. Et les fans, eux, malgré tout, répondent avec un chant de “Let’s go Islanders!”. C’est beau, non ? Une preuve que les fans sont souvent les seuls vrais romantiques dans ce sport.
Mais à côté, sur la glace, c’est une tout autre histoire. Les joueurs se tiennent pas vraiment ensemble et se tiennent à l'écat de leur coach.
Ce n’est pas une mutinerie ouverte, non. C’est pire que ça : une indifférence glaciale, un silence qui crie plus fort que n’importe quel mot.
Patrick Roy, pourtant une légende de ce sport, semble totalement à l’écart de son propre vestiaire.
Et c’est là que tout prend un tournant tragique. Roy, cet homme passionné, cet éternel compétiteur, se bat sur deux fronts.
Il essaie de sauver une saison en ruines et, en même temps, il essaie de reconnecter avec une équipe qui semble avoir abandonné.
Ce décalage est presque douloureux à regarder. Les partisans répondent à son cri du cœur, mais les joueurs ? Ils auraient aussi bien pu être ailleurs.
Leur langage corporel est un acte d’accusation silencieux : “Nous ne sommes pas concernés. Nous savons que cette saison est morte.”
Et ce n’est pas seulement un problème de ce moment précis. Cela reflète toute la dynamique des Islanders cette saison.
Une équipe sans âme, sans direction, et maintenant, sans lien apparent avec son entraîneur. Roy peut hurler, il peut motiver, il peut même pleurer devant eux ; ça ne change rien.
Les joueurs n’achètent pas son message. Ils jouent comme si la saison était déjà terminée, comme si tout effort supplémentaire serait une perte de temps.
Et franchement, peut-on vraiment leur en vouloir ? Ce vestiaire est un mélange de vétérans usés et de jeunes joueurs qui ne semblent pas prêts pour la pression.
Les résultats ne viennent pas. Le classement est impitoyable. Les Sénateurs, avec leurs 38 points, occupent la dernière place du Wild Card, tandis que les Islanders stagnent avec 33 points en 35 matchs.
Les séries semblent aussi loin que la Lune. Alors oui, peut-être que certains joueurs ont déjà lâché prise. Mais ce détachement, cette froideur envers Roy, est un symptôme d’un problème beaucoup plus profond.
Le plus cruel dans tout ça ? Patrick Roy a l’air sincèrement investi. Il croit encore, ou du moins il essaie de faire semblant d’y croire.
Mais quand on regarde la scène, on sent qu’il est seul. Les partisans veulent encore l’appuyer, mais ils ne sont plus nombreux.
Et les joueurs ? Ils ne veulent même plus faire semblant. Ce fossé entre l’entraîneur et son équipe est peut-être le plus grand défi de Roy dans sa carrière.
Et honnêtement, même lui ne semble pas avoir les solutions pour réparer ça.
Alors, que reste-t-il ? Un cri du cœur. Un dernier effort pour rallumer une flamme qui vacille dangereusement.
Mais ce cri, aussi sincère soit-il, ressemble de plus en plus à un aveu d’échec.
Si les joueurs ne veulent pas suivre leur entraîneur, s’ils continuent à afficher cette indifférence froide, alors la saison est terminée. Et avec elle, peut-être aussi le mandat de Roy à la tête de cette équipe.
Parce qu’il y a une vérité brutale dans le hockey : les entraîneurs ne peuvent pas gagner seuls. Ils ont besoin que leurs joueurs croient, qu’ils se battent, qu’ils s’investissent.
Mais là, les Islanders ressemblent à un groupe de fantômes sur la glace, et Patrick Roy, malgré son cri du cœur, ne peut pas les ramener à la vie.
Misère