Rebondissement majeur: Patrick Roy donne une leçon à Martin St-Louis

Rebondissement majeur: Patrick Roy donne une leçon à Martin St-Louis

Par David Garel le 2025-11-15

Il y a quelques semaines à peine, Patrick Roy avait l’air d’un homme au bout du rouleau. Fatigué, cerné, dépassé, disait-on à Montréal.

On remettait en question sa capacité à diriger un club moderne dans la LNH. On l’accusait d’être trop vieux jeu, trop émotif, trop... has been...

Mais aujourd’hui, ce même Roy, assisté de Mathieu Darche comme DG en feu, est à la barre de l’équipe de l’heure dans la Ligue nationale de hockey.

Les Islanders de New York viennent de signer une quatrième victoire de suite, ils viennent de battre les Golden Knights à Vegas puis l’équipe le Mammoth en Utah dans un "back-àback", en prolongation, et ils affichent désormais une fiche de 10‑6‑2, égale à celle du Canadien… sauf que le vent souffle dans l’autre direction.

C’est simple : Patrick Roy donne une leçon de coaching à Martin St-Louis, et Mathieu Darche donne une leçon de direction à Kent Hughes.

Et le plus fou dans tout ça? C’est que les joueurs qui brillent aujourd’hui à New York sont presque tous liés au Canadien, de près ou de très près. Un retour de flamme aussi spectaculaire que douloureux pour l’état-major montréalais.

On ne peut pas parler de la montée fulgurante des Islanders sans mentionner Emil Heineman.

L'ailier suédois explose depuis qu’il a été placé sur le premier trio avec Bo Horvat et Kyle Palmieri dès le premier jour du camp.

Hier encore, il a marqué son 8e but de la saison, portant son total à 12 points en 18 matchs. On parle ici d’un rythme possible de 30 buts sur la saison, pour un joueur que Patrick Roy a installé sur la deuxième unité d’avantage numérique, mais qui "drive" l’attaque à forces égales.

Roy l’a dit lui-même : il possède l’un des meilleurs tirs de la LNH. Et il ne se contente pas de le dire : il l’exploite. Pendant que Martin St-Louis continue d’hésiter à utiliser Ivan Demidov dans des situations critiques, Patrick Roy donne du vrai temps de glace à ses jeunes.

Et ça paie. Parce qu’en ce moment, Heineman fait plus que marquer. Il est physique, rapide, explosif, et il commence à faire jaser toute la ligue.

Et c’est là qu’arrive le coup de massue : pour obtenir Noah Dobson, le CH a cédé Heineman, le choix numéro 16 (Victor Eklund) et le choix 17 (Kashawn Aitcheson).

Oui, Dobson est un excellent défenseur, mais les faits sont là : le Canadien a peut-être cédé un marqueur de 30 buts et deux futurs prodiges.

Pendant que Heineman flambe à New York, les deux choix cédés dans la transaction font des ravages ailleurs. Aitcheson, l’enfant terrible des Colts de Barrie, affiche une fiche de 24 points dont 15 buts en 19 matchs dans la OHL.

Et on parle d'un défenseur.

Il frappe, il se bat, il domine. Il est déjà vu comme un top 2 dans la LNH.

Un défenseur aussi méchant et offensif en même temps, avec du caractère est un profil rare.

C'est lui le vrai futur shérif de la LNH. Car il corrige ses adversaires avec ses poings, mais fait mal autant offensivement que défensivement.

À côté, Arber Xhekaj est un plombier qui n'a pas vraiment le niveau pour être un régulier dans la LNH.

Et que dire de Victor Eklund? Il évolue déjà dans la ligue élite suédoise, une ligue d’hommes, et malgré son jeune âge, il compte 9 points en 17 matchs. On parle ici d’un ailier droit top 6, ultra intelligent, capable de jouer dans toutes les situations. Si son développement continue sur cette lancée, il sera dans la LNH dès 2026-2027

Alors non, ce n’est pas une transaction équilibrée. C’est un vol, pur et simple. Et dans les bureaux de New York, on commence à parler de l’échange de l’année.

Mais l’autre révélation de cette séquence new-yorkaise, c’est Matthew Schaefer, le jeune défenseur prodige. Roy le fait jouer 26 minutes par match, et hier encore, il a marqué le but gagnant en prolongation.

À seulement 18 ans, Schaefer totalise 7 buts, 8 passes, 15 points en 18 matchs, ce qui le place comme seul dans la course pour trophée Calder… et même dans la discussion pour le quart-arrière du futur.

Certains parlent même du trophée Norris... dès cette année...

Et là encore, Roy donne une leçon directe à Martin St-Louis. À Montréal, Ivan Demidov végète sur le troisième trio (St-Louis a parlé du trio Newhook-Kapanen-Demidov comme sa 3e ligne avant que Newhook se blesse)

À New York, Schaefer, lui, porte l’équipe sur ses épaules. Roy lui fait confiance. Il le protège quand il faut. Mais surtout, il le laisse jouer son hockey. Et Schaefer répond avec une maîtrise rare, une sérénité qui rappelle les premiers pas d’un certain Cale Makar.

Ajoutez à cela Emil Heineman, encore un joueur sacrifié par Montréal dans l’échange Dobson, mais surtout par Martin St-Louis.

Roy l’utilise comme un vrai marqueur, pas comme un bouche-trou de quatrième trio. Il joue avec énergie, il lance sans hésitation, et il commence à retrouver la confiance qu'il avait perdue... dans la niche de Martin St-Louis.

Même la légende des Islanders, Bob Nystrom (4 Coupe Stanley avec les Islanders dans les annes 80) parle de Heineman comme d'un "sniper hors-pair".

Et tout ça, c’est sans même parler de Jonathan Drouin, en voie de connaître la saison la plus productive de sa carrière. Drouin, Barzal, Horvat, Palmieri… voilà la nouvelle vague des Islanders, une formation mélangée de vétérans et de prodiges, une équipe que personne ne voyait exploser, et qui pourtant, est en train de dynamiter l’Est.

Trois victoires de suite en prolongation. Quatre victoires d’affilée. Une équipe physique, rapide, imprévisible, bien dirigée.

On est loin de l’image “vieillissante” qu’on collait aux Islanders il y a encore un mois. Et tout ça, c’est grâce à Patrick Roy, qui est en train de transformer cette franchise en véritable prétendante.

Et que dire de Mathieu Darche? Son travail en coulisses est tout simplement exceptionnel. Il a orchestré des acquisitions payantes, il a misé sur les bons jeunes, et surtout, il a donné à Roy les moyens de réussir. 

À l’heure actuelle, il est peut-être le DG de l’année. Tandis que Patrick Roy, lui, commence à faire son chemin dans la discussion pour le Jack Adams.

Et pendant ce temps, à Montréal, Demidov est sous-utilisé, Bolduc est écarté, Lane Hutson est de plus en plus perdu sur la glace... et Martin St-Louis continue de parler de processus.

Patrick Roy est en train de donner une leçon à toute la LNH... mais surtout, il donne la leçon suprême... à Marty "l'allergique au talent..."