Patrick Roy sans pitié envers son fils: Jonathan se livre à coeur ouvert

Patrick Roy sans pitié envers son fils: Jonathan se livre à coeur ouvert

Par David Garel le 2025-03-20

Patrick Roy est un monument du hockey. Un gagnant. Un homme de caractère. Un coach intransigeant qui ne tolère pas la médiocrité.

Mais derrière l’image du compétiteur absolu, il y a aussi le père. Un père dont la relation avec son fils Jonathan Roy a été dure. Disons que Roy était un papa d'une exigence extrême.

Si Patrick a été sans compromis avec ses joueurs, il l’a été encore plus avec son propre fils. Jonathan Roy, qui a évolué sous ses ordres avec les Remparts de Québec, a grandi sous la pression d’un homme qui ne laissait aucune place à la faiblesse.

Avec Patrick, l’échec n’était pas une option. L’erreur était une trahison. Et les conséquences étaient immédiates.

Un père impitoyable, même dans l’intimité familiale...

Jonathan Roy a raconté plusieurs anecdotes marquantes sur la manière dont son père réagissait à ses décisions, ses erreurs et même ses choix de vie.

L’une des plus révélatrices concerne le moment où il a décidé de quitter le hockey pour poursuivre une carrière musicale.

Il avait à peine 18 ans lorsqu’il a eu le courage d’annoncer à Patrick Roy qu’il voulait abandonner le sport pour se consacrer à la musique. La réponse du paternel a été immédiate, brutale :

@985fmsports « Kesse-tu dits là tab***ak… » 😂 Jonathan Roy raconte le moment où il a décidé de quitter le hockey pour la musique et la réaction légendaire de son père, Patrick Roy. 🎸🏒 #jonathanroy #entrevue #anecdote #patrickroy ♬ original sound - 98.5FM Sports

“Jo, ça va être ta dernière année de hockey, faut que tu retournes à l’école.”

Lorsque Jonathan a osé répliquer qu’il ne retournerait pas à l’école, mais qu’il poursuivrait son rêve de musique, il s’est heurté au regard glacial d’un homme qui ne comprenait pas l’échec :

“Kesse-tu dis là tab*ak…”

Pour Patrick Roy, il n’y avait que deux chemins : le hockey ou l’éducation. Quitter le sport pour jouer de la musique ? Impensable. Inacceptable.

« L’âge de 12 ans que j’ai vraiment commencé à tomber en amour avec la musique, ma mère m’avait acheté des instruments de musique. Elle savait que j’aimais ça. J’allais voir des spectacles, pis je trippais sur Céline, je trippais sur Garth Brooks, les Backstreet Boys. Je voulais chanter, mais je savais pas comment le dire à mon père. »

Mais un jour, Jonathan a osé amener sa guitare dans l’autobus des Remparts. Une simple tentative, un moment d’expression musicale qui, dans son esprit, aurait pu être anodin.

Sauf que ça ne s’est pas du tout passé comme prévu. 

« Écoute, j’ai amené ma guitare, je pense, une fois sur la route, je pense à Cap-Breton, pis j’ai mal joué. » 

Patrick Roy n’a pas du tout apprécié : 

« Mon père m’a dit : ‘Jamais tu vas ramener ta guitare sur la bus, mon homme.’ »

C’était un interdit clair. Une ligne rouge à ne pas franchir. Dans l’univers de Patrick Roy, la musique n’avait pas sa place dans un environnement de hockey.

Jonathan Roy devait être un gardien, un compétiteur, un guerrier. Et une guitare dans un bus de hockey ne cadrait pas avec cette mentalité.

Un autre épisode illustre à quel point Patrick Roy n’a jamais laissé la moindre marge d’erreur à son fils. Lors d’un déplacement avec les Remparts, Jonathan Roy, alors gardien de but de l’équipe, avait amené sa guitare à bord de l’autobus.

Un simple geste d’un jeune homme passionné par la musique. Mais pour son père, ce fut une provocation.

Les Remparts avaient perdu ce soir-là. La réaction de Patrick Roy fut aussi immédiate que dévastatrice.

“C’est à cause de la guitare qu’on a perdu ce soir!”

Une déclaration aussi absurde que violente. Mais dans la tête de Patrick Roy, tout devait être parfait. Tout devait être focalisé sur la victoire.

Aucune distraction n’était tolérée. Et son fils venait, à ses yeux, de démontrer qu’il n’avait pas la bonne mentalité pour être un gagnant.

Mais la relation entre Patrick et Jonathan ne s’est pas seulement jouée sur la glace. Elle a aussi connu des moments de tension dans l’intimité familiale.

Lors d’un passage au podcast Prends un break, Jonathan Roy a révélé une anecdote qui a choqué le public. Il a raconté comment, un soir, il avait invité deux danseuses à se joindre à lui dans le spa familial.

@prendsunbreak Le père de @Jonathan Roy l’a vu en pleine action avec une danseuse 😦 💃  #prendsunbreak #podcastquebec ♬ son original - Prends Un Break

Son père, loin d’être furieux ou choqué, avait simplement levé le pouce en l’air avec un sourire approbateur.

Un geste qui en dit long sur la dynamique familiale. D’un côté, un Patrick Roy implacable sur la glace, intransigeant dans l’effort et la discipline.

De l’autre, un père qui, dans un moment d’intimité, semblait presque complice des frasques de son fils. Mais cette validation n’a jamais été suffisante pour combler le fossé entre eux.

Avec le temps, la relation entre Patrick et Jonathan s’est effritée. Le fils de la légende ne supportait plus cette pression constante, cette attente irréaliste d’être un guerrier à tout moment.

“Je sentais vraiment qu’on était rendus à la fin de notre relation.”

Ces mots lourds de sens montrent à quel point Patrick Roy, en voulant façonner un fils à son image, a fini par le briser. Il a fallu des années à Jonathan pour reconstruire sa propre identité, loin de l’ombre écrasante de son père.

Si Patrick Roy a toujours été perçu comme un entraîneur exigeant, cette relation avec son fils permet de mieux comprendre pourquoi. Il n’a jamais eu de patience pour la faiblesse, la distraction ou la divergence d’opinion.

Imaginez ce qu’ont vécu certains joueurs sous ses ordres. Si Patrick Roy n’a jamais hésité à humilier son propre fils pour une simple guitare dans un bus, que pouvait-il bien dire à un joueur qui ne répondait pas à ses attentes ?

Si son intransigeance était telle qu’il pouvait couper les ponts avec son propre fils pour avoir quitté le hockey, comment réagissait-il avec un joueur qui ne respectait pas son système ?

Patrick Roy est un gagnant. Un homme d’exception. Mais derrière cette aura de succès se cache une dure réalité : son exigence, sa quête perpétuelle de perfection, a laissé des traces profondes, même dans son propre foyer.

Aujourd’hui, Jonathan Roy a survécu à cette éducation de fer. Il aurait pu sombrer, se perdre dans les excès, ou pire encore.

Mais il a trouvé une voie, une rédemption dans la musique. Il est conscient d’une chose essentielle : il est chanceux d’être en vie, de pouvoir raconter son histoire avec lucidité, et surtout, de ne pas être resté prisonnier de cette époque où il cherchait désespérément à exister sous le regard inflexible de son père.

À partir du moment où Roy a accepté la passion de son fils, la relation entre Jonathan et son père a commencé à évoluer.

Patrick n’a jamais fait de cadeau à son fils. Il a été dur. Sans pitié. Comme il l’a été avec ses joueurs, avec lui-même.

Mais peut-être que, dans cette rigidité extrême, il n’a jamais cherché qu’une seule chose : faire de son fils un homme fort, capable de survivre à tout.