Patrick Roy explose en conférence de presse : « Si Toronto a peur de renverser une décision, alors on n’a pas besoin de Toronto »
Le cauchemar se poursuit pour Casseau. Mais cette fois, l’entraîneur-chef des Islanders de New York a vu rouge après avoir été volé par les arbitres.
Littéralement. Furieux, dégoûté, à bout de nerfs, il a vidé son sac en conférence de presse, accusant ouvertement le bureau de révision de Toronto d’avoir coûté la victoire à son équipe dans un match crucial de la course aux séries.
Alors que les Islanders croyaient bien avoir inscrit le but de la victoire en fin de troisième période, un but de Kyle Palmieri, les arbitres sur la glace ont immédiatement signalé une interférence sur le gardien Elvis Merzlikins.
Pourtant, les reprises montrent clairement que Palmieri se trouvait à l’extérieur du demi-cercle bleu, et que le gardien de Columbus s’était lui-même projeté vers l’avant. Une séquence douteuse, qui aurait dû être révisée, comme le prouve cet extrait vidéo:
Toronto a bien visionné les images. Longuement. Trop longuement. Mais a finalement décidé de maintenir la décision initiale. C’est à ce moment-là que Patrick Roy a complètement explosé.
« Si Toronto a peur de renverser une décision, alors on n’a pas besoin de Toronto », a-t-il lancé, amer, les dents serrées.
Son regard lançait des éclairs. Sa voix était sèche, saccadée par la frustration. Le ton était cinglant. Jamais depuis son retour dans la LNH, Patrick Roy n’avait été aussi dur face aux officiels.
Cette fois, il ne s’est pas gêné pour viser le cœur même du processus de révision des décisions dans la LNH, là où tout est censé être juste. « Censé »…
« Je pense que vous l’avez vu comme moi. Palmieri est hors du demi-cercle, on dévie la rondelle, et leur gardien le pousse. Et ils ne renversent pas ça? C’est inacceptable. »
Roy ne s’est pas arrêté là. Il est allé jusqu’à faire un parallèle direct avec le but de Patrik Laine, alors que Juraj Slafkovsky avait créé de l'obstruction.
Ce but accepté avait permis au Canadien de forcer la prolongation et d'aller chercher un gros point dans la course aux séries.
« Vous allez me dire que ce qu’a fait Slafkovsky, ce n’était pas pire que ce qu’on a vu ce soir? Il est tombé dans le gardien! Et le but a compté. Là, on dévie la rondelle à l’extérieur de la zone et ça ne compte pas?
Qu’on m’explique. Ou qu’on appelle la ligue, qu’ils viennent dire à mes joueurs quoi faire maintenant. Parce que moi, je ne sais plus. »
Puis, à la question d’un journaliste qui voulait connaître l’explication qu’il avait reçue des arbitres, Roy a enfoncé le clou :
« Ils ne sont même pas venus me voir. Rien. Silence total. C’est ça, la transparence aujourd’hui dans cette ligue? »
Avec une telle sortie, il serait surprenant que la LNH ne sanctionne pas Patrick Roy. Critiquer directement le bureau des officiels et remettre en question l’intégrité du processus de révision vidéo est un affront que la ligue ne tolère généralement pas.
Mais Roy le savait. Et il s’en fichait. Ce soir-là, il avait décidé de défendre ses joueurs, son vestiaire, son honneur.
« Dans ma tête, on a gagné ce match », a-t-il clamé.
« Ce n’est pas le résultat officiel, mais on sait ce qu’on a vu. »
Ce point perdu pourrait avoir un impact majeur dans la lutte à finir entre les Islanders, les Blue Jackets, les Rangers, les Red Wings et… le Canadien de Montréal.
Car pendant que les Islanders se faisaient enlever deux points à la dernière seconde, le CH continue de profiter d’un calendrier plus favorable et d’arbitrages bien plus cléments, comme l’a rappelé Roy en évoquant le but accordé à Laine après la chute de Slafkovsky.
La sortie de Roy vise donc plus large qu’un simple match. Elle dénonce une tendance. Une injustice qui, selon lui, pourrait coûter une place en séries à ses hommes.
Et ce qu’il n’a pas dit, mais que tout le monde a compris dans la salle : Roy bouillonne. Et il bouillonne aussi contre Lou Lamoriello.
Car c’est bien ça qui se joue en coulisses. Roy est en pleine guerre froide avec son directeur général. Il voit une équipe sans avenir, vieillissante, au banc desquels il doit chaque soir arracher des miracles.
Il n’a pas de relève. Pas de jeunes vedettes. Pas de plan à long terme. Juste du « patchage » d’urgence et des espoirs qui s’éteignent.
Et pourtant, même avec ça, il se bat. Il y croit. Il exige qu’on se batte jusqu’au bout. Alors quand ce combat est sabordé par une décision douteuse des officiels, Roy devient un volcan.
« En troisième période, on a mal joué. Mais on aurait dû gagner. Le but était bon. Et je suis tanné de ne pas savoir comment instruire mes joueurs autour du filet. Si même ça, on ne peut plus le faire, on fait quoi? »
Roy était tellement frustré qu’il a même interrompu sèchement un journaliste qui insinuait une baisse d’intensité dès la deuxième période.
« Excusez-moi? Non. On a bien joué en deuxième. Ils ont eu deux chances, et ce sont leurs deux buts. Mais en troisième, oui, on a arrêté de jouer dans leur zone. »
Et il conclura :
« C’est un match qu’on méritait. On a donné un point aux Blue Jackets. Et si on rate les séries par un point… eh bien, on saura où on l’a perdu. »
Le message de Patrick Roy était conglant. Il ne demande pas la pitié. Il demande la justice. Mais cette fois, elle n’est pas venue.
Elle ne vient jamais pour lui, diront certains. Et alors que la tension monte à Long Island, et que le feu est pris dans sa relation avec Lamoriello, on peut se demander combien de temps Roy tiendra-t-il avant de péter au frette.