Il n’a même pas besoin d’être sur la glace pour être au cœur de l’actualité. Une simple annonce d’Elliotte Friedman a suffi pour déclencher une vague de commentaires acerbes et moqueurs à son sujet.
“Patrik Laine ne jouera pas ce soir contre les Flames.”
Une phrase anodine, sans explication, mais qui a suffi à mettre Twitter en feu.
Juste une annonce, classique, que Friedman poste quotidiennement en informant sur les effectifs des équipes.
Ce qui s’est produit ensuite, c’est un carnage en ligne.
Les réseaux sociaux sont devenus une cour de récréation où les trolls s’amusent à lapider un joueur déjà au plus bas.
On savait que Laine était un personnage polarisant, mais à ce point-là ? C’est brutal.
Mais il aurait probablement fallu ajouter un avertissement avant de cliquer sur les commentaires.
“Nouvelle saison de Fortnite sortie?” – @xTechHockey
“Il est encore resté debout trop tard à jouer aux jeux vidéo?” – @Tommy_Dangles72
“A-t-il encore mal à son petit corps fragile?” – @Canadiansteveeh
“Je l’entends pleurer d’ici.” – @VernonHowell_
“Les Canadiens jouent à 5 contre 5? Ah non, pas de changement alors.” – @29robidas
“Il a abandonné une autre équipe?” – @seiderdacollida
La même rengaine, les mêmes insultes gratuites, les mêmes moqueries sur ses problèmes passés.
Et encore, ce que vous venez de lire n’est qu’un simple échantillon. Un coup d’œil sous le tweet d’Elliott Friedman suffit pour voir que ça déborde de commentaires du même genre.
Moqueries, attaques gratuites, références douteuses à Fortnite… Patrik Laine est devenu un punching bag public, et personne ne semble vouloir lever le pied.
Ça n’arrête jamais. Chaque match raté, chaque moment de doute devient une opportunité pour l’écraser encore plus.
Parce qu’il ne faut pas oublier que Patrik Laine n’est pas un joueur comme les autres. Il traîne un bagage énorme.
Son addiction aux jeux vidéo a fait les manchettes. Ses blessures l’ont tenu à l’écart trop longtemps. Son attitude parfois boudeuse a souvent frustré ses entraîneurs.
Son arrogance perçue l’a mis en porte-à-faux avec plusieurs équipes. Et tout ça, c’est du pain béni pour les trolls.
Mais qu’est-ce que ça fait à un joueur d’être la cible constante d’un harcèlement en ligne?
Patrik Laine est un être humain avant d’être un joueur de hockey. Il a déjà ouvertement parlé de ses problèmes de santé mentale. Il a souffert de dépression. Il a cherché de l’aide. Et pourtant, ça ne suffit jamais.
Imaginez-vous, une seconde, à sa place. Vous ouvrez Twitter et vous voyez des centaines de messages qui vous traitent de fraude, de lâche, de wimp.
Vous êtes déjà en difficulté, vous traversez une période compliquée, et voilà que des milliers de personnes vous enterrent encore plus.
Ce n’est pas juste du trash talk. C’est de la destruction mentale.
Le pire? Ça ne date pas d’hier. Depuis qu’il est arrivé dans la LNH, Laine a toujours divisé.
Flashback. 2016. Deuxième choix au total du repêchage, juste après Auston Matthews.
Certains disaient qu’il aurait dû être premier. D’autres voyaient déjà les comparaisons avec Ovechkin.
À Winnipeg, on l’adulait, puis on l’a rapidement détesté.
Trop fainéant défensivement.
Trop porté sur lui-même.
Quand il est passé à Columbus, même scénario. Quelques saisons à jouer au yo-yo, une production en dents de scie, puis encore un échange.
Et aujourd’hui, à Montréal, c’est la même histoire.
Son adaptation est difficile. Son intégration avec le Canadien ne se passe pas comme prévu. Il se sent incompris, il n’a pas trouvé son rythme, et déjà, il sent le vent tourner contre lui.
Et maintenant, on fait quoi?
La question mérite d’être posée. Si Patrik Laine regarde les commentaires aujourd’hui, que pense-t-il? Comment peut-il rebondir dans un environnement aussi toxique?
Parce qu’il n’y a pas de solution miracle. Soit il développe une carapace de béton, soit il s’effondre.
Mais s’il y a bien une chose qui est sûre, c’est que le divorce entre Laine et le Canadien semble inévitable.
Si les partisans ont déjà lâché prise, si la direction doute déjà de son engagement, alors combien de temps avant que Laine lui-même ne décide que Montréal n’est pas fait pour lui?
Les prochains mois seront cruciaux. Mais pour l’instant, ce qu’on voit, c’est un joueur piégé dans un cercle vicieux, et un internet sans pitié qui attend juste qu’il s’écroule.
Et si ça arrive, ne venez pas dire que vous ne l’aviez pas vu venir.
Misère...