Patrik Laine chauffé par Ivan Demidov: des paroles gratuites et méprisantes

Patrik Laine chauffé par Ivan Demidov: des paroles gratuites et méprisantes

Par David Garel le 2025-04-12

On commence à voir les premières fissures dans la bonté de Patrik Laine.

Dans le vestiaire du Canadien, les langues se délient. Et certaines déclarations, au lieu d’unir, créent des fractures. C’est exactement ce qui est en train d’arriver avec Patrik Laine, dont les propos méprisants et le ton hautain envers Ivan Demidov sont aujourd’hui perçus comme un boomerang qui revient sans pitié..

Tout a commencé lors d’un point de presse anodin où on lui demandait ce qu’il savait du jeune prodige russe nouvellement débarqué. Sa réponse?

« Je sais qu’il est Russe… et qu’il est gaucher. C’est à peu près tout. Je ne regarde pas les matchs de la KHL. »

Une déclaration froide, méprisante, et surtout, volontairement réductrice. Parce que Laine n’est pas un recruteur de la LNH.

C’est un joueur qui sent sa place menacée, un vétéran qui voit un phénomène débarquer dans son corridor, un ailier droitier, tout comme Demidov, et qui refuse de reculer.

Laine sait parfaitement ce qu’il fait en rappelant que Demidov est gaucher. Il ne parle pas d’un détail technique. Il définit une zone de guerre. Il trace une ligne imaginaire sur la glace : 

« Toi, tu es gaucher. Tu restes à gauche. Ma droite, je ne la bouge pas. »

Derrière le sarcasme, un message clair

La réaction de Laine n’est pas celle d’un joueur qui s’apprête à accueillir un coéquipier prometteur. C’est celle d’un homme qui refuse d’être déplacé. Il n’a pas dit :

« Je suis excité, j’ai hâte de voir ce qu’il peut nous apporter. »

Il a dit :

« Je ne regarde pas la KHL, c'est une ligue ennuyante. »

Et en parlant de la KHL, il n’a pas seulement dit qu’il ne la regardait pas. Il a ajouté que dans cette ligue-là,

« les joueurs ont plus de temps pour effectuer des jeux. Les dimensions de la patinoire sont différentes. »»

C’est une attaque directe contre la légitimité des accomplissements de Demidov. Comme si ses exploits – meilleur pointeur du SKA, record battu de Kaprizov pour un joueur de moins de 20 ans – n’avaient aucune valeur.

 Comme si 49 points en saison, 5 points en séries, c’était du vent parce que ça s’était déroulé dans une ligue « ennuyante » sur une grande glace.

Et pendant ce temps, sur la glace… un désastre

Jeudi soir, pendant que le premier trio faisait ce qu’il avait à faire, le deuxième trio – celui de Laine, Newhook et Kapanen – a coulé à pic. 

Encore une fois. Rien, ou presque rien. Laine a passé la soirée à perdre ses couvertures, rater des jeux simples, et dans les moments-clés, on l’a vu glisser sans conviction, pratiquement en train de se traîner les patins, dans une indifférence alarmante.

Le même joueur qui jugeait la KHL trop facile a semblé largement dépassé par les Sénateurs d’Ottawa. 

Et revenons au fond du message : Laine n’a pas envie d’être déplacé à gauche. C’est pour cela qu’il rappelle que Demidov est gaucher.

Dans son esprit, ça règle le débat. Sauf que Demidov, depuis des années, joue à droite. Il a été formé là. C’est là qu’il est le plus menaçant. Et si Martin St-Louis veut maximiser son impact, il va le placer à droite.

D’où cette tension évidente. C’est pour ça que Laine a dit :

« Il va devoir s’adapter. »

Une phrase qui a fait grincer bien des dents. Parce que ce n’est pas à Laine de donner des consignes, encore moins de dicter les ajustements à faire. Surtout pas quand il n’a rien produit depuis deux semaines.

Le vestiaire s’est battu pour sa place… mais Laine?

Autre déclaration lourde de sens :

« Les gars dans cette chambre-là se sont battus toute l’année pour leur rôle. »

On peut difficilement être plus passif-agressif. Laine rappelle ici que Demidov n’a pas fait partie de la guerre. Qu’il arrive comme un touriste après 42 matchs ailleurs, pendant que d’autres ont mangé leur pain noir toute la saison.

Mais cette logique s’effondre quand on regarde qui s’est vraiment battu. Est-ce que Laine fait partie des soldats? Ou est-il justement celui qui n’a pas répondu présent quand c’était le temps?

Parce que dans cette fameuse chambre, plusieurs joueurs se sont battus, oui. Mais Laine n’a pas encore prouvé qu’il en faisait partie.

Avec l’arrivée de Demidov, le rideau est levé sur la vérité. Les discours ne tiennent plus. Les masques tombent. Et les performances sur la glace prennent toute la place.

Patrik Laine, avec son ton hautain, ses performances inexistantes, et son refus d’ouvrir les bras à un jeune prodige, s’est lui-même exclu du mouvement. 

Il a cru pouvoir faire peur, contrôler son territoire, imposer son rythme. Mais dans une équipe aux portes des séries, c’est celui qui ralentit le jeu qui devient l’intrus.

Demidov débarque comme u ouragan.. Et ceux qui refuseront de marcher avec lui risquent de se faire souffler hors de l’équation.

Le sourire méprisants, les propos secs et la posture détachée qu’il affichait il y a quelques jours à peine lorsqu’on lui posait une question sur Ivan Demidov, ça fait déjà un peu comme un joueur qui aime regarder les autres de haut.

Parce que dans la réalité, le vent tourne. Et vite.

Il suffit de regarder ce qui s’est passé jeudi soir au Centre Canadian Tire d’Ottawa, où le Canadien s’est effondré 5-2 face aux Sénateurs dans un match qu’il fallait gagner pour s’approcher des séries.

Le premier trio? Encore dangereux. Le duo Suzuki-Caufield continue de créer. Mais le deuxième trio, celui de Laine, Newhook et Kapanen, encore une fois, a été transparent. Absent. Carrément indésirable.

Et soudain, les paroles dures de Patrik Laine envers Ivan Demidov – ce fameux «je sais qu’il est Russe et gaucher, c’est tout» – prennent un goût amer.

Parce que ce qui semblait être de l’indifférence arrogante à l’égard d’un jeune prodige commence à ressembler à de la peur déguisée en sarcasme. Et peut-être, plus profondément, à une immense insécurité.

Une chaise vide. Un message clair.

Dans le commentaire du deuxième entracte, Dany Dubé, a été cinglant.

«Pour avoir du succès en séries, il nous faut un 2e trio fonctionnel.»

Et Martin McGuire de répéter :

«Il y a donc une chaise de libre pour... Demidov!»

La phrase a claqué comme une gifle dans la face de ceux qui occupent actuellement ce trio. Le message est sans pitié : la chaise est prête, la place est libre, et si Demidov arrive avec ne serait-ce qu’un soupçon de l’intelligence et de la hargne qu’on lui prête, il ne la quittera plus.

La cible, sans qu’on le dise directement? Olivier Kapanen… ou Patrik Laine lui-même.

Parce que voilà le vrai problème : Laine aime jouer à droite. Or, Demidov aussi. Si Martin St-Louis veut garder Alex Newhook au centre – et c’est visiblement son intention –, ça veut dire que l’un des deux aille jouer de l’autre côté… ou bien qu’un des deux prenne le champ.

Et soudain, les propos dédaigneux de Laine prennent un nouveau sens. Avait-il flairé le danger? Ce jeune Demidov, humble, souriant, bourré de talent, qui débarque dans son corridor, qui est meilleur passeur, meilleur patineur, plus explosif… C’est un nouveau loup dans la bergerie, et Laine le sait.

Il a tout simplement tenté de l’intimider… par le silence.

La vérité, c’est que le deuxième trio est un échec complet depuis trois semaines. Laine a trois points à ses dix derniers matchs, dont zéro dans les deux dernières défaites cruciales. 

Newhook, de son côté, a été réduit à des commentaires prudents dans les médias, ne cachant pas son malaise de voir un nouveau venu arriver dans son entourage sans savoir s’il allait devoir lui céder sa chaise.

Il n’y a plus de chimie. Il n’y a plus de production. Il n’y a plus d’excuse non plus.

Et pendant ce temps, Demidov est attendu comme le messie à Toronto, il a déjà commencé à échanger des messages avec Lane Hutson, qui veut l’accueillir personnellement. Le vestiaire, dans son ensemble, semble fébrile et prêt à l’intégrer. Tous? Pas vraiment.

Laine, lui, semble en décalage. Et ce contraste entre lui et Hutson est saisissant. L’un incarne l’élégance et la solidarité, l’autre l’indifférence et l’orgueil blessé. L’un veut bâtir, l’autre semble vouloir protéger son petit espace au détriment de l’équipe.

Alors que Martin St-Louis prépare son alignement pour samedi contre Toronto, puis lundi contre Chicago, il devra trancher.

Et il est désormais impossible d’ignorer que Demidov mérite une vraie chance. Pas pour des raisons politiques, pas pour faire plaisir à la foule, mais parce qu’il est objectivement plus dangereux que ceux qui composent ce deuxième trio depuis trop longtemps.

Et Laine? Il aurait peut-être besoin d’une petite discussion avec Martin St-Louis pour réfléchir à son comportement. À son manque de classe, à son mépris gratuit, à ses performances invisible.

Il a cru qu’il pouvait parler de Demidov comme d’un inconnu. Mais c’est lui que les gens oublient lentement à Montréal. Et c’est Demidov que tout le monde attend.

Laine a besoin de Demidov. Et quand tu as besoin d'un prodige, tu arrêtes de faire ton baveux et tu l'accueilles comme un roi. 

Pas comme un moins que rien.