L’arrivée de Patrik Laine à Montréal soulève inévitablement des souvenirs de l’échec de Jonathan Drouin, un joueur autrefois bourré de promesses, mais dont la chute à Montréal hante encore les esprits.
Pour les partisans des Canadiens, cette comparaison n’est pas seulement inévitable, elle est aussi douloureuse.
Après tout, Drouin était censé être le visage du renouveau, le joueur capable de ramener l’équipe au sommet.
Mais au lieu de cela, il a quitté la ville avec le poids des attentes non comblées et des regrets qui continuent de planer.
Patrik Laine, tout comme Drouin avant lui, arrive avec un bagage d’attentes énormes et une histoire récente marquée par des performances décevantes.
Le Finlandais, autrefois vu comme l’un des meilleurs jeunes marqueurs de la LNH, a connu des hauts et des bas marqués par des saisons inconstantes.
Son passage à Columbus a été tout sauf brillant, et malgré des éclairs de génie, il a souvent semblé être une ombre du joueur qu’il était lors de ses premières années à Winnipeg.
La question qui se pose maintenant est la suivante : Laine sera-t-il capable d’éviter le même destin que Drouin, ou est-il destiné à répéter cette descente aux enfers sous la pression intense du marché montréalais?
Montréal est une ville où le hockey est plus qu’un sport; c’est une religion.
Les attentes sont donc toujours élevées, et l’échec n’est jamais bien toléré.
Jonathan Drouin en a fait les frais, et c’est cette réalité brutale que Laine devra affronter.
Jonathan Drouin, rappelons-le, était arrivé à Montréal avec l’étiquette de sauveur, porteur de l’espoir d’une équipe en quête d’un franc-tireur.
À l’époque, il était vu comme le joueur qui pouvait transformer les Canadiens en une équipe compétitive.
Cependant, les espoirs placés en lui se sont rapidement transformés en poids écrasant, amplifié par des problèmes personnels et une pression médiatique constante.
« Il va toujours y avoir des choses qui t’arrivent, de l’adversité », a déclaré Drouin en réfléchissant à ses défis à Montréal.
Ce commentaire résume bien la lutte incessante qu’il a menée pour répondre aux attentes.
Son passage chez les Canadiens a été marqué par des blessures, des absences prolongées pour des raisons de santé mentale, et une incapacité à répondre aux attentes.
Drouin a lutté non seulement contre la pression externe, mais aussi contre ses propres démons.
Finalement, après six saisons tourmentées, il a quitté Montréal avec la réputation d’un joueur brisé, incapable de supporter le fardeau imposé par la ville.
Pourtant, malgré tout, Jonathan Drouin a su se relever.
Alors que tout le monde le croyait enfoncé et fini, il a réussi à rebondir de manière modeste avec l’Avalanche du Colorado.
Lors de la dernière saison, il a enregistré 19 buts et 37 passes pour un total de 56 points en 79 parties.
Des statistiques tout à fait respectables pour un joueur que beaucoup voyaient comme une cause perdue.
Cependant, il est clair que même avec ce redressement, Drouin n’a jamais atteint les sommets qu’on attendait de lui lorsqu’il a été repêché troisième au total par le Lightning de Tampa Bay.
Il est loin d’être devenu la superstar que Montréal espérait.
Patrik Laine, en venant à Montréal, ne peut ignorer cet héritage.
Bien qu’il arrive avec la confiance de pouvoir marquer 40 ou 50 buts, comme il l’a déclaré avec une assurance presque arrogante, il est important de tempérer ces ambitions.
« Je ne veux pas redevenir un marqueur de 30 buts. Je veux redevenir un marqueur de 40 ou 50 buts. Je l’ai fait avant. Ce n’était pas par accident », a lancé Laine lors de son premier point de presse.
Cependant, ce genre d’objectif est utopique pour un joueur qui a connu autant de déboires ces dernières saisons.
Il serait beaucoup plus raisonnable et réaliste de s’attendre à une saison similaire à celle que Jonathan Drouin a connue au Colorado.
Une production modeste mais respectable, dans la lignée de ce que Drouin a réalisé avec ses 56 points en 79 matchs, serait déjà une réussite pour Laine dans un environnement aussi exigeant que Montréal.
Le parallèle entre les deux joueurs est troublant.
Tout comme Drouin, Laine a connu des hauts et des bas marqués par des attentes élevées et des performances en dents de scie.
Sa dernière saison à Columbus a été loin d’être impressionnante, et il arrive à Montréal avec la lourde tâche de redorer son blason.
Mais l’ombre de Jonathan Drouin plane sur lui.
Sera-t-il capable de faire taire les critiques, ou succombera-t-il sous le même poids qui a écrasé Drouin?
La pression à Montréal est immense, et Laine le sait.
Montréal, avec son exigence impitoyable pour le succès et son manque de patience, peut être un terrain miné pour les joueurs talentueux mais vulnérables.
Laine doit non seulement performer sur la glace, mais aussi gérer la pression hors de la patinoire, une tâche qui a englouti Drouin.
Le public et les médias ne lui accorderont pas de répit; les attentes sont élevées et les comparaisons inévitables.
Il est déjà sous le microscope, et chaque mouvement, chaque mot, chaque performance sera analysé et critiqué.
« J’ai appris des choses sur moi. Il va toujours y avoir des choses qui t’arrivent, de l’adversité. Je n’ai pas toujours été le meilleur pour gérer ça. Maintenant, je passe mieux à travers les moments difficiles. Je demeure plus positif », a ajouté Laine, conscient du défi qui l’attend à Montréal.
Laine est-il vraiment préparé pour ce défi, ou sera-t-il hanté par la chute de Jonathan Drouin, un autre talent prometteur qui n’a pas su répondre aux attentes écrasantes de Montréal?
Seul le temps nous le dira, mais pour l’instant, l’ombre de Drouin reste bien présente.
Laine devra se battre non seulement contre ses adversaires sur la glace, mais aussi contre les fantômes du passé qui continuent de hanter le vestiaire du Canadien.
Dans une ville où le hockey est une obsession, Patrik Laine est confronté à l’un des plus grands défis de sa carrière.
À suivre ...