S’il y avait encore des doutes sur l’état d’esprit de Patrik Laine, ils viennent d’être balayés d’un revers de la main.
Malgré la défaite humiliante de la Finlande face aux États-Unis (6-1), le grand Finlandais a répondu avec force, avec émotion, avec hargne.
Il a été un des meilleurs joueurs de son équipe. Il a été impliqué physiquement. Il a aidé défensivement. Il a propulsé la relance finlandaise. Il a gagné le respect de la foule.
Et surtout, il a lancé un message direct à Martin St-Louis.
« Oui, je me sentais bien. C’est comme ça. Quand j’ai plus de minutes, c'est plus facile de se mettre dedans. »
Boom.
Le message est clair : Patrik Laine a besoin de jouer. Il a besoin de minutes. Il a besoin de confiance. Martin St-Louis, lui, l’a complètement brisé à Montréal.
Mis au banc. Humilié. Exclu des plans offensifs. Et pourtant, voilà qu’en une seule soirée, Laine prouve qu’il est toujours capable d’être un joueur d’impact.
St-Louis peut-il encore l’ignorer? Pendant des semaines, Martin St-Louis a tout fait pour marginaliser Patrik Laine.
Il l’a envoyé sur un quatrième trio. Il lui a donné des coéquipiers qui ne cadrent pas avec son style. Il l’a cloué au banc pendant des périodes entières. Il a refusé de lui tendre la main, de le remettre en confiance.
Mais voilà que Laine joue son meilleur match depuis des lustres sous un autre entraîneur. Est-ce une coïncidence? Est-ce un hasard? Ou est-ce plutôt la preuve que Martin St-Louis a échoué?
Laine vient de démontrer que lorsqu’il est utilisé correctement, il peut encore être un joueur dominant.
Ce n’est pas une illusion. Ce n’est pas un coup de chance. C’est une réalité que St-Louis refuse de voir. St-Louis se sent-il ridicule?
La question qu’il faut maintenant se poser est simple :
Comment Martin St-Louis peut-il justifier le traitement qu’il réserve à Patrik Laine? Comment peut-il continuer à l’enterrer alors qu’il vient de prouver qu’il peut encore être un joueur d’impact?
Le Finlandais a parlé. Il a envoyé son message. Et maintenant, c’est à St-Louis de répondre.
Va-t-il continuer à l’ignorer, à le marginaliser, à le détruire? Ou va-t-il enfin ouvrir les yeux avant qu’il ne soit trop tard?
Laine a parlé avec son coeur après le match. La frustration transpirait de chacune de ses réponses lorsqu'il affirmait qu'il avait simplement de plus de temps de jeu à Montréal.
Le sentiment d’injustice. L’impression d’avoir été abandonné. Il l’a caché derrière des phrases polies, mais tout le monde a compris.
Mais Laine n’était pas le seul à parler. Le Centre Bell aussi a envoyé un message. Quand il a été ovationné en sortant de la patinoire, ce n’était pas anodin.
Ce n’était pas juste un encouragement pour un joueur finlandais qui avait bien joué. C’était un coup sur la tête de Martin St-Louis.
Un rappel que Laine est aimé. Que les partisans du Canadien voient ce qui se passe. Que même si St-Louis s’acharne à le marginaliser, le public, lui, ne l’a pas complètement lâché.
St-Louis pensait avoir la faveur populaire.
Depuis son arrivée derrière le banc, Martin St-Louis a toujours su qu’il pouvait compter sur l’amour inconditionnel des partisans montréalais.
Son statut de héros québécois. Son charisme. Son parcours unique. Il était intouchable. Mais voilà que le vent tourne.
Hier soir, en entendant le Centre Bell applaudir Laine, il a peut-être eu un frisson dans le dos. l pensait pouvoir faire ce qu’il voulait avec le Finlandais. Le rayer du plan de match. Le clouer au banc. L’écraser.
Parce qu’après tout, il avait le public dans sa poche. Mais hier, c’est le public qui lui a dit d’arrêter. De cesser de l’humilier.
De lui tendre la main.
Parce que peu importe les critiques que Laine peut recevoir, il reste un joueur talentueux qui a besoin d’être guidé, pas écrasé.
Pourquoi Laine est-il le seul à être traité ainsi? C’est peut-être la plus grande question qui demeure : Pourquoi St-Louis agit-il ainsi avec lui seulement?
Il a tout fait pour relancer Kirby Dach, même si ce dernier se traîne les patins. Il a patiemment travaillé avec Alex Newhook, même s'il joue comme un plombier de bas-étage. Il a même offert une dernière chance à Josh Anderson tout en gardant Slafkovsky sur le premier trio pendant des lunes malgré un jeu horrible.
Mais avec Laine? Dès son arrivée, c’était terminé. Pourquoi? Pourquoi ce refus obstiné de lui tendre la main?
Même quand il a retiré Slaf, il a préféré placer Jake Evans avec Suzuki et Caufield à la place de Laine.
Pourquoi l’avoir mis dans un rôle qui ne lui convient pas, avec des joueurs qui ne lui correspondent pas?
Hier, le message du Centre Bell était clair. Arrête de l’écraser. Aide-le. Et maintenant, c’est au tour de Martin St-Louis de répondre.