Fin de carrière pour Patrik Laine: le verdict est tombé

Fin de carrière pour Patrik Laine: le verdict est tombé

Par David Garel le 2025-10-25

Le verdict est tombé, et il est brutal. Le Canadien de Montréal a confirmé que Patrik Laine a subi une intervention chirurgicale à la paroi abdominale pour réparer une hernie sportive, une blessure sérieuse qui l’écartera du jeu pour une période estimée entre trois et quatre mois. L’opération a été réalisée par le docteur Mark Zolan à l’hôpital Lennox Hill de New York.

Pour un joueur déjà au bord du gouffre physique et mental, cette annonce sonne comme le coup de grâce d’une carrière en déclin.

Laine, qui avait débuté la saison relégué sur un quatrième trio et déjà ralenti par des douleurs persistantes, voit maintenant son avenir à Montréal, et peut-être dans la LNH, sérieusement compromis.

Cette nouvelle tombe comme une bombe. Dans le cas de Laine, il n’y a plus de zone grise. L’intervention chirurgicale confirme ce que plusieurs redoutaient : le corps du Finlandais ne suit plus.

Le CH a précisé que la blessure n’avait rien à voir avec son genou gauche, celui qu’il avait refusé de faire opérer en 2024 malgré la recommandation de Kent Hughes et du personnel médical.

Mais, à Brossard, personne n’est naïf. Une hernie sportive, c’est rarement un accident isolé. C’est souvent le symptôme d’un déséquilibre mécanique créé par une autre blessure. Le corps compense, tire d’un côté, puis craque ailleurs. Et c’est exactement ce qui semble s’être produit.

Depuis deux semaines, Laine peinait à s’entraîner. Ses présences à Brossard étaient limitées à des exercices légers. Les observateurs notaient déjà un joueur lent, hésitant, presque gêné dans ses mouvements.

Selon plusieurs sources proches de l’organisation, le Canadien souhaitait une intervention immédiate dès les premiers signaux d’alarme, mais Laine aurait d’abord tenté d’éviter le bistouri. Fidèle à sa réputation, il aurait voulu « jouer au travers ». Erreur fatale.

Les douleurs abdominales sont devenues insupportables après le match contre Nashville, où Laine, visiblement diminué, avait terminé avec un différentiel de -2 et à peine douze minutes de jeu.

Deux jours plus tard, il ne s’est pas présenté à l’entraînement. Le diagnostic est tombé : hernie sportive.

Le docteur Mark Zolan, réputé pour avoir opéré plusieurs athlètes professionnels, a procédé à la réparation chirurgicale à New York.

Selon l’équipe médicale, la convalescence normale est de 12 à 16 semaines, mais le retour à la pleine puissance peut prendre jusqu’à six mois. Autrement dit, la saison de Laine est pratiquement condamnée.

Kent Hughes a tenté de ménager les mots, mais son ton en dit long.

« C’est une nouvelle blessure », a-t-il insisté. Pourtant, dans le même souffle, il a reconnu que les compensations physiques liées à ses anciens ennuis au genou avaient probablement contribué à ce nouveau problème.

Ce genre de déclaration traduit un malaise évident : l’organisation ne sait plus comment gérer le cas Laine. L’été dernier, Hughes avait refusé d’ouvrir la porte à une prolongation de contrat, préférant attendre de voir s’il pouvait rebondir.

On connaît la suite: le Finlandais s’est présenté au camp en méforme, s’est retrouvé sur le quatrième trio, et n’a toujours pas marqué un seul but en 2025-2026.

Cette chirurgie ne fait qu’aggraver un dossier déjà lourd. Le Canadien pourrait placer son salaire de 8,7 M$ sur la liste des blessés à long terme, mais à ce stade, même ce geste ressemblerait davantage à une libération administrative qu’à une stratégie sportive.

Patrik Laine, rappelons-le, a été un prodige. Un marqueur naturel, un tir foudroyant, une confiance inébranlable. Mais les blessures, la pression et les doutes accumulés ont brisé tout ce qui faisait sa force. À 27 ans, il joue avec la peur constante de se blesser à nouveau.

Depuis 2019, il n’a disputé plus de 60 matchs qu’une seule fois. Ses statistiques offensives ont fondu. Sa vitesse, jadis sous-estimée, n’est plus. Et son tir, privé de la stabilité de ses appuis, a perdu de sa précision.

Ce qui frappe aujourd’hui, c’est le regard vide qu’il portait sur le banc avant son opération. Même avant que le diagnostic tombe, on voyait un joueur absent, détaché, presque résigné.

Quand il a quitté le Centre Bell pour consulter à New York, certains coéquipiers auraient murmuré qu’il ne reviendrait peut-être jamais.

Martin St-Louis n’a jamais trouvé la bonne formule avec Laine. Le coach voulait un ailier capable de jouer des deux côtés de la patinoire ; Laine voulait qu’on lui donne des minutes offensives, du temps en avantage numérique et la liberté d’improviser.

Leur relation a rapidement tourné à la méfiance mutuelle. En début de saison, St-Louis l’avait publiquement critiqué pour son manque d’engagement défensif. Puis il l’a relégué sur un quatrième trio. Pour un joueur vedette, c’était une humiliation.

Depuis cette décision, Laine semblait hors du groupe. Ses interactions avec les autres joueurs se faisaient rares, et il quittait souvent le vestiaire avant la fin des séances vidéo. Plusieurs ont interprété cette distance comme le signe d’une rupture inévitable.

La réalité est cruelle : même en pleine santé, Laine n’a plus de place dans la hiérarchie du Canadien.

À son retour Montréal pourrait donc décider de tirer un trait définitif. Si son rétablissement s’éternise, ce sera la fin.

Dans la LNH, sa réputation de joueur fragile, combinée à son salaire élevé, rend tout retour improbable.

Ce qui se joue ici dépasse le simple plan sportif. Patrik Laine traverse une période sombre, marquée par les blessures, la solitude et le doute. Il voulait se reconstruire à Montréal, trouver la stabilité qu’il n’avait jamais eue à Winnipeg ni à Columbus. Mais le destin en a décidé autrement.

Son entourage décrit un homme épuisé psychologiquement, mais toujours digne. Il aurait tenu à rencontrer ses coéquipiers avant l’opération pour leur souhaiter bonne chance. Puis il est parti, seul, pour New York.

Kent Hughes et Martin St-Louis lui ont adressé leurs encouragements, tout en sachant que cette opération pourrait marquer le point final d’une carrière autrefois promise à la gloire.

Cette chirurgie à la paroi abdominale, cette « nouvelle blessure », n’est qu’un épisode de plus dans un long déclin. Ce n’est plus une question de semaines ou de rééducation. C’est une question de destin.

Patrik Laine ne reviendra peut-être jamais le même, si tant est qu’il revienne. Et le Canadien, conscient de cette réalité, s’y prépare déjà.

Pour l’instant, tout le monde dit attendre « le papier du médecin ».

Mais au fond, la conclusion est déjà écrite.