Pauvre Arber Xhekaj: la pire nouvelle au pire moment

Pauvre Arber Xhekaj: la pire nouvelle au pire moment

Par David Garel le 2025-03-24

Même dans la victoire et l’effort collectif, certaines nouvelles tombent comme un couperet pour certains joueurs du Canadien.

Et dans le cas d’Arber Xhekaj, le retour de Kaiden Guhle à l’entraînement avec un chandail régulier représente bien plus qu’un simple détail médical. C’est une véritable alerte rouge dans sa course pour conserver sa place dans l’alignement.

Kaiden Guhle est tout simplement un "stud" à gauche dans la brigade défensive du Tricolore. On ne se pose pas de question lorsqu’il est en santé : il joue, point final.

Son retour imminent signifie qu’un défenseur devra sortir, et malheureusement pour Xhekaj, les signes pointent dans sa direction.

David Savard est un vétéran, droitier, et malgré ses difficultés de mobilité récentes, il demeure une présence respectée dans le vestiaire et un atout sur les unités spéciales.

Avec Alex Carrier, cela donne au Canadien ses deux droitiers naturels en défense. Retirer Savard créerait un déséquilibre structurel dans une brigade où les défenseurs gauchers sont en surnombre.

Jayden Struble, de son côté, est devenu une révélation. Fort, fiable, discipliné, il est apprécié de Martin St-Louis pour sa constance et sa robustesse.

Il joue présentement le meilleur hockey de sa jeune carrière et il est clair qu’il a gravi les échelons dans la hiérarchie défensive. Il est désormais difficile de justifier son retrait.

Reste donc Xhekaj. Et malgré son impact physique, ses combats qui enflamment la foule, et même son rôle essentiel dans la remontée contre l’Avalanche — avec une bagarre qui a tout changé —, la réalité demeure impitoyable : il est encore considéré par plusieurs comme un sixième ou septième défenseur.

Son indiscipline passée, ses moments d’inattention, et sa réputation plus grande que nature n’ont pas toujours aidé à bâtir la confiance avec l’entraîneur.

Martin St-Louis, rappelons-le, a longtemps été réservé face au personnage public du « Shérif ». Il n’aimait pas le surnom dans le vestiaire. Il a critiqué indirectement ses implications marketing, ses distractions hors-glace comme ses publicités avec La Belle et la Bœuf.

Xhekaj a dû gagner lentement cette confiance, par le travail, par la discipline. Il y est presque arrivé. Mais « presque » pourrait ne pas suffire.

Ce retour de Guhle vient donc jeter une ombre sur sa stabilité dans l’équipe. Une décision devra être prise. Et selon la logique des duos, selon l’équilibre gauche-droite, selon les préférences de l’entraîneur… il est probable que ce soit Xhekaj qui paie le prix.

Il ne s’agit pas d’un désaveu de son talent. Il s’agit plutôt d’un cruel rappel que dans la LNH, rien n’est jamais garanti. La meilleure réponse qu’il peut offrir à cette situation?

Continuer à jouer comme il l’a fait face à l’Avalanche : avec cœur, énergie, leadership. Mais il est clair qu’il est dans une position fragile.

Le retour de Kaiden Guhle est une excellente nouvelle pour le Canadien de Montréal. Mais pour Arber Xhekaj, c’est peut-être la plus mauvaise nouvelle depuis le début de la saison.

Si c'est un coup dur pour Arber Xheka de voir Kaiden Guhle enfiler un chandail régulier à l’entraînement du Canadien, ce n’est peut-être que le début d’un malaise plus profond qui risque d’éclater au grand jour.

Car derrière les sourires de façade et les discours de vestiaire se cache une réalité sans oitié : la place d’Arber Xhekaj à Montréal n’est plus assurée. Et autour de lui, les rumeurs de transaction reprennent de plus belle.

Avec un contrat de 1,3 millions de dollars par saison jusqu’en 2026, Xhekaj est payé comme un défenseur établi.

Il n’est plus un simple espoir, ni un joueur à développer. Il est censé être un régulier de la LNH. S’il est relégué dans les gradins dès le retour de Guhle, lui et son agent n’avaleront pas la pilule sans broncher.

Ce serait une gifle, un signal que l’organisation ne le considère plus comme un pièce importante, mais comme une simple option de profondeur.

Et dans une ligue où la valeur perçue est cruciale, un tel traitement pourrait précipiter une demande de transaction.

D’autant plus que le contexte ne joue pas en sa faveur. David Savard, malgré ses lacunes évidentes de mobilité, est droitier. Avec Alex Carrier, ils sont les deux seuls à l’être.

Dans une formation qui cherche à équilibrer ses paires défensives, ce détail devient capital. Xhekaj, lui, est un gaucher, tout comme Guhle, Struble, Matheson et Adam Engström.

Et ça, c’est sans compter l’arrivée prochaine de David Reinbacher, un droitier qui aura une place assurée dès l’an prochain. (Logan Mailloux sera échangé dans une transaction pour un 2e centre).

À Laval, Adam Engström pousse avec un aplomb qui impressionne le personnel hockey du CH de plus en plus. On parle de lui comme d’un arrière moderne, mobile, intelligent, capable de gérer la pression et de transporter la rondelle avec fluidité.

Il ne sera pas laissé dans la Ligue américaine très longtemps. Et lorsqu’il grimpera, il le fera pour rester.

Alors la question est inévitable : que fait-on avec Arber Xhekaj? Peut-il réellement passer les deux prochaines saisons comme septième défenseur?

Peut-il accepter de jouer un match sur trois, pendant que d’autres, moins robustes mais plus “dans le moule”, prennent sa place?

Non. Et c’est là que les rumeurs prennent tout leur sens. Des équipes comme les Flyers de Philadelphie ont déjà manifesté de l’intérêt, alors que Daniel Brière veut un boxeur redoutable pour protéger Matvei Michkov.

Chicago aussi, où le besoin de protection autour de Connor Bedard n’est un secret pour personne. Des formations dans l’Ouest canadien ont également gardé un œil sur le shérif depuis ses débuts.

Partout, des recruteurs le voient encore comme un joueur capable d’imposer le respect, de transformer une dynamique de match en un instant, comme il l’a prouvé contre Keaton Middleton samedi soir dernier.

Ce genre de profil n’est plus à la mode partout, mais certaines équipes en manquent cruellement. Et si Kent Hughes décide qu’il ne veut pas perdre Xhekaj pour rien, mieux vaut transiger pendant que sa valeur est encore tangible, que ses combats, ses highlights, et son surnom – le shérif – font encore vibrer les foules.

Le joueur le sait. Son entourage le sait. Et la pression monte.

Si Xhekaj est sorti de l’alignement quand Guhle revient, le message sera clair : il n’y a plus de place pour lui dans le plan à long terme du Canadien.

Et si Martin St-Louis a gagné la bataille de la discipline et de l’identité du joueur, en rentrant enfin Xhekaj dans son moule, il est peut-être en train de le pousser… vers la sortie.