L'hommage à Jacques Demers, organisé par TVA Sports, était censé être un moment émouvant et solennel. Pourtant, il a rapidement viré au fiasco en raison d'une querelle publique entre Louis Jean et Michel Bergeron.
C'est ce qu'a avoué Louis Jean lors de son entrevue avec Jerr Allain, où il revient en arrière pour aborder ce conflit qui avait fait jaser le Québec en entier.
La scène était pourtant bien préparée. Louis Jean et Michel Bergeron avaient prévu de rendre hommage à Demers en présentant une photo le montrant aux côtés de Pat Burns, Michel Bergeron et Scotty Bowman.
L’intention était de rappeler les grands moments de la carrière de Demers et de souligner son impact profond sur le hockey québécois.
Cependant, ce qui devait être une célébration de l’héritage de Demers s’est transformé en un débat malaisant à cause d’une blague mal perçue.
Tout a commencé lorsque Louis Jean, tentant d’alléger l’atmosphère, a fait une remarque humoristique qui n’a pas du tout plu à Bergeron.
On se souviendra à jamais du malaise entre les deux hommes à propos du nombre de bagues de la Coupe Stanley aux doigts de Michel Bergeron: un gros ZÉRO.
«T’as combien de coupes Stanley toi?» avait demandé Louis Jean à Michel Bergeron, devant la fameuse photo avec Jacques Demers, Pat Burns et Scotty Bowman.
«C’est quoi le rapport?» avait alors répliqué le Tigre complètement en furie.
L'incident a rapidement dégénéré en une dispute tendue, éclipsant totalement le véritable but de la soirée : honorer Jacques Demers.
Cette situation a laissé les spectateurs et les amateurs de hockey consternés à l'époque. La querelle a non seulement volé la vedette à l’hommage, mais elle a également manqué de respect à un homme qui est prisionnier de son corps depuis des lunes.
Les larmes de Jacques Demers, ses combats contre la pauvreté et l'analphabétisme, et sa lutte actuelle contre les séquelles de deux AVC, méritaient un hommage digne de ce nom, pas une chicane digne de la maternelle.
Jacques Demers a toujours été une figure légendaire du Québec, non seulement pour ses succès sur la glace, mais pour son parcours de vie hors du commun.
Enfant, il était tellement pauvre qu'il ne pouvait même pas s'acheter une paire de souliers. Malgré cela, il a surmonté d'innombrables obstacles pour finalement soulever la Coupe Stanley en 1993, un exploit qui a marqué l'histoire du Canadien de Montréal et du hockey québécois.
La célébration de ce triomphe devrait être empreinte de respect et d’admiration, pas ternie par des querelles. Louis Jean s'en est excusé.
L’état de santé actuel de Demers est une source de préoccupation pour tous ceux qui le connaissent et l'admirent. Après avoir subi deux AVC, il se bat quotidiennement pour maintenir sa qualité de vie...tant bien que mal...
Bien que son esprit reste vif, sa mobilité et sa capacité à parler ont été gravement affectées. Ses proches, dont son frère Michel et son épouse Debbie, lui offrent un soutien sans limite, assurant qu'il puisse encore trouver du bonheur dans sa vie quotidienne.
Les témoignages émouvants de ceux qui ont partagé des moments avec Demers rappellent l'importance de célébrer ses contributions avec dignité.
Patrick Roy, qui a souvent évoqué l'impact profond de Demers sur sa carrière, continue de prendre des nouvelles de son ancien coach, refusant de laisser sombrer dans l'oubli celui qui a tant fait pour le hockey.
Le fiasco de l’hommage de TVA Sports est une leçon sur l'importance de la sensibilité et du respect. Jacques Demers mérite que son héritage soit honoré de manière appropriée, en mettant en avant son courage, sa passion et son impact infini sur le hockey et sur les vies de ceux qui l'ont connu.
Les erreurs commises lors de cet hommage raté doivent servir de rappel que certains moments demandent une solennité et une délicatesse que les querelles personnelles ne devraient jamais compromettre.
Alors que le Québec tout entier continue de s’inquiéter pour l’état de santé de Jacques Demers, il est crucial de se souvenir que son héritage ne se mesure pas seulement en trophées, mais aussi en la force et l'inspiration qu'il a insufflées à tant de personnes.
À travers les hauts et les bas, les larmes et les sourires, Jacques Demers reste une figure aimée et respectée, dont l’histoire mérite d’être célébrée avec tout l’honneur et la dignité qu’il se doit.
Loin des projecteurs de la LNH, la vie de Jacques Demers continue dans l'ombre, dans la réalité déchirante d'un homme qui a été emprisonné dans son propre corps par l'aphasie, un ennemi invisible qui a volé sa voix et sa liberté.
Jacques réside dans un centre où la famille prend soin de lui, mais il est incapable de s'exprimer ou de parler en raison d'une paralysie du côté droit de son corps.
Malgré des sorties régulières au restaurant et des visites fréquentes, sa vie et celle de sa famille ont été radicalement transformées.
Sa famille refuse de laisser l'histoire de son frère sombrer dans l'oubli et lutte pour sensibiliser le public à l'aphasie, une condition qui peut aller de la difficulté à trouver ses mots à une perte totale de la capacité à s'exprimer.
L'aphasie est souvent causée par une lésion cérébrale, souvent due à un AVC, et Jacques en a subi deux. Aphasie Québec, une organisation dédiée à cette cause, apporte un soutien crucial aux familles touchées.
À travers des initiatives comme "Mon deuxième premier mot", ils cherchent à briser les barrières de l'incompréhension et de l'isolement.
Pour ceux qui en souffrent, être emprisonné dans son propre corps est un calvaire. Ils vivent le moment présent, entendent et comprennent ce qui se passe autour d'eux, mais sont incapables de s'exprimer. Lorsque cette tragédie frappe, personne n'y est préparé.
Jacques se déplace en chaise roulante dans son centre de résidence, déjeunant à la cafétéria et rentrant chez lui en transport adapté le dimanche. Malgré tout, il trouve un certain bonheur dans son propre univers.
Il aurait mérité qu'on l'honore sans chicane il y a huit ans. Il n'est jamais trop tard.
Bravo à Louis Jean pour avoir avoué la maladresse de ce conflit. C'est tout en son honneur. La prochaine étape est d'honorer le grand Jacques Demers comme il se doit.