Il y a quelque chose de profondément triste à entendre Marc-Édouard Vlasic, vétéran de 1323 matchs dans la LNH, se convaincre lui-même, et tenter de convaincre les autres, que le rachat de son contrat par les Sharks de San Jose est une bonne nouvelle.
Il parle de liberté, de renouveau, d’opportunités ailleurs. Mais son regard est figé. Ses mots sont secs. Sa voix, presque blasée. Ce n’est pas de la joie. C’est une résignation amère de voir ce divorce sportif forcé.
L’homme n’est pas libéré. Il est trahi. Blessé. Mis de côté. Et il le sait.
Surtout que c'est le 2e divorce qu'il vit en moins de deux ans.
Avant même d’être confronté au rachat de son contrat par les Sharks, Marc-Édouard Vlasic avait déjà été happé par une crise personnelle majeure : son divorce avec Martine Auclair, sa conjointe de longue date.
Et cette rupture, loin de se faire dans la discrétion, s’est transformée en un affrontement public où les sous-entendus amers ont fusé sur les réseaux sociaux.
Martine Auclair a été sans pitié : elle a accusé Vlasic d’avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour étirer volontairement le processus de divorce, laissant entendre qu’il cherchait à la faire souffrir émotionnellement et à garder le contrôle sur la séparation.
Dans une story Instagram devenue virale dans les cercles médiatiques et sportifs, elle a écrit :
« Le plus de temps que quelqu’un passe à étirer un divorce sans fin, le moins de temps que quelqu’un a pour se concentrer sur autre chose. »
Une phrase lourde de reproches, qui a résonné fortement auprès du public.
À aucun moment Vlasic n’a répondu publiquement à ces accusations. Mais le ton glacial et accusateur de Martine Auclair a suffi à lancer une vague de rumeurs, notamment à propos de l’émergence de sa nouvelle relation avec la journaliste Frédérique Guay. Plusieurs ont fait le lien entre cette nouvelle idylle et la fin précipitée du mariage.
Martine Auclair a aussi répété publiquement que c’est elle qui avait demandé le divorce, et que depuis leur séparation, elle se disait plus épanouie que jamais.
Ce type de commentaire n’a fait qu’ajouter au malaise déjà évident dans l’entourage du joueur, et n’a certainement pas aidé à calmer les critiques des partisans des Sharks, qui commençaient à voir en Vlasic un vétéran dépassé, ralenti sur la glace et brouillé dans sa vie personnelle.
Le divorce a laissé des cicatrices profondes. Des tensions. Une exposition publique que les Sharks de San Jose n’ont pas du tout appréciée, eux qui préfèrent généralement la discrétion et la stabilité chez leurs vétérans.
Cette affaire personnelle, combinée au déclin de ses performances, a probablement joué un rôle non négligeable dans la décision finale de l’organisation de s’en détacher.
Vlasic n’a jamais porté un autre chandail que celui des Sharks. Il a donné 19 ans de sa vie à cette organisation. Il y a bloqué 2165 tirs, un record dans la LNH. Il a été un médaillé d’or olympique avec Équipe Canada. Il a été l’un des meilleurs défenseurs défensifs de sa génération.
Et pourtant, le 30 juin dernier, l’organisation a tourné la page sans même un merci public. Pire : après lui avoir affirmé en réunion de fin de saison qu’il serait de retour et qu’on avait apprécié son jeu et son leadership, on l’a finalement racheté deux mois plus tard, sans avertissement, sans délicatesse.
« Ils m’ont dit avoir aimé mon rôle de mentor pour les jeunes. Ils m'ont dit qu'on veut ça l’année prochaine. Dans ma tête, je revenais. »
Il enrage encore de ce timing inhumain, lui qui possède toujours une maison à San Jose, un pied-à-terre qui symbolisait autrefois sa stabilité professionnelle, aujourd’hui devenu le vestige d’un lien rompu.
« Ç’aurait été honnête de leur part de me dire tout de suite après la saison : “Prépare ta maison.” »
Mais les Sharks n’en voulaient plus. Et ils n’en veulent toujours pas.
Ce qui rend la situation encore plus douloureuse pour Vlasic, c’est que la reconstruction des Sharks se déroule bien sans lui.
Loin d’être une équipe sans direction, San Jose a misé sur des talents d’élite : Macklin Celebrini, Will Smith, Sam Dickinson, Michael Misa et compagnie.
Le plan est clair, la relance est amorcée, et il n’y a plus de place pour les vétérans qui ralentissent le jeu.
Vlasic, lui, n’a joué que 28 matchs l’an dernier, souvent envoyé dans les gradins malgré qu’il se disait en santé dès le mois de novembre. Il a accumulé les frustrations, les plaintes, les entrevues passives-agressives.
« Avoir refait ce que j’ai fait cette année, ça ne me tentait pas. »
Mais aujourd’hui, il prétend que tout va bien. Qu’il est soulagé. Qu’il veut jouer jusqu’à 1500 matchs.
Incohérence totale.
S’il ne faisait plus l’affaire dans la pire équipe de la ligue, comment peut-il croire qu’il jouera 177 matchs supplémentaires ailleurs?
Une illusion qui fait mal à entendre
Lorsqu’il lance qu’il veut “le mettre dans les dents aux Sharks”, le malaise est total. On n’entend pas la combativité d’un athlète motivé. On entend la détresse d’un homme qui ne comprend pas pourquoi la vie le rejette.
« Mon agent est sur le dossier, Vancouver, Buffalo, Tampa… je vais aller où quelqu’un me veut. »
Mais qui voudra de Marc-Édouard Vlasic en 2025? Un défenseur de 38 ans, lent, usé, qui vient de se faire racheter par son club formateur et qui n’a pas joué plus de 30 matchs par année depuis deux saisons? Il ne veut pas entendre la vérité. Il la fuit.
Et ce n’est pas la première fois que Vlasic fuit la réalité. Il l’a fait aussi pendant son divorce cinglant avec son ex-femme, Martine Auclair.
Cette séparation, rendue publique dans un déferlement de stories Instagram et de sous-entendus toxiques, a été le point de rupture d’une image publique jusque-là très sobre.
Les Sharks n’ont pas aimé ça. Ils n’ont jamais aimé ça.
Ils n’ont pas apprécié que le nom de leur joueur soit éclaboussé par des conflits personnels aussi étalés publiquement. Et quand les rumeurs ont commencé à sortir sur sa nouvelle relation avec Frédérique Guay, l’image du “vétéran modèle” s’est effritée à vitesse grand V.
Vlasic n’a jamais répondu. Mais il a traîné cette honte silencieuse toute la saison.
Et pendant que Marc-Édouard Vlasic vivait son effondrement personnel et professionnel, Frédérique Guay, elle, a brillé.
Après une année sabbatique passée à San Jose à le soutenir dans l’ombre, elle est revenue en force au Québec.
Son passage à la Coupe Rogers a été salué unanimement : professionnelle, éloquente, posée, passionnée. Puis son retour progressif à TVA Sports, et bientôt à LCN, l’installe de nouveau comme la figure féminine la plus populaire du paysage médiatique sportif québécois.
Tout le monde en parle. Tout le monde la veut. Et dans les corridors de TVA Sports, le débat est lancé : faut-il l’installer à la Soirée du Hockey à la place d’Élizabeth Rancourt?
Le momentum est là. Le Québec veut Frédérique. Et Frédérique est prête.
Mais pendant ce temps, Vlasic s’effondre.
Ce qui doit être le plus dur, c’est que Vlasic voit l’élue de son cœur monter en flèche… pendant qu’il tombe.
Lui qui avait tout quitté avec elle pour se reconstruire, pour repartir, pour se réinventer… il se retrouve seul, libre, mais invisible.
Elle, elle revient au pays. Elle est célébrée. Elle rayonne.
Lui, il est racheté. Et rejeté.
Le contraste est cruel. C’est un homme qui ne sait plus où aller, pendant que la femme de sa vie retrouve sa place naturelle devant les caméras.
Il le dit lui-même :
« J’ai un enfant qui s’en vient. La vie est belle. Le rachat de contrat, c’est secondaire. »
Mais on le sent : ce n’est pas vrai. Il dit ça pour se protéger. Pour éviter de craquer.
Marc-Édouard Vlasic ne jouera pas 1500 matchs. Même s'il est signé à Buffalo, Tampa ou Vancouver,
Il pourra, peut-être, aller en Europe. Ou prendre sa retraite discrètement. Ou, qui sait, entamer une transition vers un rôle d’analyste... et sutout de père.
Mais sa carrière de joueur dans la LNH est terminée.
Et ce qu’il reste, c’est un homme abîmé, orgueilleux, déçu, incapable de dire les mots qu’il faudrait : “C’est fini.”
Et au fond, c’est pour ça que cette histoire est triste. Parce que tout le monde le sait. Sauf lui.
Marc-Édouard Vlasic s’accroche à des illusions : celles d’un dernier contrat, d’une revanche contre les Sharks, d’un accomplissement personnel qui n’arrivera jamais.
Pendant ce temps, Frédérique Guay s’épanouit. Et elle va bientôt devenir, à plein temps, le visage féminin du hockey au Québec.
TVA Sports le sait. Le public le veut. Et le destin est en marche.
Là où l’un termine en larmes, l’autre recommence en feu.
Et il faut l’admettre :
C’est la vie.