Pensées pour Kirby Dach : une autre claque en plein visage pour le Canadien

Pensées pour Kirby Dach : une autre claque en plein visage pour le Canadien

Par André Soueidan le 2025-08-19

Chaque été, il y a toujours une petite nouvelle qui, en apparence, a l’air banale… mais qui, quand tu grattes un peu, te fait mal.

Pas un mal physique comme une blessure au genou ou une opération ratée.

Non, un mal psychologique, celui qui te rappelle que tes erreurs de gestion, tes transactions douteuses et tes choix de repêchage peuvent te hanter pendant dix ans.

Et cette fois, ce n’est pas une rumeur de transaction, ce n’est pas un échange à trois bandes… c’est une simple liste.

Une liste d’invitations envoyées par USA Hockey pour le camp d’orientation olympique en vue des Jeux de 2026.

Et dans cette liste, il y a un nom qui vient gratter une plaie encore ouverte à Montréal : Frank Nazar.

Le jeune des Blackhawks, ce même Nazar que le Canadien aurait pu avoir.

Ce Nazar qui est aujourd’hui assez important pour recevoir une invitation, pendant que Kirby Dach, lui, soigne encore son énième blessure et se bat pour retrouver un semblant de constance.

Ce Nazar qu’on a vu évoluer, progresser, grandir, pendant que Dach est resté prisonnier de la salle de physio.

Et chaque fois que son nom apparaît sur un communiqué officiel, chaque fois qu’il marque un but avec Chicago, c’est une claque en plein visage pour le Canadien.

Parce que rappelons-nous : Nazar, c’est le fameux choix numéro 13 du repêchage 2022.

Le choix que Kent Hughes a obtenu en sacrifiant Alexander Romanov.

Et que fait-il ensuite? Il l’envoie directement aux Blackhawks en retour de Kirby Dach.

On connaît l’histoire : Dach arrive à Montréal, on le présente comme le futur deuxième centre de l’organisation, le chaînon manquant pour enfin donner un break à Nick Suzuki.

Le problème? Dach passe plus de temps sur la table d’opération que sur la glace.

Pendant ce temps, Nazar enfile les matchs, accumule les points, et se rapproche tranquillement d’un rôle clé avec Team USA.

C’est ça, la vraie douleur : voir le « what if » s’afficher en grosses lettres à chaque communiqué.

Regardons la situation en face : Kirby Dach, au moment où on se parle, est un mystère médical.

Le Canadien continue de jurer qu’il reviendra à 100%, mais on commence à le dire du bout des lèvres, avec moins de conviction qu’avant.

Parce qu’un jeune joueur qui accumule déjà les grosses blessures, ça ne se répare pas comme une crevaison sur un pneu de vélo.

Ça marque un corps. Ça ralentit une carrière. Et surtout, ça installe un doute dans la tête d’un DG.

Pendant ce temps, Nazar, lui, ne ralentit pas.

À Chicago, il grandit dans un environnement où Connor Bedard attire toute la lumière, ce qui lui permet de progresser à l’ombre, sans la pression qu’un joueur du Canadien doit porter sur ses épaules dès sa première saison.

Résultat : il développe son jeu, il gagne de la confiance, et le programme américain l’a déjà dans sa mire pour 2026.

Pendant ce temps, à Montréal, on se demande encore si Dach sera capable de jouer 60 matchs dans une saison.

Et là, imaginez le malaise : Lane Hutson, après une saison de 66 points comme défenseur recrue dans la LNH, n’est même pas invité.

L’un des arrières les plus électrisants de sa génération, un gars déjà classé parmi les dix meilleurs défenseurs offensifs de la ligue, laissé de côté.

Et Nazar, lui, trouve son nom sur la liste. Vous ne trouvez pas ça ironique? Vous ne trouvez pas que ça ajoute encore plus de sel dans la plaie?

C’est là que les pensées vont directement vers Kirby Dach. Parce que c’est lui le point de rupture dans toute cette histoire.

Le CH a fait le pari sur Dach, croyant qu’il deviendrait un deuxième centre productif, un gars capable d’épauler Suzuki et Caufield.

Mais la réalité, c’est que ce pari n’a pas payé. Du moins, pas encore.

Et chaque jour qui passe rend l’échange encore plus amer. Parce que ce n’est pas seulement Romanov qu’on a perdu dans la transaction. C’est Nazar qu’on a laissé filer.

Imaginez un instant : aujourd’hui, le CH aurait Nazar dans son alignement.

On parlerait d’un jeune Américain ultra-dynamique, capable de jouer au centre, qui progresse dans le bon sens.

Un Nazar qui, combiné à Demidov, Slafkovsky et Caufield, aurait donné une attaque jeune, explosive, équilibrée.

Au lieu de ça, on a un Dach qu’on regarde avec inquiétude, qu’on cajole comme un joueur fragile, qu’on espère voir éclore un jour… mais qu’on n’arrive pas à sortir de l’infirmerie.

Et chaque fois que Nazar perce une autre étape – que ce soit une invitation olympique, un but marquant, ou une séquence virale sur les réseaux sociaux ... c’est comme si Montréal recevait un petit coup de couteau dans le ventre.

Le pire dans tout ça? C’est qu’on en rajoute une couche avec le contexte de Team USA.

Les Américains, eux, savent reconnaître leur ADN. Nazar en fait partie.

Lui, il est le prototype du joueur formé par le programme américain : rapide, intelligent, capable de jouer des deux côtés de la patinoire, avec un flair offensif indéniable.

C’est pour ça qu’il est là. Ce n’est pas un hasard.

Et ça, ça fait mal à Montréal. Parce que Nazar, c’est le joueur que tu aurais pu avoir sans même bouger le petit doigt.

C’est le joueur que tu as échangé pour tenter de patcher un problème immédiat, sans voir le long terme. Aujourd’hui, le Canadien se mord les doigts.

Kirby Dach, lui, n’avait pas besoin de ça.

Pas besoin d’une autre pression. Pas besoin qu’un autre rappel vienne lui gratter sa cicatrice invisible.

Le gars se bat déjà contre son corps, contre son image, contre la perception qu’il n’est pas fiable.

Et là, il doit aussi porter le fardeau psychologique de voir Nazar réussir. Parce que chaque fois que Nazar est mentionné, c’est Dach qui revient dans la conversation.

Et soyons honnêtes : à Montréal, la patience a des limites. Les partisans se souviennent. Ils ne pardonnent pas facilement.

Le nom de Nazar va revenir, encore et encore, comme un fantôme, jusqu’à ce que Dach prouve ... enfin ... qu’il peut être ce fameux deuxième centre.

Mais tant que ça n’arrive pas, Nazar sera le rappel cruel de ce qui aurait pu être.

Et voilà pourquoi cet été 2025 prend une saveur encore plus amère pour le Canadien.

On aurait pu célébrer seulement les invitations de Caufield avec Team USA, de Suzuki et Dobson avec le Canada, de Slafkovsky avec la Slovaquie.

On aurait pu se dire que le CH est bien représenté sur la scène internationale. Mais non. Parce qu’il suffit d’un seul nom, Nazar, pour tout gâcher.

Ce n’est pas une nouvelle fracassante. Ce n’est pas une transaction qui change la face de la ligue.

C’est une simple liste. Mais cette liste agit comme un miroir. Un miroir qui rappelle aux partisans du CH que les fantômes du passé ne disparaissent jamais complètement.

Qu’ils refont surface au pire moment, pour te rappeler tes erreurs. Et que dans le cas de Nazar, cette erreur risque de hanter Montréal encore longtemps.

Alors, pensons à Kirby Dach. Pas seulement pour ses blessures. Pas seulement pour ses efforts de réhabilitation.

Mais parce que, dans sa tête, il doit aussi vivre avec ça : le poids d’un échange qui l’a amené ici, mais qui a donné aux Blackhawks un Nazar qui monte en flèche.

Un Nazar qui, aujourd’hui, est invité à porter les couleurs américaines, pendant que lui, Kirby, essaie simplement de prouver qu’il peut encore patiner sans douleur.

Et ça, chers partisans, c’est la vraie claque en plein visage.

Ouch...