Perte de millions pour Connor McDavid : la LNH l’escroque en plein jour

Perte de millions pour Connor McDavid : la LNH l’escroque en plein jour

Par André Soueidan le 2025-08-07

Il est sans contredit le joueur le plus électrisant de sa génération.

Certains disent même qu’il est le plus talentueux de toute l’histoire du hockey. Et pourtant, Connor McDavid est en train de vivre le plus grand drame financier et sportif de la LNH moderne.

Alors que les discussions entourant sa prochaine prolongation de contrat s’intensifient, les chiffres qui circulent donnent le vertige : entre 17 et 18 millions de dollars par année, pour trois ou quatre ans.

Un chiffre impressionnant? Oui. Mais pour McDavid, c’est presque une humiliation.

Car selon la convention collective de la LNH, aucun joueur ne peut empocher plus de 20 % du plafond salarial d’une équipe.

Or, avec un plafond à 95,5 millions $, ce fameux 20 % équivaut à 19,1 millions $ par saison. Le plafond est là. Infranchissable. Sans pitié. Même pour le plus grand.

Et pourtant, selon Elliotte Friedman, si la LNH n’avait pas de plafond salarial, les Oilers seraient prêts à lui donner 50 millions $ par année.

Oui, 50 millions. Dans un monde sans plafond, McDavid serait le Steph Curry de la LNH. Le Juan Soto. Le Dak Prescott. Un homme au sommet de son art, rémunéré à la hauteur de son impact global.

Mais voilà, nous sommes en LNH. Une ligue où un joueur comme McDavid ne peut gagner que 3,2 % des revenus de son équipe. À titre comparatif, regardons le joueur le mieux payé de la NFL, de la NBA et de la MLB :

Dak Prescott (NFL) : 127 M$, soit 10,6 % des revenus des Cowboys

Steph Curry (NBA) : 53 M$, soit 7 % des revenus des Warriors

Juan Soto (MLB) : 95 M$, soit 24,6 % des revenus des Mets

Faites la moyenne de ces trois pourcentages : 14,04 %.

Appliquez ce ratio aux revenus des Oilers (388 M$, selon Forbes), et Connor McDavid devrait toucher 47,5 millions $ par saison. Voilà l’escroquerie.

Le plafond salarial de la LNH est une camisole de force. Une arnaque institutionnelle. Un système qui empêche ses plus grandes vedettes d’atteindre leur juste valeur.

McDavid est victime d’une structure qui le bloque, qui lui impose des limites artificielles. Pire encore : ce système le punit s’il veut gagner.

S’il réclame le maximum permis (19,1 M$), il devient un boulet pour son équipe. Chaque dollar de plus qu’il gagne est un dollar de moins pour améliorer le reste de l’alignement.

Moins de profondeur. Moins de renforts. Moins de chances de gagner. McDavid le sait. Et ça le ronge.

Il l’a dit lui-même après la défaite crève-cœur en finale contre les Panthers : « On continue de faire la même foutue chose encore et encore. »

Pas de gardien. Pas de renfort. Juste lui… et son impuissance.

La réalité est encore plus douloureuse : il n’a même pas le luxe de partir.

Parce qu’il n’y a aucune équipe qui peut vraiment le payer. Le plafond est le même pour tous. Même un club ambitieux ne pourrait lui offrir ce qu’il vaut réellement sans ruiner son avenir.

Et pourquoi ce plafond si rigide? Parce que la LNH est une ligue petite.

Un sport de niche, dominé par des marchés faibles. Trop d’équipes. Trop de villes où le hockey ne devrait même pas exister.

Imaginez une LNH à 24 équipes plutôt que 32.

En éliminant les marchés morts comme Arizona, Columbus, San Jose, Anaheim, et quelques autres, on concentrerait les revenus, hausserait les assistances moyennes, attirerait plus d’investissements… et augmenterait le plafond salarial. Moins de partage des revenus.

Plus de capital concentré. Et une vraie chance de payer ses vedettes.

Aujourd’hui, on est loin de ça. La LNH a un plafond salarial de 95,5 M$ pour 2025-2026, alors que la NFL dépasse les 255 M$, la NBA frôle les 140 M$, la MLB n’a même pas de plafond, et la MLS commence à ouvrir les valves avec ses DPs et ses deals avec Apple.

Dans ce contexte, comment expliquer qu’un joueur comme McDavid soit limité à 19,1 M$?

Pire encore, qu’il va probablement signer pour moins que ça, entre 17 et 18 M$ par saison, pour ne pas nuire à son équipe.

C’est une forme d’esclavage volontaire. Un sacrifice déchirant.

Et tout ça, en silence. Pas de grève. Pas de levée de boucliers. Juste un génie sur patins qui accepte de se faire voler à la face du monde, parce que c’est ça, la réalité de la LNH.

Les fans, eux, commencent à comprendre. Ils voient que McDavid est piégé. Il n’est pas un joueur libre. Il est prisonnier d’un système médiocre, d’un club dysfonctionnel, et d’une ligue qui pense plus à protéger les Coyotes qu’à propulser ses superstars.

Leon Draisaitl, lui, a signé pour huit ans. Un pacte de loyauté. Mais si McDavid reste, ce sera par amour, pas par raison. Car la raison dicte qu’il devrait fuir. Chercher mieux. Réclamer sa vraie valeur.

Mais il ne le fera pas. Parce qu’il est trop loyal. Trop silencieux. Trop « LNH ».

Et pendant ce temps, Gary Bettman se pavane. Fier du plafond. Fier de l’équilibre. Fier de sa parité.

Mais à quel prix?

À celui de frustrer le plus grand joueur de sa génération. À celui de priver les fans d’une dynastie. À celui de voir la plus grande vedette de la ligue… volée en plein jour.

Pourquoi la LNH maintient un plafond salarial aussi bas?

Bettman a toujours été obsédé par l’idée d’un équilibre compétitif.

Pour lui, si les Coyotes de l’Arizona ou les Blue Jackets de Columbus ne peuvent pas rivaliser avec Toronto ou New York sur le plan financier, alors il faut forcer artificiellement l’égalité.

Le plafond est donc là pour empêcher les grandes équipes riches d’acheter tous les meilleurs joueurs. C’est un bouclier pour les faibles.

Mais à force de protéger les petits, on étouffe les grands. McDavid ne peut pas gagner ce qu’il mérite parce que la LNH veut que des équipes qui ont du mal à remplir 12 000 sièges puissent rester « dans la game ».

Le plafond salarial offre une prévisibilité budgétaire aux propriétaires. Bettman est d’abord et avant tout un avocat des propriétaires, pas un champion des joueurs.

Il veut un système stable, sans débordement financier, sans négociations salariales hors de contrôle, et surtout, sans risque de spirale inflationniste comme au baseball.

Résultat? Les proprios paient moins, mais encaissent toujours plus, surtout dans les marchés subventionnés par le partage des revenus. Et Bettman passe pour un génie de la stabilité.

Un plafond faible = pas de dynasties à la Golden State Warriors.

La LNH veut que chaque série soit imprévisible, chaque saison soit un toss-up.

Mais ça a un prix : ça empêche l’émergence de vedettes dominantes qui peuvent changer la ligue, inspirer une génération, et vendre le produit au-delà du noyau de fans hardcore.

McDavid pourrait être le LeBron du hockey. Mais à la place, on le garde « compétitif » dans une ligue nivelée par le bas. Pas de contrôle sur ses revenus, pas de pouvoir de star. Juste un pion dans la grande machine paritaire.

Quand les coûts sont prévisibles et maîtrisés, la valeur des franchises monte.

Les proprios aiment ça. Le plafond salarial permet de protéger l’investissement de ceux qui achètent des clubs, surtout dans des marchés fragiles. Gary Bettman vend une promesse : « Vous ne deviendrez jamais les Oakland A’s du hockey. »

Et ça marche. Les clubs de la LNH valent aujourd’hui en moyenne plus de 1 milliard de dollars, même si plusieurs d’entre eux perdent de l’argent sur les opérations quotidiennes. Le plafond est une illusion de rentabilité.

Connor McDavid ne perd pas juste de l’argent. Il perd du sens. Il perd des chances de gagner. Il perd des années de gloire.

Et tout ça, à cause d’un plafond imposé par une ligue qui a peur de devenir grande.

C’est ça, la vraie escroquerie.