Perte de plusieurs millions de dollars: Jonathan Drouin paye de sa poche

Perte de plusieurs millions de dollars: Jonathan Drouin paye de sa poche

Par David Garel le 2025-01-03

Jonathan Drouin, ancien grand espoir québécois, a parcouru un chemin complexe dans la LNH, marqué par des hauts et des bas, des décisions financières audacieuses et une lutte constante pour préserver sa santé mentale.

Aujourd’hui, dans l’uniforme de l’Avalanche du Colorado, il s’efforce de conjuguer ambition professionnelle et équilibre personnel, un défi qu’il ne cesse de relever avec courage.

Après une saison 2023-2024 éclatante, où il a récolté 56 points et prouvé qu’il pouvait encore être un atout offensif, Drouin s’est retrouvé face à un choix.

Plusieurs équipes étaient prêtes à lui offrir des contrats lucratifs, mais il a choisi de rester à Denver pour un modeste 2,5 millions de dollars.

Ce geste témoigne non seulement de sa loyauté envers l’organisation qui lui a redonné une chance, mais aussi de sa confiance en ses propres capacités à obtenir un contrat à long terme plus tard.

Mais cette décision comporte des risques. Une blessure au haut du corps, survenue dès le premier match de la saison 2024-2025, l’a contraint à manquer 16 rencontres, avant qu’un autre incident ne l’éloigne de nouveau pour la même durée.

Ces pauses forcées ont non seulement affecté sa progression sur la glace, mais aussi testé sa résilience mentale.

À Montréal, Drouin a gagné près de 33 millions de dollars sur six ans, un montant que de nombreux partisans jugent disproportionné par rapport à son rendement.

Cependant, pour le Québécois, le succès ne se mesure pas seulement en chiffres. À Denver, il a accepté un salaire bien en deçà de ses prétentions passées, mettant en avant son bien-être personnel et familial.

Devenir père a été une révélation pour Drouin, transformant sa perspective sur la vie et le hockey. Cela lui a permis de mieux gérer son anxiété, une condition qu’il a courageusement rendue publique lorsqu’il portait l’uniforme du Canadien.

Cette transparence a ouvert la porte à une discussion plus large sur la santé mentale dans le sport, un sujet souvent tabou.

« Depuis que j’ai voulu obtenir de l’aide, je ne savais pas que cela allait être bénéfique. On pense qu’on est assez fort pour y arriver seul… et on le fait pendant trois ans », avait-il déclaré à l’époque.

Aujourd’hui, il dispose d’outils et d’un réseau de soutien qui lui permettent de surmonter les moments difficiles.

« J’ai maintenant des trucs, des personnes à qui parler, des ressources pour gérer l’anxiété ou tout niveau de stress. »

À Montréal, Drouin était constamment sous les projecteurs, ses moindres gestes étant analysés et critiqués.

« Se faire dévisager quand on fait les courses n’est pas la partie la plus amusante de la journée », avait-il avoué avec une pointe de tristesse.

À Denver, il bénéficie d’une tranquillité qu’il n’a jamais connue au Québec, une atmosphère qui lui permet de se concentrer sur son jeu et sur sa famille.

Cela ne signifie pas que la pression a complètement disparu. À 29 ans, Drouin sait que ses performances actuelles détermineront la suite de sa carrière. Lors de son retour au jeu, il a montré qu’il pouvait encore contribuer, notamment en étant impliqué dans plusieurs buts lors d’un match crucial contre Buffalo.

Pourtant, il reste conscient que chaque opportunité compte et qu’un faux pas pourrait coûter cher.

En rendant publiques ses luttes mentales et en démontrant qu’il est possible de revenir plus fort, Drouin a inspiré de nombreux jeunes joueurs et partisans.

Il a brisé le mythe selon lequel les athlètes professionnels sont invulnérables, montrant qu’il est possible de conjuguer vulnérabilité et succès.

Alors que son avenir dans la LNH reste incertain, une chose est claire : Jonathan Drouin n’est pas seulement un joueur de hockey. Il est aussi un symbole de courage, de résilience et de priorités bien définies.

Pour lui, la richesse d’une carrière ne se mesure pas uniquement en millions, mais en la capacité de surmonter l’adversité tout en trouvant un équilibre entre la passion et le bonheur personnel.

Drouin le sait mieux que quiconque : le véritable succès n’a pas de prix.

Si son passage à Denver lui a offert une sérénité qu’il n’avait jamais connue, il a aussi laissé beaucoup de millions sur la table, révélant à quel point son bien-être personnel l’emporte sur des gains financiers pourtant à portée de main.

À l’été 2024, après une saison de 56 points – sa meilleure en carrière –, Jonathan Drouin aurait pu tester le marché des joueurs autonomes.

Selon des sources proches de son entourage, il aurait facilement pu signer un contrat à long terme de 4 millions de dollars par année, ce qui aurait représenté une entente de 20 à 25 millions de dollars sur cinq ou six ans.

Pourtant, il a choisi de rester fidèle à l’Avalanche pour un contrat modeste d’un an à 2,5 millions, convaincu qu’il pourrait démontrer encore plus et obtenir une prolongation plus lucrative.

Ce pari sur lui-même s’inscrivait dans une logique où la loyauté et la stabilité l’emportaient sur l’appât du gain.

« Depuis que j’ai obtenu de l’aide, je sais comment gérer tout cela, comment vivre ma vie et comment déconnecter du hockey quand il le faut », avait-il confié, traduisant l’importance qu’il accorde à son équilibre personnel.

Cependant, les blessures sont venues brouiller les cartes. Deux longues absences ont ralenti sa progression cette saison, fragilisant ses chances d’assurer un avenir à Denver.

Si Drouin avait opté pour un contrat à long terme ailleurs, il aurait déjà sécurisé son avenir financier sans le stress de devoir constamment prouver sa valeur.

Le choix de rester à Denver n’était pas anodin. Jouer aux côtés de Nathan MacKinnon, son ancien coéquipier des Mooseheads, et de Mikko Rantanen représentait une opportunité en or de se relancer dans un environnement où la pression est moindre qu’à Montréal.

Toutefois, l’Avalanche fait face à des défis de taille. Mikko Rantanen, une des pierres angulaires de l’équipe, devra bientôt signer une prolongation de contrat, et les finances serrées de l’équipe pourraient pousser le directeur général Chris MacFarland à faire des choix difficiles.

Dans ce contexte, Drouin pourrait se retrouver à nouveau sans contrat à la fin de la saison, son avenir au Colorado étant directement lié à sa capacité à performer de manière constante tout en évitant les blessures.

Son retour à Denver n’est en rien assuré. À moins qu'il accepte encore des peanuts.

À travers cette réalité froide, une vérité émerge : la quête de sérénité mentale de Jonathan Drouin lui a coûté très cher.

En choisissant de prioriser son bien-être et de rester dans un environnement qui le soutient, il a volontairement renoncé à des millions de dollars en gains potentiels.

Ce choix, courageux et rare dans le milieu du sport professionnel, met en lumière l’importance croissante de la santé mentale dans un monde où la performance est souvent valorisée au détriment de l’humain.

Pourtant, il est clair que Drouin ne regrette rien.

Jonathan Drouin est à un croisement de sa carrière. S’il performe lors des prochains mois, il pourrait encore décrocher un contrat intéressant, que ce soit au Colorado ou ailleurs.

Cependant, le poids des blessures et des circonstances pourrait limiter ses options, et son choix de prioriser sa santé mentale restera un élément clé de son parcours.

Le Québécois incarne une leçon importante : la richesse véritable ne se mesure pas qu’en millions, mais en la capacité de surmonter l’adversité tout en trouvant un sens à sa vie.

Oui, Drouin a laissé des millions sur la table. Mais il a gagné quelque chose d’inestimable : la paix intérieure. Et ça, comme il l’a prouvé à travers son parcours, n’a pas de prix.