Perte de respect pour Arber Xhekaj: des révélations troublantes

Perte de respect pour Arber Xhekaj: des révélations troublantes

Par David Garel le 2025-11-16

On croyait connaître l’histoire.

On croyait comprendre ce qui s’était passé dès la première mise au jeu : Jayden Struble qui fonce tête première vers Nikita Zadorov, le géant de 6 pieds 7 pouces et 255 livres, un monstre que même les poids lourds de la ligue respectent en reculant d’un pas.

Une scène qui semblait spontanée, presque héroïque. Et puis, quelques minutes plus tard, Arber Xhekaj qui jette les gants contre Tanner Jeannot, un adversaire beaucoup plus petit, à peine 6 pieds 2 pouces et 221 livres, mais extrêmement dangereux, un gars sans peur.

On se disait que c’était la soirée des durs. On se disait que le CH voulait envoyer un message.

Mais les révélations faites après le match changent tout.

Jayden Struble l’a admis devant les journalistes : c’était prémédité.

Planifié.

Discuté pendant un souper.

Et, surtout, décidé avec Arber Xhekaj.

Struble l’a dit dans ses mots, calmement, presque naïvement, sans comprendre la bombe qu’il lançait :

« On se disait qu’on devait faire quelque chose pour renverser le scénario des derniers matchs. J’en ai parlé à Zadorov après l’hymne national et il a accepté. »

Et plus tôt :

« L’idée nous est venue la veille, pendant le souper. On savait qu’on devait amener une étincelle. »

Ce qu’il ne réalise peut-être pas, c’est ce que ces phrases-là impliquent.

Parce qu’en les lisant attentivement, on découvre une vérité dérangeante :

Le “plan” impliquait que Struble, 6 pieds, 207 livres, affronte volontairement Zadorov, pendant que Xhekaj, 6 pieds 4, 240 livres, choisissait de prendre le plus petit des deux adversaires.

Le shérif qui envoie son adjoint au front.

C’est là que l’image d’Arber Xhekaj s'écroule.

Struble a affronté Zadorov, le monstre que personne n’attaque volontairement.

Pendant ce temps, Xhekaj, supposément “le shérif”, supposément le dur numéro un, choisissait Jeannot, plus petit, plus léger, plus accessible physiquement.

Et encore pire : Xhekaj a perdu son combat. Rapidement. Nettement.

Couché sur le derrière face à un adversaire plus petit que lui.

Puis incapable de revenir dans le match physiquement ou mentalement.

Or, maintenant qu’on sait que tout ça était planifié autour d’un repas, les questions deviennent impossible à ignorer :

Pourquoi Struble, le défenseur le plus petit, a-t-il affronté le plus dangereux ?

Pourquoi Xhekaj n’a-t-il pas pris Zadorov, un adversaire de sa taille ?

Pourquoi le shérif a-t-il laissé son adjoint s’exposer au pire ?

Et surtout : est-ce que Xhekaj a peur ?

Parce qu’on peut comprendre qu’un combat éclate spontanément sur la glace.

On peut comprendre un mauvais match.

On peut comprendre une erreur d’émotion.

Ce qu’on ne peut pas comprendre, c’est un plan prémédité dans lequel le gars de 240 livres laisse le gars de 207 livres aller se faire broyer par un géant.

Dans la culture du vestiaire, dans la culture du hockey, dans la culture des vrais durs, il y a des règles non écrites.

La première :

Tu affrontes ton équivalent.

Tu ne laisses pas le plus petit aller prendre la volée à ta place.

Et pourtant, c’est exactement ce qui est arrivé.

C’est troublant.

Parce qu’on découvre que :

Xhekaj a accepté que Struble prenne Zadorov.

Xhekaj a choisi un combat moins risqué.

Xhekaj a perdu ce combat-là malgré l’avantage physique.

Xhekaj a été sonné.

Xhekaj s’est retrouvé sur le derrière pendant que Struble restait debout contre un monstre.

La perception change.

Le statut change.

La hiérarchie change.

Le vrai shérif, ce soir-là, ce n’était pas Xhekaj.

C’était Jayden Struble.

Il faut le dire franchement :

Arber Xhekaj a bâti une identité autour de la peur qu’il inspirait.

Mais aujourd’hui, après ces révélations, après ce combat perdu, après cette préméditation qui fait très mal, l’image se renverse :

Le shérif n’a pas pris le plus gros.

Le shérif n’a pas mené.

Le shérif n’a pas protégé son équipe : il a protégé sa propre peau.

Pendant ce temps, Struble, le plus jeune, le plus petit, celui à qui on n’a jamais promis un rôle de dur, celui pour qui ce n’est même pas l’identité naturelle, a décidé :

« Je vais y aller. Je vais le faire. Je vais prendre le géant. »

Ça, c’est du leadership.

Ça, c’est du courage.

Ça, c’est une déclaration.

Et elle fait très mal pour Xhekaj.

La LNH n’est pas naïve.

Les dirigeants ne le sont pas non plus.

Ils regardent les combats, ils regardent les séquences, ils observent les détails.

Crois-moi :

Les 32 équipes ont vu ce qui s’est passé.

Arber Xhekaj ne fait plus peur à personne.