Simon-Olivier Fecteau est en chute libre. Ce qui s’est produit aujourd'huine relève plus du malaise passager ou de la simple maladresse : c’est un effondrement public, un effondrement moral, une démonstration cruel de l’irresponsabilité d’un homme qui semble incapable de saisir la gravité de ses gestes. Et cette fois, c’est toute la province qui regarde, choquée, indignée, écœurée.
Alors que tout le Québec respirait enfin après la réapparition miraculeuse de la petite Claire Bell, trois ans, disparue depuis plusieurs jours, abandonnée par sa mère et retrouvée par miracle saine et sauve, Simon-Olivier Fecteau a cru bon de publier ceci :
« Claire Bell RETROUVÉE !! Elle pourra enfin être réunie avec sa mère ! (Joke) ».
Une "joke". Une blague. À propos d’un drame impliquant une enfant de 3 ans, une négligence parentale criminelle et un pays entier en état de choc.
On ne parle pas d'une blague, mais bien d'une gifle. Une claque en plein visage des familles en détresse, des intervenants de la DPJ, et surtout d’un peuple marqué par un drame réel.
Dans un Québec soulagé, mais encore traumatisé par cette histoire, Fecteau a choisi le sarcasme. Et aujourd’hui, il en paie le prix.
Il fallait être complètement détaché de la réalité humaine, ou cyniquement méprisant, pour oser publier une telle abjection.
Les réactions ont été instantanées et brutales.
« Il est horrible », a écrit une femme.
« Sérieux, c’est pas ta meilleure ça. Moi à ta place, j’élèverais ça et je présenterais mes excuses », a noté un autre.
« T’as besoin d’aide, mon gars. Sérieux. Y’a des limites à être cynique, pis t’es passé dix kilomètres trop loin. »
« Simon-Olivier Fecteau qui fait une joke sur une enfant disparue… Il a littéralement tout perdu. Son humanité, sa crédibilité, sa place dans nos cœurs. »
« Qu’il ose encore se plaindre de la “cancel culture” après ça… on parle d’une enfant laissée seule pendant trois jours par sa mère, pas d’un sketch de TVA Sport. Y’a une limite. »
« On lui donne un micro national pendant 9 ans pour le Bye Bye, pis voilà le genre d’humour qu’il trouve drôle. Bravo Radio-Canada. Vraiment. »
« C’est pas une gaffe. C’est pas une erreur. C’est un choix volontaire d’être cruel. Un enfant de 3 ans abandonné, pis lui trouve ça drôle. J’ai envie de vomir. »
Et ce ne fut que le début. Une avalanche de critiques, de dénonciations, de demandes de boycotts. Devant l’ampleur de la colère populaire, Fecteau a effacé son message, comme à son habitude, et publié un second statut où il tentait de redorer son image :
« J’ai fait une blague pas claire sur la DPJ plus tôt, mais j’espère vraiment que la petite Claire Bell ne se retrouvera plus jamais sous la surveillance de sa mère. J’espère que la justice ne sera pas clémente. »
Trop tard. Le mal est fait. Encore.
Effacer pour faire comme si de rien n’était, c’est devenu une spécialité de Fecteau. Mais cette fois, le public n’oublie pas.
Ce n’est pas un accident isolé. Ce n’est pas la première fois. Ce n’est pas un homme dépassé par les événements.
C’est un homme incapable d’assumer les conséquences de ses paroles, un homme qui confond satire et cruauté, un homme qui ne sait plus tracer la ligne entre provocation et perversion morale.
Souvenons-nous. Janvier dernier. Fecteau s’attaque à la controverse mondiale autour d’Elon Musk, photographié en train d’effectuer un geste sans équivoque.
Le monde entier s’interroge. Et Fecteau, en pleine tourmente du Bye Bye, décide d’en rajouter.
Il publie ceci :
« C’est tentant de dire que Elon Musk a fait un salut nazi, mais il offrait maladroitement son cœur au public. »
Une fois de plus, la publication suscite une tempête. Une fois de plus, il efface. Une fois de plus, il tente de se rattraper en accusant les médias de mentir :
«Il y a plein de choses à critiquer des politiques à venir, mais ce serait bien de ne pas déformer la réalité pour des clics et commencer à débattre avec des faits. Et oui, les médias, vous faites partie de ce problème. Cessons de faire les erreurs du passé si on veut un futur différent», avait-il écrit, sans la moindre remise en question personnelle.
Mais depuis l’effondrement du Bye Bye 2024, tout a pris une nouvelle ampleur. Ce n’était pas qu’un flop télévisuel. C’était un naufrage.
Des blagues qui ne font rire personne. Des sketchs mal construits. Une ligne éditoriale molle. Une équipe divisée. Une direction absente. Et surtout, un homme, Fecteau, qui disait lui-même avant la diffusion :
« Ce sera peut-être mon dernier Bye Bye. » Il le savait. Il sentait que le sol se dérobait sous ses pieds.
Et il avait raison. Le Bye Bye 2024 fut un échec critique. Et il fut congédié. Le plus mal reçu des dernières années. Les blagues ratées sur Guillaume Lemay-Thivierge, qui, ironiquement, n’a même pas pu apparaître dans une publicité commanditée pour Meubles RD pendant la soirée à cause de Radio-Canada, mais qui fut ridiculisé en long et en large dans l’émission sans pouvoir répondre, ont profondément indigné. Le public n’a pas trouvé ça drôle. Il a trouvé ça petit. Méchant. Mesquin.
Et pendant que les Claude Legault, Guylaine Tremblay et Sarah-Jeanne Labrosse se font montrer la porte de sortie à cause de l'échec du réalisateur, eux qui n’ont rien à se reprocher, Fecteau, lui, continue de s’épancher sur Facebook, de multiplier les maladresses, de se victimiser publiquement, de jouer à l’artiste incompris.
Il n’est plus incompris. Il est démasqué.
Quand Patrick Lagacé l’a invité au 98,5 FM pour une entrevue sur ses dérapages, tout le Québec s’attendait à un moment de vérité.
Ce fut un moment de malaise. Fecteau, loin d’assumer, a patiné. L’homme s’est excusé du bout des lèvres, a tenté de détourner la conversation vers les dangers du débat sur les réseaux sociaux, tout en avouant à demi-mot qu’il souffrait d’une « addiction à donner son opinion ».
Ce n’était pas une confession. C’était un fuite.. En direct, il a avoué avoir fait de l’arythmie, avoir pleuré, avoir été dépassé. Mais jamais, à aucun moment, il n’a semblé comprendre l’ampleur de ses gestes.
Et suite à sa blague sur la petite fille abandonnée par sa mère qui a miraculeusement survécu, le public de ne veut plus rien savoir de sa "technique de pitié".
Tu peux pas faire ce genre de blague pis ensuite jouer la carte du ‘je suis fatigué, c’est stressant, j’ai de l’arythmie’. Ce n'est pas une excuse, c’est un aveu de lâcheté. »
Ce dernier message sur Claire Bell est une insulte. Pas seulement à la petite victime. Mais à toutes les familles du Québec.
À tous ceux qui ont tremblé pendant qu’elle était portée disparue. À tous ceux qui ont pleuré de soulagement lorsqu’elle a été retrouvée. Simon-Olivier Fecteau a craché sur leur émotion, leur peur, leur humanité.
Il doit maintenant payer le prix. Et cette fois, ce ne sera pas qu’une perte de mandat. Ce sera une perte de crédibilité. Définitive.

