Peur chez la famille de Cédric Paré: le ministre de la santé publique intervient

Peur chez la famille de Cédric Paré: le ministre de la santé publique intervient

Par Marc-André Dubois le 2024-09-30

Dans une scène peu commune, les joueurs du Canadien de Montréal et le ministre de la Sécurité publique ont uni leurs voix pour lancer un appel au calme, demandant aux partisans du CH à cesser les menaces et les attaques à l’encontre de Cédric Paré et de sa famille.

Depuis l’incident de samedi, où Paré a accidentellement blessé Patrik Laine, la colère des fans s'est déversée sur les réseaux sociaux avec une intensité alarmante, forçant des figures publiques à intervenir.

Cole Caufield, l’ailier droit vedette du Canadien, a été parmi les premiers joueurs à s’exprimer.

« Les partisans sont très passionnés ici, mais les menaces ne sont pas nécessaires. Personne ne devrait vivre ça, » a déclaré Caufield après l’entraînement de lundi, visiblement désolé par l’ampleur des événements.

« C’est un incident malheureux, et ces gens devraient garder ces pensées pour eux. Personne ne cherche à blesser qui que ce soit. »

Un message simple, mais puissant, rappelant que le sport doit rester sur la glace et ne jamais devenir personnel à ce point.

Joshua Roy s’est également rangé derrière cette position, insistant sur la vitesse et l’imprévisibilité du jeu de hockey.

« Le hockey va vite. Je ne pense pas que Ced avait de mauvaises intentions. Ce n’était pas le coup le plus clean, mais ce sont des choses qui arrivent. »

Roy, tout comme plusieurs de ses coéquipiers, a insisté sur le fait que, bien que les fans puissent être intenses, cela n’excuse en aucun cas les attaques personnelles.

« Les fans sont intenses, mais ce n’est pas une raison de s’attaquer personnellement à quiconque. »

De son côté, Alex Barré-Boulet, un autre joueur québécois du CH qui a brièvement côtoyé Paré durant leurs années de hockey mineur, a également pris la parole.

Même s’il ne connaît pas Paré personnellement, il a exprimé son soutien.

« Je ne pense pas qu’il a fait exprès, je pense que c’est un accident, » a-t-il déclaré, avant d’ajouter qu'il était préférable de « laisser ça sur la glace » plutôt que de s'enliser dans la haine en ligne.

Mais l’appel au calme ne s’est pas limité au vestiaire du CH. François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique, a également pris position face à l’escalade de violence virtuelle.

Dans un communiqué envoyé par courriel, le ministre a qualifié de « déplorable » le traitement que Paré a subi sur les réseaux sociaux.

« Ce genre de haine en ligne n’a pas sa place au Québec. »

Bonnardel a également rappelé que son gouvernement avait déjà pris des mesures pour protéger les élus contre la cyberintimidation, tout en reconnaissant que « il reste encore du chemin à faire » pour mieux protéger l’ensemble des Québécois.

Le ministre s’est engagé à poursuivre la lutte contre la cyberintimidation, un dossier qu’il juge complexe mais essentiel.

« Nous proposerons des mesures pour mieux protéger les Québécois contre les lâches qui se cachent derrière leur écran pour intimider leurs victimes, » a-t-il affirmé, soulignant ainsi la gravité du problème.

Pendant ce temps, à Toronto, bien que la direction des Maple Leafs soit au courant de la situation, l’incident semble avoir fait moins de bruit qu’à Montréal, où la folie des partisans a clairement franchi les limites.

Que ce soit dans le vestiaire du Canadien ou au sein du gouvernement québécois, le message est clair : il est temps d'arrêter la haine.

Cédric Paré n’est pas un monstre, et les menaces envers lui et sa famille doivent cesser.

Le hockey est un sport de passion, mais cette passion ne doit jamais se transformer en violence, qu’elle soit physique ou virtuelle.

Dans un parallèle frappant, les joueurs de hockey et les élus font face à une intensité et à une passion qui, si elles dérapent, peuvent rapidement se transformer en haine.

Les récentes attaques en ligne contre Cédric Paré, après sa collision avec Patrik Laine, rappellent étrangement les commentaires « vicieux » que subissent les politiciens, comme l'a souligné le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel.

Qu'il s'agisse d'un joueur sur la glace ou d'un élu en pleine campagne, les deux sont confrontés à une société où la critique peut vite dégénérer en insultes et menaces.

Bonnardel, lors de sa récente campagne électorale, a exprimé son indignation face à cette montée de la violence verbale, notamment en politique. 

« Les gens sont vicieux dans leurs commentaires. C’est plus difficile que jamais de faire le travail et de voir la haine, » a-t-il déclaré.

Cette montée de l'agressivité, qu'elle s'exprime sur la scène sportive ou politique, n'a pas sa place dans une société démocratique.

Bonnardel a rappelé que les élus se lèvent chaque matin avec la mission d'améliorer la vie des citoyens, tout comme les joueurs de hockey se battent pour leur équipe sur la glace.

Pourtant, trop souvent, les réseaux sociaux deviennent un champ de bataille où les individus se cachent derrière des écrans pour lancer des attaques infondées et violentes.

Tout comme un joueur de hockey qui se fait critiquer pour un incident malheureux sur la glace, les politiciens sont fréquemment la cible d’insultes. 

« Ça n’a pas sa place, » a martelé Bonnardel en évoquant des tweets haineux à l'encontre du premier ministre François Legault, soulignant que des mots aussi violents sont tout simplement « inconcevables ».

Il en va de même pour les menaces qui visent Cédric Paré et sa famille. Le joueur des Maple Leafs ne mérite pas d’être traité de "pourriture" ou d’être menacé de violence physique simplement parce qu’il a eu la malchance d’entrer en collision avec un autre joueur. (même s'il est coupable d'avoir sorti le genou).

De telles réactions témoignent d’une société qui doit apprendre à mieux gérer ses émotions et ses frustrations.

Comme l’a justement dit Bonnardel, « on peut faire mieux comme société ». Que ce soit en politique ou dans le sport, l’engagement et la passion sont des moteurs essentiels, mais ces mêmes passions ne doivent jamais dégénérer en haine.

Le hockey et la politique ont ceci en commun : ils rassemblent les gens et suscitent de fortes émotions, mais ils doivent aussi être des terrains de respect, et non de division. 

Les joueurs, tout comme les élus, méritent d’être jugés pour leurs actions, certes, mais jamais d’être harcelés ou menacés.

Le ministre Bonnardel a raison de rappeler que ce genre de haine en ligne n’a pas sa place, et il est temps pour tous de réfléchir avant de frapper sur le clavier.

Il est urgent de réapprendre à débattre, à exprimer des désaccords sans tomber dans l’injure et la menace.

Car que ce soit pour un but manqué ou une promesse non tenue, les commentaires vicieux n’ont pas leur place ni dans le sport, ni dans la démocratie.

Amen.