Pierre-Karl Péladeau veut les droits radio du Canadien de Montréal

Pierre-Karl Péladeau veut les droits radio du Canadien de Montréal

Par Marc-André Dubois le 2024-08-22

Pierre-Karl Péladeau a toujours été un fervent défenseur du retour des Nordiques à Québec, et ce rêve a longtemps été au cœur de sa stratégie médiatique.

Lors de la création de TVA Sports, Péladeau voyait cette chaîne comme la télévision des Nordiques, un projet conçu pour être le diffuseur officiel l’équipe de hockey qui devait faire son grand retour dans la capitale québécoise.

Mais ce retour ne s'est jamais concrétisé, laissant TVA Sports sans sa raison d'être initiale...dans le rouge...sous les dettes....

Péladeau ne s'est pas contenté de créer une chaîne sportive; il a également tenté de faire de TVA Sports un joueur incontournable dans la diffusion de la LNH en français, un domaine traditionnellement dominé par RDS.

Cette lutte pour les droits de diffusion a mené à des décisions financières lourdes, avec un investissement massif de 720 millions de dollars pour les droits de la LNH.

Cet investissement, que Péladeau a lui-même admis comme étant trop élevé, a lourdement pesé sur les finances de Québecor.

Le rêve des Nordiques, qui n'a jamais été réalisé, a laissé une empreinte durable sur les finances de l’entreprise.

Aujourd'hui, alors que les défis financiers se multiplient pour TVA Sports, la question se pose : Péladeau voit-il Qub Radio comme la future radio des Nordiques?

La station, relativement nouvelle, pourrait-elle jouer un rôle dans la promotion du rêve de Péladeau, en mettant de l'avant la candidature de Québec pour une nouvelle équipe de la LNH?

Alors que TVA Sports lutte pour rester à flot, avec des pertes colossales depuis sa création, Québecor semble se tourner vers de nouvelles plateformes pour réaliser ses ambitions sportives.

L’hypothèse que Qub Radio puisse devenir un outil pour mousser la candidature des Nordiques n’est pas farfelue, surtout lorsqu’on considère la détermination de Péladeau à briser le monopole de Bell et de Cogeco dans le domaine des médias sportifs.

En parallèle, des rumeurs circulent sur une possible tentative de Québecor, via le 99,5 FM, de s’emparer des droits de diffusion du Canadien de Montréal, actuellement détenus par 98,5 FM, dans un effort de repositionnement stratégique alors qu'une crise  sans précédent secoue cette station.

Sur le plan personnel, Péladeau semble pris dans une contradiction : d'un côté, il critique les monopoles, notamment ceux de Bell et Cogeco, mais de l'autre, il tente lui-même de créer une position dominante à travers son empire médiatique.

Ce paradoxe soulève des questions sur ses véritables intentions. En dénonçant les pratiques de ses concurrents, il essaie de se positionner en défenseur de la diversité et de la concurrence, mais en réalité, ses actions montrent une volonté de contrôle similaire.

La stratégie de Péladeau pour contourner les règles du CRTC en diffusant le contenu de Qub Radio sur les ondes du 99,5 FM est un autre exemple de cette approche.

Alors que le CRTC lui a refusé la possibilité de posséder directement une station de radio en raison de son contrôle sur d'autres médias, il a trouvé une solution astucieuse en s'associant avec Leclerc Communication.

Cette alliance, bien que légale, montre la détermination de Péladeau à imposer sa vision, même si cela signifie jouer avec les limites des réglementations.

Dans ce contexte, Péladeau semble avoir un regain de vie pour son entreprise médiatique au complet.

Ses récentes déclarations sur la volonté de renouveler les droits de diffusion de la LNH pour TVA Sports, malgré les pertes énormes, montrent un homme déterminé à ne pas céder de terrain à ses concurrents, même au prix de décisions controversées.

La question demeure : jusqu’où ira Péladeau pour réaliser son rêve? Et surtout, cette obsession pour les Nordiques ne risque-t-elle pas de couler davantage ses autres projets médiatiques, comme Qub Radio, qui pourrait devenir la nouvelle victime d’une stratégie mal orientée?

Seul l’avenir nous dira si Péladeau parviendra à relever le défi colossal qu’il s’est lui-même imposé, ou si, au contraire, il conduira son empire vers une nouvelle crise médiatique.

Ce qui est certain, c'est que Péladeau ne semble pas prêt à abandonner son rêve, même si cela signifie prendre des risques qui pourraient s’avérer fatals pour son entreprise.

Après avoir trop payé pour les droits télévisuels de la LNH et 22 maigres matchs du Canadien de Montréal, il serait prêt à surpayer pour les droits du CH à la radio et mettre fin au règne du 98,5 FM?

Connaissant l'ego de Péladeau, tout est possible....

La rivalité qui se dessine actuellement entre le 98,5 FM et le 99,5 Montréal est digne des grandes confrontations historiques, comme celle qui opposait les Nordiques de Québec aux Canadiens de Montréal.

Ce qui se prépare sur les ondes montréalaises ressemble à une véritable bataille de titans, où chaque coup sera permis.

Le 98,5 FM, bastion de la radio parlée à Montréal depuis des décennies, se retrouve désormais face à un défi sans précédent.

Avec le départ de Paul Arcand, un vide immense s'est créé, ouvrant la porte à une offensive majeure de la part du 99,5 Montréal. Ce dernier, propulsé par Qub Radio et l’alliance stratégique entre Leclerc Communication et Québecor, n’a pas tardé à attaquer, lançant une grille horaire audacieuse, peuplée de figures bien connues de la droite québécoise : Mario Dumont, Benoit Dutrizac, Richard Martineau, et bien d’autres.

La stratégie de Péladeau est claire : frapper fort, rapidement, et ébranler les fondations du 98,5 FM, station autrefois intouchable.

Ce coup d’éclat n’est pas sans rappeler les premières escarmouches entre les Nordiques et les Canadiens, où chaque équipe cherchait à prendre l’avantage sur son rival historique.

Le changement de nom du 99,5 FM, presque identique à celui du 98,5 FM, est une provocation claire, une façon de marquer le territoire et de signaler que la guerre est déclarée.

La confrontation entre les deux stations prend également une dimension idéologique : d’un côté, le 98,5 FM avec ses émissions de gauche; de l’autre, le 99,5 Montréal, avec ses animateurs connus pour leurs opinions tranchées de droite et leur franc-parler.

C’est la gauche contre la droite, la modération contre la polarisation. Cette dichotomie rappelle la tension palpable des séries de sept matchs où chaque victoire, chaque sondage Numeris, pourrait être décisif.

Mais ce n’est pas seulement une question de contenu. L’arrivée de Qub Radio sur la bande FM montre que Québecor n’est pas là pour faire de la figuration.

Avec des figures comme Mario Dumont pour mener la charge, et le soutien de Leclerc Communication, le 99,5 Montréal se positionne comme un rival sérieux, prêt à tout pour détrôner le 98,5 FM.

Le choix du timing pour cette offensive n’est pas anodin. L’annonce a été faite le jour même de la rentrée du 98,5 FM, coïncidant avec l’arrivée en ondes de Patrick Lagacé, successeur de Paul Arcand.

C’est un coup calculé, renforcé par une fuite orchestrée qui a permis au Journal de Montréal, autre pilier de Québecor, de faire de cette nouvelle sa manchette principale.

Le signal est clair : le 99,5 Montréal est là pour secouer les ondes, pour bousculer l’ordre établi.

La question qui brûle les lèvres de tous les observateurs est la suivante : ces voix du 99,5 Montréal parviendront-elles à s’imposer face à un auditoire fidèle et habitué aux émissions du 98,5 FM?

Le premier test viendra en décembre, avec les résultats des sondages Numeris, qui feront office de premier round dans cette bataille des ondes.

Mais au-delà des chiffres et des parts de marché, cette rivalité symbolise un changement d’ère dans le paysage radiophonique montréalais.

Attention à Pierre-Karl Péladeau qui fera tout pour obtenir les droits du Canadien de Montréal dès que le contrat du 98,5 FM avec le CH se termine. Les coups bas ne font que commencer.

Au final, cette guerre des ondes est bien plus qu'une simple compétition entre deux stations. Elle est le reflet d'une lutte pour l'âme de la radio montréalaise, une bataille où chaque détail compte, où chaque émission est un champ de bataille potentiel.

Comme dans toute guerre, il y aura des gagnants et des perdants, mais une chose est certaine : cette rivalité va redéfinir les contours du paysage médiatique montréalais pour les années à venir.

Le départ de Paul Arcand a ouvert une brèche dans laquelle Québecor et Leclerc Communication se sont engouffrés avec une rapidité déconcertante.

Ce qui se joue aujourd'hui sur les ondes montréalaises est bien plus qu'une simple querelle d'animateurs; c'est une véritable révolution, une reconfiguration du pouvoir médiatique où les ambitions de Pierre-Karl Péladeau pourraient bien tout changer.

Alors que le public se prépare à assister à cette confrontation épique, les paris sont ouverts. La guerre des ondes ne fait que commencer, et elle promet d'être aussi intense que les plus grandes rivalités du sport québécois.

Les premiers résultats des sondages Numeris en décembre donneront un aperçu du vainqueur de cette première manche, mais une chose est certaine : cette bataille radiophonique marquera l’histoire des médias au Québec.

Saga à suivre...