À première vue, la défense du Canadien de Montréal semble, pour une rare fois, regorger de talent.
Dobson est arrivé. Guhle progresse. Hutson est une vedette en devenir. Reinbacher cogne à la porte. Carrier est fiable. Xhekaj et Struble se battent chaque soir pour du temps de glace.
Bref, le chantier défensif est pratiquement terminé. Mais il y a un problème. Un problème qui saute aux yeux. Mike Matheson est de trop.
Et selon l’analyse de The Athletic, ça ne fait plus aucun doute : une transaction est inévitable.
Dans les formations projetées de The Athletic, on place encore Mike Matheson avec Lane Hutson. Deux défenseurs gauchers, deux profils offensifs, deux patineurs fluides, deux joueurs créatifs… mais aussi deux joueurs qui ont tendance à commettre les mêmes erreurs.
Des revirements risqués. Des passes dans le trafic. Des montées hasardeuses. Bref, un danger technique qui pourrait coûter cher.
Et surtout, pourquoi encore faire jouer Matheson à droite? Pourquoi forcer Hutson ou Matheson à jouer hors position quand on sait que le duo Guhle–Dobson est bétonné, et que le véritable duo d’avenir est Hutson–Reinbacher? C’est ça, le cœur du problème.
Reinbacher est prêt. Mais Matheson est dans le chemin.
David Reinbacher a connu une bonne fin de saison à Laval. Il n’a peut-être pas été dominant, mais il est prêt à faire le saut.
À tout le moins, il mérite d’apprendre à jouer dans la LNH en compagnie de Lane Hutson, son partenaire de l’avenir. Et pourtant… on le laisse probablement dans la AHL pour débuter la saison. Pourquoi? Parce que Matheson est encore là.
C’est aussi simple que ça. Le contrat de Mike Matheson bloque l’arrivée du jeune autrichien. Il prend un poste sur le top-4. Il mange des minutes. Il a besoin de responsabilités. Mais ces responsabilités-là, ce sont exactement celles qu’on veut offrir à Reinbacher.
Tout le monde le sait : le Canadien a envoyé un message clair au clan Matheson. Soit il accepte un contrat pour des « peanuts » (on parle ici de moins de 4 M$ annuellement pour rester à Montréal en tant que mentor), soit il sera échangé.
Il tente de jouer sur son attachement à la ville, sur son amour du chandail, sur le fait qu’il est francophone… mais le CH ne cèdera pas à l’émotion.
Parce que l’objectif est clair : libérer une chaise pour Reinbacher et utiliser Matheson comme monnaie d’échange pour aller chercher ce qui manque cruellement à l’équipe : un deuxième centre.
Mike Matheson, même à un an de la fin de son contrat, a encore une certaine valeur sur le marché. Il patine toujours aussi bien. Il peut jouer de grosses minutes. Et surtout, il a une réputation irréprochable dans le vestiaire.
Dans une ligue où plusieurs équipes cherchent à solidifier leur top-4 en défense, Matheson pourrait être une pièce centrale dans un échange impliquant un centre top 6. Anaheim (McTavish) et Tampa Bay (Cirelli) ne diraient pas non à un défenseur gaucher qui patine comme le vent.
Pour Anaheim, il faudrait inclure le choix de 1ère ronde 2026 (protégé) pour faire pencher la balance, tellement McTavish est jeune et dominant.
Et il ne faut pas oublier l'arrivée d’un ailier offensif comme Isaac Howard à Edmonton (échangé contre Sam O'Reilly), ouvrant la voie à quelque chose d’encore plus gros?
Il faut poser la question : est-ce que les Oilers, en ajoutant Howard dès maintenant dans leur top 9, ne sont pas en train de libérer discrètement un poste pour se départir de Ryan Nugent-Hopkins?
Après tout, RNH a passé la majeure partie des séries éliminatoires à l’aile gauche, et non au centre. Il est devenu, malgré lui, un joueur de soutien offensif.
En insérant Howard dans cette même chaise, un ailier gaucher offensif, plus jeune, moins cher, Edmonton pourrait justifier l’échange de Nugent-Hopkins pour répondre à un autre besoin évident : la mobilité à la ligne bleue.
Et quel défenseur patine mieux que Mike Matheson? Ce dernier cadrerait parfaitement dans le système rapide et vertical des Oilers, où le jeu de transition est primordial avec Connor McDavid et Leon Draisaitl.
Isaac Howard pourrait être la pièce qui débloque un échange Matheson–RNH. Un domino de plus dans l’opération séduction pour Connor McDavid.
Kent Hughes doit en profiter. Il a un surplus à gauche. Il a des jeunes à faire monter. Et il a une carence énorme au centre. C’est un échange qui s’impose. Pas dans six mois. Maintenant.
Ce n’est pas tout. En gardant Matheson dans l’alignement, non seulement on bloque Reinbacher, mais on pousse également Arber Xhekaj ou Jayden Struble à l’extérieur du top 6. Dans la projection actuelle de The Athletic, un des deux défenseurs robustes serait constamment dans les gradins.
Or, Xhekaj et Struble sont deux profils uniques. Des défenseurs physiques, intimidants, jeunes, encore en développement.
Les laisser pourrir dans les gradins, c’est gâcher un capital de développement, tout en créant de la tension et des problèmes dans la chambre.
Et tout ça pourquoi? Pour que Matheson joue à droite… avec Hutson?
La vérité est brutale, mais inévitable : la défense du Canadien de Montréal est prête à passer à l’étape suivante.
Guhle et Dobson forment un premier duo équilibré. Hutson et Reinbacher sont destinés à être l’élite du futur. Carrier est un stabilisateur discret mais utile. Xhekaj et Struble se partagent un rôle complémentaire.
Matheson, lui, n’a plus sa place dans cette dynamique. Il est devenu, à son insu, le frein au développement. Le bouchon dans le goulot. Le décalage entre le présent et le futur.
La transaction n’est pas une option. C’est une obligation.
Kent Hughes l’a dit : il veut laisser de la place à ses jeunes. Il l’a prouvé en échangeant Logan Mailloux. Il l’a prouvé en libérant de l’espace en attaque. Il ne peut pas faire exception pour Matheson.
Et à voir les projections actuelles, il n’y a qu’une seule conclusion logique : si le Canadien veut avancer, il doit reculer avec Matheson. Recule pour mieux sauter. Échange pour mieux bâtir.
L’heure n’est plus aux sentiments. L’heure est à l’action.
Mike Matheson doit partir.