Le pauvre Arber Xhekaj se retrouve une fois de plus au centre de l'attention, mais pas pour les bonnes raisons.
Cette fois-ci, ce n'est pas son jeu physique ou ses crampes au cerveau qui font les manchettes, mais la manière dont Martin St-Louis le traite presque comme un enfant turbulent qu’on surveille de près dans une garderie.
La situation devient franchement ridicule, au point où on s'attend presque à voir St-Louis lui prendre la main et lui dire doucement : « Allez, Arber, sois sage ce soir, OK? ».
Lors du point de presse d’avant-match, St-Louis, avec un sourire en coin, a lancé une remarque pour le moins paternaliste :
« J’aimerais qu’il joue un match complet. Je veux qu’il joue simplement son jeu. »
Ces mots, d’apparence anodins, cachent une réalité plutôt humiliante pour un joueur comme Xhekaj, qui se bat pour prouver sa valeur dans une ligue sans pitié comme la LNH.
On croirait entendre un éducateur de garderie demandant à un enfant de ne pas se bagarrer dans la cour de récréation.
Avec les garnements, il faut...superviser...
Ce traitement infantilise Xhekaj et montre à quel point St-Louis a perdu foi en son joueur, même s'il ne l'avouera jamais.
Après avoir été expulsé lors des deux derniers matchs pour avoir pris la défense de ses coéquipiers – un rôle qui, jusqu’à récemment, était salué par ses coéquipiers – Xhekaj se retrouve à présent sous surveillance constante.
Le message de St-Louis est clair : « Je te garde à l’œil, et tu ferais mieux de te comporter. »
Pour un défenseur qui a toujours joué à la limite, cette approche est non seulement frustrante, humiliante mais profondément démoralisante.
La situation est devenue si absurde que St-Louis a même pris l'initiative de demander à Kent Hughes de parler à Steve Staios, le DG des Sénateurs, pour éviter que le dernier match préparatoire ne dégénère encore en foire.
Ce geste, que beaucoup de fans d'Ottawa considèrent comme un signe de peur, place Xhekaj dans la pire confiance.
D’un côté, son coach ne lui fait plus confiance pour gérer ses émotions sur la glace, et de l’autre, il doit affronter les moqueries des fans adverses, qui le voient comme un joueur indiscipliné qu'on doit constamment surveiller.
Les moqueries des fans des Sénateurs, qui traitent St-Louis de « peureux » et de « joueur de ringuette » pour avoir voulu désamorcer la situation avant même qu’elle ne commence, ne font qu’ajouter du poids sur les épaules de Xhekaj.
À Ottawa, on rit bien de cette situation, en particulier du fait que St-Louis semble infantiliser son défenseur chaque fois qu'il le mentionne en conférence de presse.
Mais derrière tout ça, il y a une réalité plus sombre : Xhekaj est seul face à une énorme pression. Alors qu’il a prouvé à maintes reprises qu’il était prêt à se battre pour ses coéquipiers, il se retrouve aujourd’hui traité comme un joueur à problème, incapable de rester sur la glace sans mettre son équipe dans le trouble.
Et pourtant, le Canadien a besoin de lui. Mais comment peut-il donner le meilleur de lui-même quand St-Louis le traite comme un garnement qu'il faut surveiller?
Le sourire en coin de St-Louis lorsqu'il a évoqué Xhekaj en dit long sur l'ambiance actuelle entre les deux hommes.
St-Louis espère simplement que Xhekaj "tienne le coup" pendant un match complet sans exploser. Mais au lieu de lui donner les outils pour réussir, St-Louis le ridiculise presque, le réduisant à un simple enfant incapable de gérer ses émotions.
On en vient à se demander si St-Louis ne devrait pas plutôt prendre Xhekaj par la main, littéralement, pour s’assurer qu’il traverse le match sans incident.
Une chose est sûre : la situation est devenue embarrassante, non seulement pour Xhekaj, mais pour toute l’équipe.
À go, on regarde par terre.