Rafaël Harvey-Pinard brise le silence

Rafaël Harvey-Pinard brise le silence

Par Marc-André Dubois le 2025-01-02

Rafaël Harvey-Pinard a brisé le silence et s’est confié à cœur ouvert au journaliste Dave Lévesque du Journal de Montréal.

Mais ce qui devait être une introspection sur une année cauchemardesque a rapidement pris des airs d’un plaidoyer teinté d’excuses.

Dans un vestiaire encore marqué par les difficultés de l’équipe et ses propres contre-performances, Harvey-Pinard a tenté de donner sa version des faits, tout en minimisant les responsabilités qu’il porte dans sa descente aux enfers.

Pour la première fois depuis le début de sa débâcle, Harvey-Pinard a admis que son retour au jeu après une fracture de la jambe n’a pas été à la hauteur. 

« Ça commence à aller mieux, surtout au niveau du patin. Je dirais que les huit premiers matchs, c’était plus difficile, » a-t-il expliqué, cherchant à mettre en perspective ses faibles performances avec le Rocket de Laval cette saison.

Pourtant, ses propos sonnent plus comme une tentative de justification que comme une véritable remise en question. 

« Souvent mon patin était trop à plat sur la patinoire et ce sont des détails comme ça qui font que tu es une seconde plus lent, » a-t-il ajouté.

Mais dans une ligue aussi compétitive que la Ligue américaine, cette "seconde plus lente" est souvent la différence entre le succès et l’échec.

En 15 matchs depuis son retour, Harvey-Pinard a enregistré 3 maigres buts et 3 passes, des statistiques qui contrastent cruellement avec celles de ses saisons précédentes à Laval.

Pourtant, il persiste à minimiser l’importance de ses contributions offensives. 

« Mon jeu n’est pas juste fixé sur les points. Premièrement, j’ai toujours voulu bien jouer défensivement et suite à ça, l’offensive va venir toute seule, » a-t-il insisté.

Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec un différentiel de -6, même sa prétendue solidité défensive ne semble plus à la hauteur.

Dans une équipe où chaque joueur doit se battre pour prouver sa valeur, cette régression est difficile à ignorer.

Au-delà de ses statistiques, c’est le ton de ses déclarations qui laisse perplexe. Harvey-Pinard semble plus préoccupé par le contexte de sa blessure et son adaptation que par une véritable reconnaissance de ses lacunes actuelles. 

« Je regarde les vidéos du début et de maintenant et c’est positif, » a-t-il déclaré, cherchant à souligner des progrès.

Mais les partisans et les observateurs attendent autre chose qu’une analyse vidéo : ils veulent des résultats. Et ces résultats, que ce soit en termes de production offensive, de leadership ou même de constance, ne sont tout simplement pas là.

À 25 ans, Harvey-Pinard espère encore un rappel à Montréal. Mais tout le monde sait qu'il ne sera pas rappelé et même, que le CH ne le signera pas cet été à nouveau.

Ses ambitions semblent déconnectés de la réalité. Avec une production médiocre et un impact limité sur la glace, il est difficile d’imaginer le Canadien lui offrir une autre chance.

Les excuses ne suffiront pas à effacer une année catastrophique.

Pour Harvey-Pinard, il est temps d’agir, non pas de parler. Mais à voir ses récentes déclarations, on peut se demander s’il en est encore capable.

Ses mots sont honnêtes, mais n'ont pas suffi à dissiper le malaise. Si ses excuses traduisent une certaine lucidité quant à ses limites actuelles, elles révèlent également un joueur encore englué dans un cycle d’autodéfense et d’incertitude.

Ce qui inquiète davantage, ce n’est pas seulement sa production insuffisante, mais l’absence de signes tangibles de progrès.

Son analyse vidéo, bien que pertinente, ne masque pas une réalité plus troublante : Harvey-Pinard n’a pas le rythme nécessaire pour performer à un niveau élevé.

Depuis son retour, le Rocket de Laval traverse une période difficile. Certains analystes osent même faire le lien entre ses performances décevantes et la mauvaise dynamique de l'équipe.

Harvey-Pinard, qui aurait dû apporter une étincelle et une dose d’expérience, semble au contraire symboliser la spirale descendante du groupe.

Si les résultats collectifs sont loin d’être entièrement de sa faute, sa présence sur la glace ne parvient pas à bloquer cette chute.

Sa chute personnelle, la chute du Rocket...la chute de sa carrière...

Cela soulève une question cruciale : est-il encore capable de contribuer, même au niveau de la Ligue américaine?

Rien n'est moins sûr.