Le cas de Rafaël Harvey-Pinard illustre de manière frappante le phénomène souvent discuté du "syndrome québécois" dans le monde du hockey professionnel.
Originaire du Québec, Harvey-Pinard bénéficie d'une attention médiatique sans précédent dans sa province natale, une attention qui peut parfois sembler disproportionnée par rapport à son niveau de jeu réel. Après tout, on parle d'un attaquant qui a marqué 1 maigre but et amassé 6 maigres passes en 23 matchs.
Dans le contexte de la LNH, nombreux sont ceux qui soutiennent que si Harvey-Pinard n'était pas Québécois, il n'aurait pas obtenu le même niveau de reconnaissance et de soutien de la part des médias des fans québécois du CH et surtout, de Martin St-Louis.
«Il n’a pas la même chaise que l’an passé, mais il est productif sur la glace. On ne mesure pas ça avec la production offensive et les chiffres ne disent pas tout sur la manière dont il joue. Depuis les derniers temps, il est redevenu le joueur qu’on connaît.» (crédit: TVA Sports)
En d'autres termes, sa nationalité semble jouer un rôle majeur dans la perception de son talent et de son potentiel.
Cette tendance à surestimer les joueurs québécois est un phénomène bien connu dans le monde du hockey. Les médias québécois ont souvent tendance à mettre en avant les joueurs locaux, même lorsque leurs performances sur la glace ne justifient pas nécessairement un tel traitement.
Cela crée parfois des attentes irréalistes et exerce une pression supplémentaire sur ces joueurs pour qu'ils réussissent.
Si l'on examine objectivement le parcours et le talent de Harvey-Pinard, il est difficile d'affirmer qu'il est un joueur talentueux.
C'est rendu que le joueur parle aux médias comme s'il était un joueur de d'avantage numérique,
«Je suis conscient que mon rôle n’est pas le même. L’an passé, j’avais du temps de jeu sur la première unité d’avantage numérique et sur la première ligne aussi, c’est plus propice à compter des buts."
«Je voudrais compter plus de buts et créer plus d’offensive, il faut continuer de travailler et ça va venir. Il faut trouver une manière de créer plus de chances de compter tout en se concentrant sur tout ce qui est alentour.»
Il est légitime de se demander s'il avait atteint le même niveau de succès et de reconnaissance s'il était anglophone. Voilà qu'on le prend pratiquement en pitié.
«Le rôle d’aller défendre en désavantage numérique c’est gratifiant pour moi et c’est un rôle que j’aime aussi. Savoir que j’ai la confiance du coach, ça fait du bien."
«Depuis mon hockey mineur, j’aime jouer dans ma zone, j’aime défendre, bloquer des lancers et ç’a toujours fait partie de mon identité de jouer sur 200 pieds, ça n’a pas été un ajustement pour moi, j’y pense juste un peu – plus et je veux être efficace dans ma zone.»
Les contrats lucratifs et les opportunités de jeu dans la LNH semblent parfois être influencés par des facteurs autres que le mérite pur, et la nationalité du joueur peut en être un.
Harvey-Pinard ne serait pas millionnaire avec son contrat de 2,2 M$ pour deux ans s'il n'était pas Québécois.
«C’est sûr que tu essaies de ne pas trop penser à ça, mais tu y penses un peu, surtout quand tu es blessé longtemps. C’est une situation qui ne m’est pas arrivée souvent. La dernière fois que je me suis blessé autant longtemps, c’était à ma première année junior.
«Je n’étais pas familier avec le fait de se blesser, mais j’ai appris de ça cette année et si ça arrive à nouveau, je vais mieux savoir comment gérer ça.»
«J’ai le feu vert pour prendre des chances offensivement, mais naturellement tu veux t’assurer de ne pas faire d’erreur en ayant moins de temps de jeu."
"Ça va avec la confiance, faire plus de jeux dans les entraînements, garder la rondelle un peu plus longtemps afin que justement, ça se transmette dans le match suivant.»
Tout est bien "cute". Mais il est temps de regarder la réalité en face. Harvey-Pinard est un joueur du Canadien de Montréal uniquement parce qu'il est Québécois. Penser le contraire est se voiler la face.