José Théodore a certainement de quoi remercier Jakob Markstrom, le gardien suédois qui, sans le vouloir, a en quelque sorte redressé sa réputation dans les mémoires collectives du monde du hockey.
Si la carrière de Théodore à Montréal a été marquée par de nombreuses controverses, à la fois pour ses exploits sur la glace et ses frasques hors du terrain, l'intervention de Markstrom dans le podcast Spittin' Chiclets a permis de montrer un autre visage de l'homme derrière la légende.
Il faut se rappeler que durant ses années à Montréal, Théodore était une véritable vedette. Ses performances de haut niveau, notamment sa saison mémorable en 2002 où il a remporté à la fois le trophée Hart et le trophée Vézina, l'ont propulsé au sommet de la LNH.
Pourtant, sa popularité ne se limitait pas à ses arrêts spectaculaires. Son style flamboyant, ses cheveux longs et sa personnalité charismatique ont fait de lui un incontournable de la scène montréalaise, attirant l'attention des médias et du public.
Mais cette même attention médiatique a aussi joué contre lui. Les distractions extérieures, comme sa vie sociale active et certaines controverses personnelles ont terni son image auprès de l'organisation du Canadien.
Lorsqu'il a été échangé à l'Avalanche du Colorado en 2006, beaucoup ont vu cela comme la fin d'une ère synonyme de troubles.
C'est ici que Markstrom entre en jeu. En 2012, lorsque les deux hommes étaient coéquipiers en Floride, Théodore a pris sous son aile le jeune gardien suédois.
Selon Markstrom, malgré l'image de superstar et la réputation parfois enflée de Théodore, ce dernier a toujours été un excellent coéquipier, le soutenant et l'encourageant tout au long de sa première saison.
Le gardien suédois a raconté que Théodore, au lieu de se montrer hostile face à un jeune qui représentait peut-être une future concurrence, l'a pris sous son aile.
Ils ont tissé un lien d'amitié fort, notamment en allant souvent dîner ensemble et en discutant du métier de gardien de but.
Théodore a montré à Markstrom une grande générosité, à un moment où de nombreux vétérans pourraient avoir tendance à se replier sur eux-mêmes par crainte pour leur poste.
Cette relation entre les deux gardiens est rafraîchissante, car elle rappelle que, malgré les critiques et les moments difficiles, Théodore a su être un mentor respecté.
Cela contraste avec les rumeurs persistantes de jalousie envers Carey Price, l'autre gardien légendaire du Canadien.
Théodore, qui avait vu Price prendre la relève à Montréal, n'a jamais vraiment accepté que son successeur reçoive tous les honneurs, alors que lui-même semblait avoir été oublié par l'organisation.
Il est clair que la carrière de Théodore, bien que brillante, a été marquée par une certaine amertume. Le fait qu'il n'ait jamais reçu la reconnaissance qu'il estimait mériter de la part du Canadien l'a profondément affecté.
Pourtant, des témoignages comme celui de Markstrom rappellent que, malgré tout, José Théodore reste un grand nom du hockey, un homme qui a su marquer son époque, même si son héritage est parfois mis de côté.
Au final, il peut au moins se consoler en sachant qu'il a laissé une impression durable sur ceux qui l'ont côtoyé, comme Jakob Markstrom, et cela, c'est déjà beaucoup.
La carrière de José Théodore, surtout lors de son passage à Montréal, a été marquée par de nombreux moments de gloire, mais aussi par des controverses qui ont laissé des traces profondes dans son parcours personnel et professionnel.
Malgré ses succès sur la glace, notamment sa saison triomphale en 2002 où il a remporté le trophée Hart et le trophée Vézina, Théodore a dû faire face à des obstacles qui, à long terme, ont terni son image et alimenté un sentiment de ressentiment envers l’organisation du Canadien et même envers certains de ses successeurs.
Durant ses années avec le Canadien, Théodore a souvent été au cœur de l’attention médiatique, non seulement pour ses performances, mais aussi pour sa vie en dehors de la patinoire.
On se souvient notamment de son implication dans une affaire familiale qui a fait grand bruit lorsque son père et deux de ses oncles ont été accusés d'activités illégales liées au blanchiment d'argent en 2006.
Bien que José n'ait pas été directement impliqué dans cette affaire, cela a jeté une ombre sur sa réputation, sans oublier sa fameuse photo avec un groupe de motards.
Cette controverse est venue s’ajouter à d’autres moments difficiles, comme sa relation parfois trouble avec les médias montréalais et les attentes élevées de la part des partisans du Canadien.
À Montréal, être le gardien de but numéro un est un rôle qui ne tolère ni faiblesses ni distractions, et José Théodore en a fait les frais.
Les rumeurs de sa vie mondaine et de son attitude jugée parfois nonchalante ont commencé à prendre de l'ampleur, éclipsant ses performances sur la glace.
En 2006, lorsque Théodore a été échangé à l’Avalanche du Colorado, cela a marqué un tournant dans sa carrière.
Il a admis plus tard que ce départ précipité de Montréal lui a laissé un goût amer, car il croyait encore avoir plusieurs bonnes saisons à offrir au Canadien.
Mais son image au sein de l'organisation avait été ternie par les distractions extérieures et ses performances en baisse avant l’échange.
Dans les années qui ont suivi, Théodore a régulièrement exprimé son désarroi face à l’indifférence du Canadien à son égard.
Malgré ses dix saisons avec l’équipe, où il a remporté 141 victoires et des honneurs individuels prestigieux, il n’a jamais été invité aux événements officiels du club, comme le tournoi de golf annuel ou les cérémonies en l’honneur des anciens joueurs.
Il s’est souvent demandé pourquoi il avait été mis à l’écart, soupçonnant que les problèmes en dehors de la glace avaient contribué à cette distance.
Dans une entrevue avec Mathias Brunet de La Presse, Théodore confiait :
« Même avec les anciens du Canadien, à moins que le Canadien ait perdu mon numéro, je n’ai jamais été invité au tournoi de golf de l’équipe. Est-ce que ça me fatigue ? Oui, ça me fatigue un peu. »
Cette absence de reconnaissance pour ses contributions a profondément affecté l’ancien gardien, qui se sentait oublié par l’organisation à laquelle il avait donné ses meilleures années.
Le ressentiment de Théodore ne se limite pas uniquement à l’organisation du Canadien. Sa relation avec Carey Price, son successeur dans les filets montréalais, a été marquée par une jalousie sous-jacente.
Théodore a souvent exprimé des opinions mitigées sur Price, à la fois en louant ses qualités, mais en insistant également sur ses échecs en séries éliminatoires.
Dans une déclaration qui a marqué les esprits, Théodore a reconnu que Price méritait que son chandail soit retiré, mais il l’a fait de manière peu enthousiaste, semblant presque contraint de l’admettre.
Son langage corporel et son ton laissaient entrevoir une certaine réticence, comme s’il refusait de véritablement accepter la grandeur de son successeur.
Cette jalousie peut être attribuée à un incident précis qui a laissé une marque au fer rouge dans l’esprit de Théodore.
Un jour, alors qu’il travaillait comme analyste pour TVA Sports, il a tenté d’interviewer Carey Price. À sa grande surprise et déception, Price ne savait pas qui il était. Il ne l'avait tout simplement pas reconnu.
Pour Théodore, qui avait porté les couleurs du Canadien pendant une décennie et avait remporté des trophées majeurs, cette ignorance de la part de son successeur a été perçue comme une offense personnelle.
Cet incident a amplifié un sentiment déjà présent de ne pas être reconnu à sa juste valeur.
Une autre source de ressentiment pour José Théodore provient de sa relation avec une autre légende du Canadien, Patrick Roy.
Bien que leur rivalité ait été de courte durée, elle a laissé des traces. Lorsque Théodore est arrivé à Montréal, il était perçu comme le successeur éventuel de Roy, ce qui a créé une tension entre les deux gardiens.
Roy, qui avait déjà une emprise solide sur le poste de gardien numéro un, voyait d’un mauvais œil l’arrivée d’un jeune talent ambitieux.
Théodore a confié que Roy gardait ses distances et n’avait jamais cherché à l’aider ou à le mentoriser, contrairement à ce que d’autres vétérans comme Jeff Hackett avaient fait pour lui plus tard.
Cette relation froide a nourri chez Théodore un sentiment de rivalité, qu’il a continué à porter, même après la retraite de Roy.
Malgré tous ses exploits et ses réussites, Théodore n’a jamais reçu la reconnaissance qu’il croyait mériter de la part du Canadien.
Il fait partie des rares gardiens de l’histoire à avoir remporté à la fois le trophée Hart et le trophée Vézina, un exploit qu’il partage avec des légendes comme Jacques Plante et Carey Price.
Cependant, son nom est rarement évoqué lors des cérémonies officielles du club, et il n’a jamais été célébré de la même manière que ses prédécesseurs ou successeurs.
Il ne peut s’empêcher de penser à ce qui aurait pu être, à ce qu’il aurait pu accomplir s’il était resté à Montréal et si l’organisation lui avait offert le respect et la reconnaissance qu’il estime mériter.
Les controverses et le ressentiment de José Théodore racontent l’histoire d’un homme qui a connu des sommets extraordinaires dans sa carrière, mais qui a été marqué par les aléas de la célébrité et la pression sans pitié de jouer à Montréal.
Son héritage est teinté de regrets et de sentiments non résolus envers l’organisation et les personnes qui ont croisé son chemin.
Au moins, aujourd'hui, il peut sourire. Jakob Markstrom vient de faire grand bien à sa réputation. Il peut respirer plus librement aujourd'hui.