Renaud Lavoie est aujourd’hui devenu l’ambassadeur numéro un des Nordiques de Québec, et il ne fait pas les choses à moitié.
Alors que la majorité des journalistes et des experts, notamment Pierre LeBrun, ont enterré ce projet en affirmant qu'il est « mort et enterré », Lavoie refuse de baisser les bras.
Sur les ondes de BPM Sports, avec son style bien à lui, il a tenté de rallumer la flamme, celle que beaucoup considèrent comme éteinte depuis des années. Pour lui, tout est encore possible.
On ne peut s'empêcher de se demander : est-ce que Lavoie y croit vraiment ou n’est-il pas, au fond, simplement en train de défendre les intérêts de son employeur, Québecor?
Parce que soyons honnêtes, du côté des autres médias, personne ne semble encore y croire. Mais Lavoie, lui, continue de voir des signes partout.
Il parle de la passion des gens, de la passion autour du Centre Vidéotron, même pour un match pré-saison opposant deux équipes extérieures comme les Kings de Los Angeles et les Bruins de Boston.
Oui, l'ambiance était bonne, avec plus de 17 000 billets vendus. Mais il suffit de regarder les gradins : des chandails des Bruins partout, des fans qui semblaient indifférents aux Kings. Bref, le rêve semble bien loin.
Et pourtant, pour Lavoie, ça n'a pas d'importance. Il voit encore dans le Centre Vidéotron une force majeure. Mais soyons réalistes : ramener les Nordiques, ce n’est pas une question de passion ou de nostalgie.
C’est une question de gros sous. Et c’est là que Lavoie semble un peu déconnecté de la réalité. Le gouvernement québécois a déjà mis entre 5 et 7 millions de dollars pour ces deux matchs, un investissement qui, pour beaucoup, ressemble à du gaspillage d’argent public.
Lavoie affirme que la présence de ces équipes montre la vitalité du marché à Québec. Mais la vraie question est simple : si ce projet était aussi rentable, pourquoi le secteur privé ne prend-il pas tous les risques financiers?
Pourquoi faut-il encore que l'État injecte de l’argent pour prouver que Québec peut accueillir une équipe? C’est un point que même Lavoie ne peut pas ignorer.
Cela dit, Renaud Lavoie reste convaincu que tout est possible. Pour lui, il ne manque qu'un investisseur américain avec des poches profondes pour relancer le projet.
« Du monde riche aux États-Unis, il en mouille », dit-il.
Peut-être qu’un Québécois pourrait s’associer à ces investisseurs, mais même lui admet que de nombreux obstacles se dressent encore, notamment la réticence bien connue de Gary Bettman, le commissaire de la LNH.
Bettman, avec son entêtement légendaire, semble toujours aussi défoûté à ramener une équipe à Québec.
Et pourtant, comme le souligne Lavoie, la LNH a persévéré avec l’Arizona pendant des décennies, un marché qu’il qualifie lui-même de « désastre ».
Ce qui frappe chez Renaud Lavoie, c’est son acharnement. Malgré toutes les difficultés, il est convaincu que les joueurs de la LNH adorent Québec, qu’ils aiment la ville, son ambiance, ses partisans.
C’est un facteur important pour lui, un facteur qui pourrait faire pencher la balance.
« À quelque part, je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas encore réglé… », s’interroge-t-il. Mais la réponse est simple : la LNH, et surtout Bettman, ne voit tout simplement pas de viabilité économique à long terme à Québec.
Dans cette équation, il y a aussi Geoff Molson, propriétaire des Canadiens de Montréal. Michel Therrien avait lancé une bombe en affirmant que Molson s’opposait au retour des Nordiques.
Mais Lavoie, qui entretient une relation de confiance avec Molson et la vice-présidente du Groupe CH, France Margaret Bélanger, est persuadé que Molson soutiendrait le projet.
S’il y avait un vote pour l’expansion, Molson voterait oui, dit-il. Et Lavoie en est convaincu : Molson n'a aucune raison de bloquer ce projet.
Ce qui ressort du discours de Lavoie, c’est sa volonté infinie de ne pas abandonner un projet qui tient à cœur à bien des Québécois.
Là où d’autres, comme Pierre LeBrun, ont fait leur deuil, Lavoie persiste et signe. Il refuse de croire que tout est fini.
Mais derrière cet optimisme se cache une réalité bien plus brutale : tant que les investisseurs privés et la LNH ne seront pas convaincus, le retour des Nordiques restera un rêve lointain.
Peu importe la bonne volonté de Lavoie, ce rêve ne deviendra réalité que si des acteurs majeurs, tant du côté des affaires que du gouvernement, décident de prendre les risques nécessaires pour ramener une équipe à Québec.
Renaud Lavoie pourra-t-il continuer à défendre cette cause encore longtemps?
L’avenir le dira. Mais pour l’instant, il est le dernier à croire que tout est encore possible.
Peut-être que, dans le fond, il a vraiment le logo de Québecor tatoué sur le cœur.