Ça chauffe à Detroit en ce début septembre.
Kent Hughes a profité du grand rendez-vous des directeurs généraux pour lancer une bombe. Alors que les projecteurs étaient tournés vers les négociations autour du contrat de Carey Price, le DG du Canadien a tenu à clarifier une chose devant les journalistes :
« Nous savons que David est un défenseur de la LNH. C’est lui qui décidera s’il commence à Laval ou à Montréal. Mais on l’a pris cinquième au total parce qu’on croit en ce qu’il peut offrir et on a hâte de le voir être une partie importante du club. »
Ces mots n’ont rien d’anodin. Ils viennent cimenter ce que plusieurs observateurs pressentaient : David Reinbacher n’est plus un projet d’avenir, il est déjà considéré comme une pièce du présent.
Si le jeune Autrichien connaît un bon camp, le Canadien devra lui faire une place dans l’alignement, quitte à chambouler sa hiérarchie défensive.
Repêché devant Matvei Michkov, souvent critiqué, Reinbacher a longtemps été dans l’ombre en raison de blessures et d’attentes démesurées.
Mais aujourd’hui, Hughes l’a dit sans détour : Reinbacher est NHL ready. Et l’organisation le voit déjà former une paire durable avec Lane Hutson, véritable prodige offensif de la ligne bleue.
Ce duo incarne l’avenir. À côté d’eux, Kaiden Guhle et Noah Dobson formeraient l'autre duo défensif du futur, stable et complet.
Ajoutez Alex Carrier comme troisième droitier fiable, et le portrait de la défense montréalaise pour les cinq prochaines années est pratiquement figé.
Résultat : la place devient extrêmement limitée pour les autres candidats... soit pour la place de 3e défenseur gaucher.
On parle d'une congestion infernale.
En théorie, les sept défenseurs principaux du CH sont Hutson, Guhle, Dobson, Matheson, Carrier, Struble et Xhekaj. Mais avec Reinbacher qui s’ajoute, un neuvième nom entre dans la mêlée : Adam Engstrom.
Et contrairement à ce que certains pouvaient croire, Engstrom n’est pas un figurant. Selon Sportsnet, il est vu comme intouchable par l’organisation. Le Suédois a tout ce qu’il faut pour devenir une pièce maîtresse.
Alors que Struble pensait se battre uniquement contre Xhekaj pour une chaise de régulier, le décor a complètement changé : Reinbacher est propulsé directement au sommet de la hiérarchie, et Engstrom continue de pousser.
Pour Arber Xhekaj, la douche est glaciale. Lui qui était déjà en difficulté face à Jayden Struble, voit maintenant deux jeunes lui passer devant. Le message de Hughes est clair : Reinbacher est dans les plans. Et Engstrom aussi... très bientôt...
Maximum la saison prochaine, Engstrom sera un défenseur régulier de la LNH, alors le contrat de Xhekaj se termine cet été.
Le Shérif se retrouve automatiquement relégué au neuvième rang de la hiérarchie à long terme. Neuf défenseurs pour un alignement, c’est impossible. Dans ce contexte, il est clair qu’une transaction se profile à l’horizon.
Xhekaj garde une énorme valeur sur le marché, en raison de sa robustesse et de son profil unique. Mais à Montréal, son style ne convient pas à Martin St-Louis, qui préfère des défenseurs mobiles, intelligents avec la rondelle, capables de relance rapide.
Si Xhekaj est dans la ligne de mire, Mike Matheson, lui, n’est pas épargné. À 31 ans, à a dernière année ce contrat, il voit les umeurs de transaction circuler depuis des mois à son sujet.
Selon plusieurs sources, il a été proposé dans divers packages aux Ducks d’Anaheim pour Mason McTavish et au Kraken de Seattle pour Jared McCann.
Son profil de vétéran mobile et québécois attire, mais son départ permettrait surtout au CH de libérer de l’espace pour la jeunesse.
C’est pourquoi Matheson est probablement l’homme le plus stressé de ce casse-tête : s’il est sacrifié, un poste régulier s’ouvre un jeune gaucher comme Struble, Xhekaj ou Engstrom afin de jouer avec Alex Carrier.
Jayden Struble croyait avoir gagné son duel contre Xhekaj en fin de saison dernière. Il a même obtenu un contrat plus avantageux, preuve que l’organisation le valorise davantage. Mais voilà que l’arrivée de Reinbacher et l’étiquette intouchable d’Engstrom sur le marché des transactions viennent brouiller les cartes.
Évidemment, le fait qu'Engstrom puisse aller à Laval sans passer par le ballottage protège Struble et Xhekaj... mais seulement pour cette saison.
Struble pourrait redevenir un simple septième défenseur, ou pire : une monnaie d’échange. Kent Hughes n’hésite pas à l’inclure dans ses offres, notamment auprès d’Anaheim et de Seattle.
Pour Struble, le danger est réel : malgré son énergie et son style apprécié, il pourrait bien être sacrifié dans un "package deal" pour obtenir un attaquant de premier plan.
Le DG du Canadien jongle donc avec deux dossiers brûlants :
Libérer le contrat de Carey Price: négociations actives avec San Jose, Pittsburgh et Chicago.
Trouver un deuxième centre: discussions avec Anaheim (McTavish) et Seattle (McCann).
Dans ces négociations, la défense du CH sert de monnaie d’échange. Struble et Matheson sont clairement inclus dans différentes offres, alors que le pouvoir marketing de Xhekaj semble le protéger pour le moment.
Engstrom, lui, reste protégé car il fait partie du top 6 défensif dans le futur.
Tout le monde a vu que le Suédois a explosé l’an dernier avec ses 27 points et un brio remarquable en séries avec le Rocket de Laval. Son coup de patin, sa relance contrôlée et son intelligence de jeu en font déjà un défenseur régulier de la LNH en devenir.
Lui-même a confié qu’il était prêt pour la LNH. Dans un contexte où la congestion défensive du Canadien étouffe littéralement l’organisation, Engström représente une bombe à retardement : si on ne lui fait pas de place à Montréal, sa frustration grandira
Hughes sait qu’il ne pourra pas garder neuf défenseurs. Il doit agir. Et il tente de maximiser la valeur de chacun en laissant planer la possibilité que Reinbacher débute la saison à Montréal. C’est une façon de mettre la pression, autant sur ses joueurs que sur ses homologues DG.
La conclusion est sans pitié : un défenseur partira. Peut-être deux. Le Canadien n’a pas d’autre choix. La hiérarchie est claire pour le futur : Hutson, Guhle, Dobson, Reinbacher, Carrier, Engstrom.
Matheson? Sur le marché.
Struble? Dans les rumeurs.
Xhekaj? Dans le trouble.
Et tout ça, parce que Kent Hughes a confirmé ce que tout le monde pressentait : David Reinbacher est prêt, dès maintenant, à s’installer dans la LNH.